Lorsque l’actualité ne me fournit pas la matière à un édito comme pour le précédent, il devient de plus en plus difficile de trouver des sujets à la fois pertinents, pas trop personnels ni trop polémiques, et surtout que je n’ai pas déjà abordés, même indirectement ; je me rends hélas souvent compte que je me répète d’un article à l’autre, au moins en partie – c’est l’âge ma bonne dame… Mais alors que je me creusais la tête pour trouver une idée, j’ai réalisé (après avoir dû le vérifier tout de même) que je n’avais jamais traité la question sans doute la plus centrale pour le retrogaming ! À vrai dire, on se l’était justement posé à la fin de l’un de nos tout premiers podcasts, mais ce n’était pas non plus le sujet central et il remonte à près de dix ans mine de rien… Alors évidemment, vous vous doutez bien qu’il n’existe pas de réponse universelle gravée dans le marbre (mais probablement dans le crâne de certains d’entre vous cela dit), et je vais donc essayer d’élargir le débat en évoquant le poids non négligeable de la nostalgie sur le retrogaming.
On n’arrête pas le progrès ?
Dans mon deuxième édito sur le Mag – ce texte va être décidément très méta –, je rappelais que la notion de « progrès » n’avait pas tellement de sens en art, même si le jeu vidéo est une discipline où la technologie, et donc la science, a bien entendu une part importante, en comparaison avec la peinture ou la sculpture par exemple… Du coup, déterminer si les jeux sont meilleurs qu’avant revient à se demander si les progrès objectifs en matière de graphismes (réalistes), de son, ou d’immersion par les contrôles et l’interface en général, d’une part, supplantent les évolutions de gameplay, d’autre part. Ce dernier s’est indéniablement enrichi de nouveaux genres et d’hybridations entre eux, mais certains concepts anciens sont toujours aussi funs et ne gagnent pas forcément à être complexifiés – des caractéristiques de RPG dans Pong ? Bof, bof. On ne peut pas nier que les jeux étaient globalement plus simples qu’aujourd’hui, et souvent plus difficiles, surtout en arcade, pour compenser leur brièveté. Aujourd’hui, les retrogamers pestent souvent sur les didacticiels, certes trop intrusifs parfois, mais compte tenu du nombre de boutons des manettes qui a été multiplié par six en une vingtaine d’années seulement, on peut difficilement s’en passer… Il faut surtout que certains développeurs apprennent à mieux les intégrer.
Et puis tout n’était pas rose non plus autrefois… Il n’y avait évidemment pas d’Internet et, même s’il existait une presse spécialisée, loin d’être infaillible, il n’était pas aussi aisé de se faire un avis sur un jeu avant de l’acheter ; combien ont choisi leur cadeau de Noël en se basant sur la jaquette ? Alors vous allez me dire que sur micros, le piratage était très répandu et qu’on avait moins ce problème, avec en plus des jeux dotés de trainers (menus de triche ajoutés au démarrage) grâce aux crackers, mais il y avait des temps de chargement, interminables et pas toujours fiables sur cassettes. Cela se passait mieux avec les disquettes, mais il fallait souvent en changer à plusieurs reprises en cours de partie, ce qui pouvait être très pénible dans certains jeux encourageant les nombreux allers-retours – oui, je pense à toi, Monkey Island 2: LeChuck’s Revenge (1991)… Alors quand on est passé sur PC, tout cela a été réglé, mais on s’est retrouvé à devoir gérer soi-même la mémoire avec des boot disks, se retrouvant face à des dilemmes nous demandant de choisir entre la souris, le CD-ROM ou le clavier en français, le genre de choses qui paraissent totalement absurdes avec le recul. À ceux qui se plaignent par exemple qu’ils n’ont pas l’impression de posséder leurs jeux en dématérialisé, j’aimerais dire que je détiens des jeux sur PC auxquels je n’ai jamais pu jouer à l’époque, faute d’avoir trouvé la bonne configuration. Alors, oui, tout cela a heureusement disparu à la fin des années 1990, mais on n’était plus trop dans le « avant », là.
À l’inverse, combien de classiques du jeu vidéo sont infiniment plus appréciables sur les machines actuelles ? Certes, on a perdu le rendu inimitable (ou presque) des écrans cathodiques, mais il est quand même plus facile d’apprécier un titre complexe avec une FAQ sur son téléphone plutôt qu’en dessinant la carte sur du papier millimétré, en interrompant sa partie à tout moment comme les consoles le permettent désormais, et en bénéficiant de triches comme les savestates et le rembobinage… Cela ne retranscrit pas l’expérience d’époque, c’est évident, mais combien de classiques réputés pour leur challenge (Super Ghouls ’n Ghosts, Ninja Gaiden et Cie) aurais-je pu finir sans cela ? Sans doute aucun, car je n’ai plus la patience et surtout le temps devant moi que lorsque j’avais dix ans, hélas. Et si j’ai la chance d’avoir encore un écran cathodique, ce qui n’est déjà pas donné à tout le monde, je n’ai pas non plus la place de sortir toutes mes consoles rétro, et il faut avouer qu’avoir plein de classiques dans la mémoire de son PC ou sa console, légalement ou pas, ou d’utiliser la même machine pour jouer à plusieurs d’entre elles comme le permet la technologie FPGA, c’est quand même sacrément commode. Et pour celui qui recherche une expérience plus authentique, et ça se défend, les expositions interactives de MO5.COM sont précisément là pour ça ! Or l’association n’existait pas « avant » non plus, que je sache…
L’un des signes les plus évidents d’une volonté de revenir au monde d’avant, dans le jeu vidéo comme ailleurs à vrai dire, c’est le retour en grâce des éditions physiques, en réaction tout à fait compréhensible à l’essor du dématérialisé. Mais était-ce vraiment toujours mieux ? Pour être honnête, je fais partie de ces gens qui ne pouvaient lancer un nouveau jeu sans avoir lu son manuel d’abord, mais il est ironique que ceux qui se plaignent de leur disparition soient souvent aussi ceux qui prétendent que les jeux d’antan ne nécessitaient pas d’explications… En fait, beaucoup de manuels valaient surtout pour leurs visuels et, ayant été longtemps un joueur SEGA, j’ai surtout connu ces livrets monochromes, peu illustrés, souvent mal traduits et parfois très laborieux dans leurs explications (cf. ci-dessus). Il y a quelque temps, j’ai reçu des rééditions en boîte de classiques Game Boy par Limited Run Games, et j’ai été très déçu par les manuels, particulièrement cheap. Même si la qualité de numérisation empirait nettement le rendu, on m’a assuré qu’ils étaient sans doute conformes à ceux de l’époque mais, du coup, j’ai regretté que le fabricant n’en ait pas plutôt conçu de nouveaux, moins authentiques certes, mais plus attractifs ; quand on compare à leurs éditions physiques « modernes », y a pas photo. Pour moi, bien qu’elles soient inégales, ces productions surpassent sans hésitation l’âge d’or des « big box » de la micro-informatique.
Et à mon avis, le jeu vidéo d’aujourd’hui a surtout le gros défaut de ses qualités : l’abondance. Quand j’étais petit, outre le fait de disposer de moins de machines vidéoludiques, je n’avais droit qu’à un jeu par trimestre environ, donc il fallait bien le choisir, et prendre le temps de l’essorer en large et en travers… Or si paradoxalement, il y a peut-être moins de plateformes aujourd’hui qu’aux débuts de la micro-informatique, alors très peu standardisée, on croule sous les jeux depuis l’essor du dématérialisé. Même quand on ne pirate pas, on a vite fait de se retrouver avec un backlog long comme le bras, sans compter les compilations et mini-machines qui offrent trop de titres pour pouvoir faire mieux que les essayer juste une fois chacun, bien souvent. Cela demande une sacrée discipline pour prendre le temps de (re)découvrir les classiques (mais aussi les perles injustement méconnues) ; par exemple, je sais que je surprends certains quand je leur explique que je ne prends jamais les jeux gratuits de l’Epic Games Store, or je le fais uniquement pour ne pas me retrouver avec encore plus de trucs auxquels je n’aurais jamais l’occasion de toucher…
Les affres du nostalgisme
Étymologiquement, la nostalgie (« la douleur du retour » littéralement) c’est avant tout le mal du pays, même si on l’utilise de plus en plus au sens de retour à l’enfance, plutôt que chez soi. En tout cas, c’est l’un des très rares mots terminant en « algie » qui ne soit pas une pathologie… Mais peut-être en est-ce une, justement ? Il a été établi depuis longtemps déjà que chaque génération, une fois autonome sur le plan financier, a tendance à se replonger dans son enfance. C’est donc une sorte de double mouvement, puisque l’on repousse le passage à l’âge adulte tout en profitant de ses avantages pour s’offrir ce qu’on n’avait pas pu avoir, ou simplement racheter ce que l’on a égaré ou ce que nos parents ont jeté entretemps. C’est un phénomène cyclique et on voit bien qu’il touche à présent ceux qui ont grandi avec la Nintendo 64 voire la génération PlayStation 2, mais la nostalgie des années 1980 persiste étonnamment. Sans doute car c’est la décennie du boum du consumérisme, celle de la généralisation des franchises au cinéma par exemple, des groupes musicaux montés de toute pièce – même si tout cela a commencé à apparaître dans la précédente, bien sûr. Cela va clairement bien au-delà du jeu vidéo et, même si je considère que le cinéma est un art très différent, je trouve la comparaison générale entre les deux disciplines intéressante, d’autant que j’ai tendance à « consommer » les deux de la même manière.
Or en tant que cinéphile, il est évident que je ne me passionne pas pour le cinéma muet par nostalgie ! Après, je suis sans doute un cas particulier et, bien que je regarde beaucoup de films (pas loin d’un par jour en moyenne), j’essaie toujours de donner la priorité à ceux que je n’ai jamais vus, même si la vie reste de toute façon trop courte pour tout voir, hélas… Il y a ainsi plusieurs de mes films préférés que je n’ai vus que deux ou trois fois, pas plus. Or pour le jeu vidéo, j’ai une approche assez similaire ; une fois un jeu terminé, je passe au suivant et je n’en pratique donc aucun sur la durée, comme certains le font avec les jeux de combat ou les MMO en particulier… Quand j’ai eu la Pocket, je n’ai quasiment pas touché aux jeux que je possédais déjà, hormis pour vérifier à la rigueur qu’ils fonctionnaient. Certes, j’ai acheté quelques titres auxquels j’avais déjà joué à l’époque (et que j’avais même parfois fini), mais uniquement parce que je ne les avais pas dans ma collection, et j’ai pu surtout enfin découvrir des titres comme l’excellent Ninja Cop (2003) sur Game Boy Advance, par exemple. Mais encore une fois, je suis probablement un cas particulier, car je constate bien souvent, sur nos expositions comme sur les réseaux sociaux, qu’il est difficile d’intéresser les retrogamers à des jeux qu’ils ne connaissent pas déjà… Ce sont d’ailleurs régulièrement les enfants, qui n’ont pas connu la plupart de ces vieilles machines, qui se montrent les plus curieux à propos de l’Histoire des jeux vidéo lors de nos évènements.
Mais les vieux ronchons qui pensent déjà tout connaître, il est en général bien compliqué de leur parler d’autre chose que de leurs classiques favoris, et en particulier de productions originales dans le homebrew ou le néorétro – ce qui est paradoxal, car ce sont les premiers à se plaindre des sempiternelles suites et remakes, et du manque d’inventivité des jeux d’aujourd’hui… De toute façon, j’ai du mal à croire ceux qui prétendent ne s’intéresser qu’à des expériences nouvelles car, par définition, il n’est pas très naturel d’attendre avec impatience ce que l’on n’a pas encore expérimenté. Les sentiments sont intrinsèquement liés à la mémoire ; on aime ce qui nous a fait du bien par le passé. Mais les souvenirs ne sont pas stockés dans notre cerveau comme des fichiers MPEG, on les recrée chaque fois que l’on y pense, avec une tendance à les « présentiser », à les passer au filtre du moment. C’est pour cela que les jeux sont souvent plus moches que dans nos souvenirs… Ainsi, ceux qui sont convaincus que c’était mieux avant se plaignaient sans doute déjà à l’époque, mais d’autre chose ! Ma mémoire est plutôt précise concernant les graphismes, mais j’ai tendance à trouver en revanche les jeux encore plus durs que dans mon enfance. On dit souvent que les réflexes s’émoussent avec l’âge, mais j’en doute pas mal dans mon cas précis. À mon avis, j’ai surtout beaucoup moins le temps de m’acharner, même si je suis bien plus patient.
Mais ce ne sont pas uniquement les souvenirs des jeux eux-mêmes qui sont déformés, hélas. Les retrogamers ont typiquement une vision bridée de l’industrie du jeu vidéo dans son ensemble, influencée par leur ressenti subjectif (et évidemment leur âge) de l’époque. Beaucoup peuvent avoir l’impression qu’un jeu a cartonné parce qu’il était populaire au sein de leur groupe d’amis, ou qu’au contraire il était obscur parce qu’ils n’en ont jamais entendu parler personnellement. Il faut dire aussi que les développeurs et éditeurs étaient autrefois bien plus secrets, surtout au Japon, et que les premiers journalistes spécialisés, pas toujours bien renseignés, ont souvent empiré les choses malgré eux… Encore aujourd’hui, même des joueurs qui suivent à peu près l’actualité croient par exemple que Space Invaders (1978) et Pac-Man (1980) sont des jeux Atari, bien que ce soit en plus Midway qui ait distribué les deux bornes en Occident, mais peu importe. Le fait que la société mythique ait été scindée en deux entités au mitan des années 1980, l’une concentrée sur le jeu vidéo domestique, l’autre sur l’arcade (Atari Games, fusionnée plus tard avec Midway et donc de nouveau détenue par la Warner), est encore aujourd’hui la source de nombreuses confusions. Alors forcément, on en voit qui réclament le retour de licences sans avoir la moindre idée de qui la détient actuellement, et de la faisabilité de la chose. Et le fait qu’il y ait parfois de petits « miracles », comme des classiques d’éditeurs tiers dans les mini consoles par exemple, a hélas le désavantage de faire croire qu’ils sont faciles à réaliser… Or n’importe quel éditeur vous confirmera que la gestion des droits est l’aspect le plus compliqué de la réédition d’une œuvre.
Apologie de la curiosité
Et au-delà des productions originales, il est aussi difficile d’intéresser mes lecteurs à des classiques du jeu vidéo hélas méconnus, et pour lesquels ils ne ressentent donc pas de nostalgie… C’est d’autant plus frustrant pour moi que, étant curieux de nature comme vous l’aurez je l’espère compris, je prends souvent le temps de me renseigner sur ce que je ne connais pas ; et comme je ne veux pas y avoir passé trop de temps pour rien, je vais en général en prendre davantage pour présenter un jeu méconnu dans mes articles, quand les grands classiques n’ont a priori plus besoin de présentations. Ce qui fait que, malheureusement, les articles qui me demandent le plus de travail sont rarement les plus populaires – bien au contraire. Parmi les trois types de jeux qui constituent la ligne éditoriale du Mag, ceux qui génèrent les plus de réactions, et ainsi de trafic, sont les rééditions/remakes/suites tardives (« les vieux jeux sur de nouvelles machines »), même si cela dépend bien sûr de la popularité du classique d’origine. Il y a d’ailleurs une poignée de jeux (Alex Kidd, Rick Dangerous, Ghosts ‘n Goblins, Barbarian, etc.) où ça cartonne (presque) à tous les coups, même si un gros engagement sur les réseaux sociaux (likes, partages, commentaires) n’implique pas toujours beaucoup de visites, hélas. Au contraire, ce genre de madeleines de Proust ont plutôt tendance à susciter de simples likes d’approbation par réflexe pavlovien.
Dans le cas de la production homebrew (« les nouveaux jeux sur de vieilles machines »), c’est un peu moins prévisible, or c’est quand même ce qui distingue le plus le Mag des sites de jeux vidéo généralistes, hélas pour moi. Déjà, il y a des supports nettement plus populaires en France (Mega Drive, Super Nintendo, CPC, Amiga) que d’autres (les micros Atari 8-bit, le ZX Spectrum), pourtant très bien desservis en la matière. Dans mon édito consacré à la discipline il y a un an, comme je m’étais focalisé sur les différents supports justement, j’ai oublié d’aborder la question des portages (hormis le cas de ceux améliorés ou plus fidèles aux originaux par rapport à ceux de l’époque). Or là encore, on retrouve le même paradoxe ; beaucoup de retrogamers s’en plaignent et réclament davantage de jeux originaux, mais ces derniers passent franchement inaperçus, surtout quand ils tournent sur des machines qui suscitent peu de nostalgie à leurs yeux. En outre, comme les jeux homebrew sont souvent créés en solitaire, et presque toujours par des programmeurs de formation pour d’évidentes raisons techniques, il est bien plus facile de faire le portage d’un classique dont on connaît bien le design, dont on peut avoir facilement accès à la planche de sprites (voire au code source dans le meilleur des cas) que de concevoir un concept original de toutes pièces. Et puis comme je le rappelais dans mon édito, cela permet souvent de « réparer une injustice » en offrant à une console boudée l’adaptation du jeu d’arcade dont ses possesseurs rêvaient à l’époque. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que le succès soit au rendez-vous…
Quant au néorétro (« les nouveaux jeux sur de nouvelles machines… mais à caractère rétro »), c’est assez logiquement le cas le plus compliqué, puisqu’il n’y a a priori ni nostalgie pour le jeu, ni pour le support, moderne. Pour attirer l’attention, un titre devra soit être très impressionnant en termes de réalisation, avec un pixelart au moins au niveau des plus beaux jeux 16-bit, soit ressembler fortement à un classique populaire, justement. C’est pour cela que les jeux au look NES ont pullulé ; les Amigaïstes pur jus n’y ont souvent trouvé aucun intérêt, mais le public américain qui a été biberonné à la 8-bit de Nintendo les accueillent forcément avec bien plus de bienveillance… Dans tous les cas, l’originalité ne paie pas des masses, une fois de plus. Et c’est dommage car le néorétro est probablement des trois types de jeux abordés sur le Mag celui que j’apprécie le plus, peut-être parce qu’il permet de mêler à la fois mon goût pour le pixelart et pour une conception assez artisanale du jeu vidéo en général, avec ma curiosité pour de nouveaux univers, ou pour les cocktails inédits de mécaniques de gameplay éprouvées. Si je reprends l’exemple de Huntdown évoqué plus haut, il n’invente rien techniquement, mais pousse le genre bien plus loin que précédemment, et avec une réalisation d’un niveau rarement atteint dans les années 1990…
Lors de notre podcast sur le retrogaming, à la question « est-ce que c’était mieux avant ? », Anthony Avila avait répondu « ce sera mieux demain » et je suis d’accord avec lui. Oh, bien sûr, tout n’est pas parfait aujourd’hui, avec des prix qui grimpent dangereusement sur les sites d’enchères, des pratiques parfois douteuses et des titres qui tombent injustement dans l’oubli… Mais comme je le disais plus haut, même si ce n’est pas de manière légale pour la majorité d’entre eux hélas, la plupart des classiques sont disponibles et peuvent être (re)découverts dans de bonnes conditions, à défaut d’être toujours authentiques. Et comme je viens de le dire, il y a une production indé sensationnelle, des jeux homebrew toujours plus bluffants, tirant parti de nos consoles rétro d’une manière inédite grâce à des outils et des optimisations qui n’étaient pas forcément accessibles aux développeurs de l’époque. Ainsi, même s’il y a toujours eu des daubes et qu’il continuera d’y en avoir, on peut tout à fait estimer que les meilleurs jeux d’aujourd’hui surpassent pas mal de classiques d’antan, tout en reconnaissant bien sûr à ces derniers leur importance dans l’histoire, voire un plus grand mérite compte tenu du contexte et de leur antériorité. Oui, la mémoire du passé doit éclairer notre présent, mais pas nous enfermer dans une posture réactionnaire.
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