Après Bill English fin juillet, c’est une autre personnalité importante du monde de l’informatique qui vient de nous quitter, et au même âge d’ailleurs, 91 ans. Né en effet en 1929 à New York de parents immigrés russes et hongrois, Russell Kirsch étudie logiquement au NYU mais aussi à Harvard et au MIT. Encore étudiant, il décroche en 1951 un poste au National Bureau of Standarts (plus tard connu en tant que National Institute of Science and Technology) où il fera l’ensemble de sa carrière. Il y intègre l’équipe Standards Eastern Automatic Computer (SEAC) en charge du premier ordinateur programmable, et qui développe en 1957 le tout premier scanner. Capable de numériser des images de cinq centimètres de côté et dans une résolution de 176×176, la machine fait ses preuves en immortalisant la photo du bébé de Kirsch, le petit Walden alors âgé de trois mois, dans l’image ci-dessus qui sera élue en 2003 par le magazine Life parmi les cent « qui ont changé le monde ». Comme expliqué à cette adresse, les images étaient à l’origine numérisées de manière binaire, en noir et blanc purs, et l’idée de Kirsch et son équipe a été de faire plusieurs passes à différents seuils de sensibilité pour obtenir un dégradé. Exploitée aussi dans le traitement d’image et la reconnaissance de formes, cette technologie servira également à la NASA, notamment pour l’alunissage. Et s’il a pris sa retraite en 1985, Kirsch a continué de rechercher dans ce domaine en explorant notamment il y a dix ans la possibilité de se débarrasser des pixels carrés pour des formes plus variables – il en parle dans la vidéo ci-dessous. Russell Kirsch nous a quittés mardi des suites d’une forme de démence sénile, chez lui à Portland.
Sources : Clubic & Digital Photography Review