TEST : Sega 3D Classics (3DS)

Sega 3D Classics (Nintendo 3DS)

Dire que cette série de rééditions en 3D était attendue est un euphémisme, promettant d’une part une sélection de classiques Sega appréciés ou méconnus, et d’autre part des options qui manquent bien souvent aux oldies sur Console Virtuelle, le tout à des tarifs attractifs comparés à ceux pratiqués par Nintendo… Le studio M2 s’était déjà bâti une solide réputation avec ses titres Game Gear sur 3DS, et avec des rééditions Vintage réussies sur consoles de salon. Les différents entretiens (listés ci-dessous) réalisés avec l’équipe le prouvent ; le studio japonais a le souci du détail et se permet même quelques petites fioritures rigolotes (contrôle au gyroscope, affichage façon écran cathodique, etc.) qui rendent leurs productions encore plus attachantes. Et il suffit de jeter un œil aux crédits des jeux pour découvrir le nombre important de personnes que de tels projets mobilisent. C’est pourquoi nous avons décidé de tester l’intégralité des huit jeux de cette première série, sachant qu’After Burner II a récemment débuté la seconde au Japon.

Commençons par des impressions générales histoire de ne pas avoir à les répéter pour chaque jeu. Ils comportent en effet des options en commun : un point de sauvegarde, un replay pour les jeux d’arcade, le réglage de la difficulté et des contrôles… Mais il est clair que l’argument principal de ces rééditions reste la 3D stéréoscopique. Les jeux sont jouables sans et constituent déjà, tels quels, les meilleures versions de ces classiques mais, en particulier pour les titres utilisant à l’époque la technologie du Super Scaler (Space Harrier, Super Hang-On et Galaxy Force II), désactiver l’effet en anéantit l’intérêt, ce qui peut d’ailleurs vous aider à faire votre choix… Quant à la sélection proposée pour cette série, elle a été basée sur la popularité des rééditions Sega en général, ce qui explique par exemple la présence du controversé Altered Beast, que beaucoup de gamers dénigrent (sauf moi), mais qui suscite évidemment de la nostalgie de par son statut de jeu de lancement de la Mega Drive. La seconde fournée pourrait réparer des manques, même si certains jeux posent des problèmes de licence, comme Out Run avec Ferrari.

Entretiens avec l’équipe en anglais : Space Harrier, Super Hang-On, Sonic the Hedgehog, Altered Beast, Galaxy Force II, Ecco the Dolphin, Streets of Rage et Shinobi III.


3D Space Harrier (3DS, 4,99 €)3D SPACE HARRIER
(Arcade, octobre 1985)
Catégorie : shoot ’em up 3D
Joueurs : 1
Date de sortie eShop : 28/11/2013
Prix : 4,99 €

Space Harrier fait partie des premiers jeux à avoir utilisé le Super Scaler de Sega permettant de simuler la 3D en modifiant la taille des objets en fonction de la distance ; il ne s’agit donc pas d’un zoom réel. Il était donc à l’origine très difficile, car ce procédé rendait l’anticipation des obstacles, ici particulièrement nombreux, délicate. Même si les objets continuent de grossir par à-coups et à très grand vitesse, la 3D stéréoscopique est d’un grand secours pour évaluer les distances. Couplée à l’utilisation de l’écran tactile pour se déplacer (totalement optionnel, bien entendu), elle permet de glisser avec facilité entre les obstacles et les tirs ennemis. Cela n’empêche pas l’action d’être intense passé les premiers niveaux, mais c’est nettement moins frustrant qu’à l’époque. Au tactile, le tir est de plus automatique, mais il est alors plus que conseillé de désactiver l’inversion des déplacements verticaux, typique des simulateurs de vol mais qui n’est pas du tout intuitive au stylet !

Même le bug graphique du rocher du stage 7 a été reproduit fidèlement !

Même le bug graphique du rocher du stage 7 a été reproduit fidèlement !

Outre les modes de contrôles, les options offrent le choix de la difficulté, la vitesse de tir, la zone de déplacement du héros, le nombre de vies par crédit ou le nombre de points à atteindre pour gagner une vie supplémentaire… On ne peut cela dit mettre que trois crédits dans la borne, mais à chaque nouvelle partie, il est possible de démarrer de n’importe lequel des dix-huit niveaux, à condition de l’avoir atteint au préalable. Mais les options les plus amusantes concernent l’affichage, avec la possibilité de mettre le jeu en plein écran ou intégré au meuble d’époque. On peut alors le configurer pour qu’il tourne dans les virages, et surtout activer les bruits que font les boutons et la borne sur ses vérins… Les écouteurs sur les oreilles, c’est vraiment l’arcade à la maison ! Fort de son expérience du titre qu’il a déjà porté maintes fois, le studio M2 en signe sans doute la meilleure version jamais publiée. C’est donc l’occasion idéal de le (re)découvrir.

Verdict : Space Harrier est à la fois le jeu au gameplay le plus sommaire de la fournée, mais celui qui profite du coup le plus de cette cure de jouvence, principalement grâce à la 3D.

70hbpm


3D Super Hang-On (3DS, 4,99 €)3D SUPER HANG-ON
(Arcade, 1987)
Catégorie : course
Joueurs : 1
Date de sortie eShop : 28/11/2013
Prix : 4,99 €

Super Hang-On se différencie de Hang-On et même de Out Run par l’absence de rapport de vitesse. Ici, il y a juste un bouton de turbo à maintenir en plus de l’accélérateur une fois la vitesse max atteinte pour aller encore plus vite. Plus besoin de repasser en « première » et on peut même pianoter le turbo pour l’utiliser aussi dans les virages. Si l’on ne trouve pas pas le mode Original de la version console qui permettait d’upgrader sa moto entre les courses, un mode World Tour à débloquer permet d’enchaîner les quatre parcours avec cette fois, contrairement aux versions 360/PS3, un changement de musique bienvenu entre chaque. Mais il faudra finir d’abord chacune des classes, quatre circuits linéaires se déroulant sur des continents différents et composés d’un nombre croissant de portions. Mais rien qu’en Beginner avec les paramètres par défaut, la moindre chute de moto est fatale !

Ici la rotation de l'écran et l'affichage incrusté dans la borne sont tous deux activés

Ici la rotation de l’écran et l’affichage incrusté dans la borne sont tous deux activés

Il est heureusement possible de régler la difficulté en modifiant le temps imparti et l’effet des impacts avec les motos adverses. Mais même avec le temps maximum, j’ai perdu plusieurs fois à quelques mètres de la ligne d’arrivée finale ! Pour les options plus cosmétiques, si l’on regrette l’absence de bruits de borne comme dans Space Harrier, on dispose des mêmes affichages et du choix entre la borne debout ou la mini-moto. Le jeu inclut également un mode de contrôle au gyroscope, étonnamment efficace mais rendant l’utilisation de la 3D plus gênante. Cette dernière est très réussie et rend l’ensemble particulièrement grisant compte tenu de la vitesse et de la fluidité du titre, mais le procédé du Super Scaler a quand même tendance à donner l’impression que les motos adverses flottent dans les airs. Les collisions sont de plus difficiles à anticiper avec de simples sprites, ce qui peut rendre certains accidents pour le moins crispants…

Verdict : Super Hang-On demeure l’un des meilleurs jeux de moto disponibles et s’avère plus grisant que jamais. C’est d’autant plus dommage que la difficulté soit si élevée…

70hbpm


3D Sonic the Hedgehog (3DS, 4,49 €)3D SONIC THE HEDGEHOG
(Mega Drive, 23 juin 1991)
Catégorie : plateformes
Joueurs : 1
Date de sortie eShop : 05/12/2013
Prix : 4,49 €

Ce premier titre Mega Drive de la série nous propose dès l’écran-titre un mode « spécial » qui permet de choisir sa zone de départ. Dans cette veine révisionniste, cette réédition donne aussi la possibilité, à l’image de celles réalisées par Sonic Retro sur mobiles et PC, d’activer le spin dash apparu dans Sonic 2. Ce mouvement, qui permet d’accélérer sans prendre d’élan, n’est bien entendu pas indispensable et même parfois dangereux, mais les habitués des volets ultérieurs apprécieront. Précisons que c’est la version japonaise qui est proposée par défaut, sortie un mois après la version internationale du classique, un peu plus facile mais surtout déboguée ! Et comme pour tous les jeux Mega Drive de la fournée, on peut choisir entre le son de la 16-bit originale et celui du second modèle.

Il faut avoir vu le mode "classique" (en 3D) au moins une fois dans sa vie

Il faut avoir vu le mode « classique » (en 3D) au moins une fois dans sa vie

Bien évidemment, l’approche de la conversion 3D n’est ici pas du tout la même, et le jeu exploite l’effet de deux manières très différentes. Dans la première, il est utilisé pour mettre en valeur le scrolling différentiel du titre, à la manière des classiques déjà édités sur 3DS. On a toutefois le choix entre une 3D plutôt en relief ou en profondeur, cette dernière étant plus confortable. L’autre mode d’affichage, dit « classique », n’a rien à voir ; la 3D n’est utilisée que pour bomber l’image façon écran cathodique. L’image est d’ailleurs floue pour plus d’authenticité et le résultat mérite vraiment le coup d’œil, même si on n’est pas certain de vouloir faire tout le jeu comme ça… Au-delà de ces options plus ou moins pertinentes, cela reste le premier Sonic ! Même en 60 Hz, il n’est pas aussi rapide que le veut la légende avec un level design plus vertical (et peut-être moins inspiré dans sa seconde partie), mais aussi ses stages bonus bien crispants. Le point de sauvegarde donne dès lors un sacré coup de pouce pour récupérer toutes les émeraudes…

Verdict : Les nouvelles options sont peut-être plus anecdotiques ici, mais Sonic the Hedgehog demeure un grand classique si l’on apprécie le rythme nettement plus posé que dans sa suite.

80hbpm


3D Altered Beast (3DS, 4,99 €)3D ALTERED BEAST
(Mega Drive, 27 novembre 1988)
Catégorie : beat ’em up
Joueurs : 1-2
Date de sortie eShop : 05/12/2013
Prix : 4,99 €

Indépendamment de l’opinion qu’on a de ce jeu controversé, on peut se demander pourquoi M2 n’a pas plutôt porté l’original. Mais après avoir passé un an et demi sur Space Harrier et un an sur Super Hang-On, le studio a voulu profiter de l’anniversaire de la Mega Drive pour offrir des rééditions plus rapides à développer, d’autant qu’ils ont carrément créé une console fictive Giga Drive à cet effet. En plus, la version console d’Altered Beast est la seule à offrir un scrolling différentiel idéal pour la 3D (même s’ils ont ajouté plein d’autres plans), ainsi qu’une astuce pour choisir sa transformation. Ils en ont d’ailleurs tiré la principale nouveauté de cette réédition : un mode où la transformation est tirée au sort, avec la possibilité de changer en ramassant une nouvelle spirit ball ! Cela ajoute un peu de variété mais crée parfois des problèmes (le dragon volant peut se bloquer dans les niveaux à étage).

Une illustration de l'utilisation du mode Forme aléatoire

Une illustration de l’utilisation du mode Forme aléatoire

Hélas, cela ne rendra pas le jeu meilleur aux yeux de ses détracteurs… Pour le reste des options, la difficulté se règle via le menu du jeu d’origine (accessible avec B + Start à l’écran-titre, donc B + X ici). On retrouve sinon les mêmes options graphiques et sonores que dans Sonic, mais l’effet 3D est ici nettement plus subtil, le jeu étant tout de même bien plus ancien. De plus, Manabu Namiki a paraît-il mis un point d’honneur à restituer le rendu sonore mémorable d’Altered Beast, mais il n’est pas certain que le joueur moyen s’en rende compte. Le seul vrai point fort du titre au sein de cette fournée est la présence d’un mode coopératif à deux joueurs en local. Il nécessite toutefois que chacun dispose de sa copie du jeu, comme c’était le cas sur Console Virtuelle pour les jeux Game Gear. Mais il faut préciser que le studio M2 avait été l’un des premiers à proposer cette option sur 3DS, et qu’elle avait déjà été très difficile à implémenter…

Verdict : Non seulement Altered Beast est le moins bon jeu de la fournée, mais son portage est aussi le moins intéressant en terme de nouveautés. À réserver aux fanboys comme moi !

60hbpm


3D Galaxy Force II (Nintendo 3DS, 4,99 €)3D GALAXY FORCE II
(Arcade, 1988)
Catégorie : shoot ’em up 3D
Joueurs : 1
Date de sortie eShop : 12/12/2013
Prix : 4,99 €

À la manière d’After Burner, il ne s’agit pas d’une suite mais de la version corrigée de Galaxy Force, avec deux nouveaux stages et la possibilité de choisir par lequel commencer (les bornes de l’original ont toutes été converties et sont donc très rares). Le jeu se déclinait en deux bornes mobiles, la Deluxe et la très rare Super Deluxe, toutes deux représentées ici de manière purement cosmétique. Et pour profiter au mieux des mouvements de la borne devant le « décor » (au choix parmi deux), il faut opter pour une taille d’écran hélas très petite… Mais le résultat, en 60 images par seconde, est une réelle prouesse d’autant que le studio M2 a dû repartir de zéro pour émuler la carte Y-Board qui contient un 68000 de plus que celle de Space Harrier. Les développeurs ont en outre tenu à intégrer les assets graphiques de la réédition PS2, avec des transparences et des sprites quatre fois plus grands !

à gauche, les graphismes "néoclassiques" et à droite, l'original en arcade à débloquer

à gauche, les graphismes « néoclassiques » et à droite, l’original en arcade à débloquer

Mais les puristes seront contents d’apprendre que la version originale se débloque en finissant le jeu, ce qui ne sera pas une mince affaire. En effet, si votre vaisseau est indestructible, le jeu utilise un système de temps façon Out Run, sauf que cette « énergie » baisse plus vite en cas de dégâts une fois le bouclier anéanti. On peut en récupérer en réalisant des combos aux missiles, mais comme il est impossible d’insérer plus d’un crédit, il sera difficile d’enchaîner deux niveaux avec les réglages de difficulté de base. Ces derniers offrent heureusement une palette bien plus étendue que Super Hang-On. Les contrôles peuvent être aussi personnalisés en détail, avec la prise en compte du tactile et du circle pad pro. Mais à moins d’être gaucher, jouer au stylet ne permet pas d’accéder à tous les boutons, et utiliser un second stick ou le tactile pour accélérer ou freiner n’est pas très utile. Cela a le mérite de recréer le levier de la borne d’origine, certes, mais dans les faits, on s’en sert peu et les boutons de tranche sont tout aussi compétents.

Verdict : Plus jouable que jamais grâce à la 3D, cette réédition est ce qui se fait de mieux derrière le fait de posséder la vraie borne chez soi comme Michael Jackson et Diana Ross…

90hbpm


3D Ecco the Dolphin (Nintendo 3DS, 4,49 €)3D ECCO THE DOLPHIN
(Mega Drive, 31 juillet 1992)
Catégorie : action/aventure
Joueurs : 1
Date de sortie eShop : 12/12/2013
Prix : 4,49 €

Ecco the Dolphin offre les mêmes paramètres que les autres titres Mega Drive, même si c’est la version internationale du jeu qui est proposée par défaut, comme Altered Beast mais contrairement à Sonic. Cela a ici de l’importance, au point que M2 n’aurait peut-être pas choisi ce jeu s’il avait su à quel point les deux versions étaient différentes. La carte est la même mais la version japonaise est bien plus facile (des checkpoints, moins d’ennemis, plus de poches d’air, etc.) et plus claire dans son interface et ses textes, plus détaillés. Hélas, ces derniers sont en japonais ! Il faudra donc faire l’effort de feuilleter le court manuel électronique pour se rappeler où on rentre les mots de passe. Heureusement, le dauphin est toujours aussi grisant à faire sauter hors de l’eau, et l’utilisation du circle pad est pour le coup bien agréable. Ce qui n’empêche pas, hélas, le dauphin d’être parfois difficile à dompter…

La 3D sublime les graphismes du jeu (notez l'étoile du mode Super dauphin)

La 3D sublime les graphismes du jeu (notez l’étoile du mode Super dauphin)

En effet, Ed Annunziata, le créateur du jeu, ayant eu peur à l’époque que les joueurs se contentent de le louer pour le finir en un week-end, l’avait rendu difficile. Avec son level design labyrinthique (la variété n’a jamais été le fort des fonds marins) et ses énigmes bien hermétiques à résoudre sans tomber à court d’oxygène, c’est l’archétype du titre resté culte par son ambiance mais que personne n’a fini. On peut même rester bloqué dans le « didacticiel » si on ne comprend pas l’anglais… Du coup, cette réédition propose un mode Super dauphin qui rend l’oxygène et la santé illimités. Si l’option est la bienvenue, elle tient plus du code de triche que du mode de jeu, et on peut regretter que M2 n’ait pas proposé un paramétrage plus détaillé de la difficulté. On aurait aussi aimé pouvoir choisir son niveau sans entrer un mot de passe, qu’un mode optionnel affiche la carte en entier sur l’écran du bas, ou – soyons fous – des textes en français…

Verdict : Ecco the Dolphin fait partie des jeux choisis pour ces rééditions parce que cela donnait une excellente occasion de voir enfin le bout d’une aventure superbe mais laborieuse…

70hbpm


3D Streets of Rage (Nintendo 3DS, 4,99 €)3D STREETS OF RAGE
(Mega Drive, 2 août 1991)
Catégorie : beat ’em up
Joueurs : 1-2
Date de sortie eShop : 19/12/2013
Prix : 4,99 €

Si l’on retrouve les options habituelles des jeux Mega Drive, le titre marque d’emblée par une 3D plus prononcée. Les premiers niveaux comportent certes peu de scrollings différentiels, mais ce beat ’em up utilise la fameuse vue Belt Scroll inventée par Yoshihisa Kishimoto pour Renegade puis Double Dragon… On se retrouve ainsi face à un adorable diorama façon Paper Mario, mais qui a causé bien du souci aux développeurs… En revanche, l’option spécifique de cette réédition est le mode Poings de la mort qui permet de tuer les ennemis d’un seul coup. Et à moins d’être fan de Ken le Survivant ou de vouloir se vanter de finir le jeu en hardest, l’intérêt est limité. Si le studio M2 a pensé ces modes spéciaux pour rendre ces classiques abordables au plus grand nombre, il est clair que Streets of Rage est de base bien plus facile qu’un Sonic ou surtout un Ecco the Dolphin

La fausse perspective du décor complique typiquement la conversion 3D

La fausse perspective du décor complique typiquement la conversion 3D

Mais si on aurait pu souhaiter d’autres nouveautés, cette réponse de Sega à Final Fight surpasse clairement le beat ’em up de Capcom et ne trouve finalement de rivalité que dans sa propre suite (dont la conversion 3D poserait plus de difficultés du fait de la présence de scrollings multi-directionnels). La palette de coups est certes plus réduite mais suffisante pour ne pas se lasser trop vite. En revanche, le fait que chaque personnage dispose de ses propres capacités rend certains boss rapides, par exemple les sœurs du stage 5, très laborieux à vaincre avec un personnage lent comme Adam… Il faut dire que le titre a été pensé pour se jouer à deux, ce qui est toujours possible dans cette réédition. On rappellera aussi que la bande-son de Yûzô Koshiro, absolument révolutionnaire pour l’époque, reste un régal aujourd’hui, d’autant que la 3DS dispose d’une prise casque à l’instar des premiers modèles de la 16-bit !

Verdict : Même si sa suite est encore meilleure, Streets of Rage demeure un chef d’œuvre à (re)découvrir d’urgence, la 3D à fond et les écouteurs sur les oreilles.

80hbpm


3D Shinobi III: Return of the Ninja Master (Nintendo 3DS, 4,99 €)3D SHINOBI III
(Mega Drive, 23 juillet 1993)
Catégorie : action/plateformes
Joueurs : 1
Date de sortie eShop : 19/12/2013
Prix : 4,99 €

Sortie quatre ans après The Revenge of Shinobi, il s’agit pourtant de sa suite directe, développée à l’époque par l’AM7 également en charge des Streets of Rage. Souvent classée dans les dix meilleurs jeux de la Mega Drive, certains lui ont reproché d’être plus facile que son prédécesseur (est-ce un mal ?), ou au contraire que son dernier niveau est impossible (pour ma part l’avant-dernier est déjà bien assez corsé…). Heureusement, la possibilité de sauvegarder à tout moment et le choix du niveau comme pour 3D Sonic atténuent ce défaut. Dans tous les cas, ce choix de réédition semble judicieux tant le titre se prête à la conversion 3D avec ses scrollings différentiels en pagaille, parfois même verticaux ! Ce qui n’a pas rendu le portage plus facile, compte tenu du nombre et de la variété des niveaux, et tant la manière de programmer la 16-bit avait évolué avec ce titre plus tardif que les autres.

L'un des nombreux niveaux affichant un généreux scrolling différentiel

L’un des nombreux niveaux affichant un généreux scrolling différentiel

La console ne pouvait par exemple afficher que deux décors, et de nombreuses astuces avaient été utilisées, comme un faux scrolling par animation cyclique par exemple. Or ce genre de combine se serait trahie si la conversion 3D avait été faite à la va-vite. Côté gameplay, outre le choix du niveau (ce qui permet de voir directement comment le décor du boss final a été traité), les continues sont désormais illimités et la personnalisation des contrôles a été développée (le jeu original était en réalité compatible avec les manettes six boutons, mais un cheat code était nécessaire pour l’activer). On peut ainsi assigner un bouton à la garde, et deux boutons différents au katana et aux shurikens. Voilà qui devrait limiter le gaspillage de ces derniers (on peut toutefois en avoir une infinité grâce à l’astuce d’origine à effectuer dans les options). Hélas il n’est pas possible d’activer les éléments du mode Expert Ninja individuellement.

Verdict : Non content d’être l’un des meilleurs jeux de la Mega Drive tout court, Shinobi III est sans doute le jeu en 2D qui met le mieux en valeur la qualité de la conversion 3D.

90hbpm

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