TEST EXPRESS : Chasm

Chasm (Windows, Mac OS X, Linux, PlayStation 4, Vita)CHASM
Windows, Mac OS X, Linux, PlayStation 4, Vita
Catégorie : Igavania
Joueurs : 1
Développeur : Bit Kid
Éditeur : Bit Kid
Date de sortie : 31/07/2018
Prix : 16,79 € (Steam), 17,99 € (PSN)
Site Officiel : http://chasmgame.com/
(testé sur Vita puis PS4 par la magie du cross-play)

Les clefs de bagnole

Dans un monde idéal, si je vous dis « What is a man? », vous pensez immédiatement à l’introduction de Symphony of the Night (1997) durant laquelle Dracula se permet de titiller un peu les certitudes de Richter, le Belmondo de service envoyé pour lui péter la gueule. Dans une perspective de mise en abyme permanente, et parce que jouer quasiment exclusivement à des Metroidvanias est en train de me rendre zinzin, Chasm pose la question de « What is a Metroidvania? » et cherche à y répondre selon deux axes :

  • Une très grande fidélité à la formule telle que développée dans Symphony of the Night (tout est lié, c’est le grand complot). On retrouve les mêmes types d’armes (avec les mêmes étapes d’animation), les même types d’ennemis et des environnements furieusement semblables. Sauf que, au lieu de jouer Alucard, le héros le plus classe de la vie, vous jouez un soldat no name standard qui doit « enquêter » sur les mystères d’une mine dans laquelle il progresse de manière non nécessairement linéaire. Avec des clefs/portes sous forme de reliques qui, en affectant la plupart du temps votre saut et votre rapport aux murs – ce n’est pas sale –, vous permettent de toujours chercher plus loin et plus profond – ce n’est pas sale non plus…
  • Un soupçon de génération aléatoire, façon roguelike. Et là normalement, vous vous dites qu’il y a un problème. Comment faire cohabiter la nécessité de la narration environnementale du Metroidvania avec une génération aléatoire, comment t’expliquer où tu dois pouvoir aller quand ça change tout le temps ? Eh bien tout d’abord, le monde se génère à la création de la sauvegarde pour toute la durée de l’aventure, et un nouveau ne sera fabriqué que si vous débutez une nouvelle partie. Vous pouvez d’ailleurs noter votre « graine » et permettre à d’autres joueurs d’évoluer dans les mêmes abysses que vous en leur donnant le long code hexadécimal. Ensuite, Chasm monte d’un niveau supérieur dans le Metroidvania game car, ce qui vous est donné ici à jouer, ce n’est pas tant de résoudre une « énigme » donnée – il y en a en gros quatre dans le jeu, même s’il est très verbeux – mais d’en comprendre l’instanciation. Quand il faut entrer des codes pour ouvrir des portes ou jouer des mélodies pour faire souffler le vent, ceux-ci changent selon la graine. Du coup, dans une soluce, vous ne lirez pas « le code est 879 pour passer telle porte » mais « il vous faut chercher trois salles avec des inscriptions aux murs et compter les éléments présents ». Et il faut l’avouer, c’est souvent malin et bien fait !

On aime :On aime moins :
  • L’aspect plateformes du gameplay, vraiment excellent
  • Le pixelart soigné et les animations plaisantes
  • Le challenge au poil
  • L’aspect roguelike bien léger
  • Les coutures parfois bien voyantes des « blocs de salles »
  • Une identité artistique et structurelle aux abonnés absents
  • Les musiques absolument anecdotiques

Verdict : Malgré une partie plateforme réussie et une réflexion maline sur son genre, Chasm souffre d’un cruel manque d’identité propre et ne saura laisser une marque indélébile…

80hbpm

Lien Permanent pour cet article : https://mag.mo5.com/146347/test-express-chasm/