CHRONIQUE : L’Histoire de Player One

Player One, une bande fous-furieux !Les Chroniques de Player One, de Olivier Richard et Alain KahnPréface du rédac’ chef (G. Verdin) : Après Joypad, il était logique de « faire subir le même sort » à Player One, un autre magazine-phare des années 90, d’autant que ma dernière chronique, qui n’a hélas pas rencontré son public, commence à dater un peu… Comme pour le magazine concurrent, Yves Breem a combiné son travail de recherche effectué en amont du podcast associé, et les informations et témoignages des membres de la rédaction de l’époque, recueillies durant l’enregistrement de l’émission. Il en résulte une synthèse qui est évidemment loin d’atteindre l’exhaustivité du livre Les Chroniques de Player One, mais si elle peut justement donner envie de se tourner vers l’ouvrage de Olivier « Inoshiro » Richard et d’Alain Kahn pour en savoir plus, elle aura parfaitement atteint son objectif !

Le pari osé d’un magazine exclusivement consoles

Le groupe Média Système Édition (MSE) décide courant 1990 de lancer un magazine plus généraliste, à la suite du succès d’Amstrad Cent Pour Cent, le magazine officiel de l’Amstrad CPC, publié depuis février 1988. Pour lancer le projet, ils engagent Crevette, de son vrai nom Cyril Drevet, premier présentateur d’une émission sur les jeux vidéo dans l’histoire de la télévision. Pour toucher un maximum de lecteurs, la direction veut lancer un magazine généraliste comme Tilt, mais beaucoup de membres de l’officiel Amstrad, souvent fans d’arcade, penchent plus pour un mensuel orienté console, ce qui ne s’est alors jamais fait en Europe !

Après des nuits de brainstormings intensifs, MSE se laisse petit à petit convaincre par les arguments des consoleux, Crevette et Pierre Valls (rédacteur en chef d’Amstrad Cent Pour Cent) en tête. Ceux de Crevette par exemple, pour qui « le marché des consoles, c’est l’avenir » (et le futur lui donnera raison). Pourtant le pari est osé, car les joueurs consoles ne sont pas du tout pris au sérieux par le monde de la presse à l’époque. L’élément qui finira par les convaincre est la sortie de la console d’Amstrad, la GX 4000, qui va permettre de faire le lien entre Amstrad Cent Pour Cent et le nouveau magazine. C’est un sacré paradoxe : le premier magazine sur les consoles a été lancé en partie grâce à une machine qui sera un échec commercial ! Reste à choisir un titre ; Robert Barbe (Robby) d’Amstrad Cent Pour Cent suggère Player, mais ce nom ayant déjà été déposé, Crevette propose Player One, le nom qui sera finalement choisi.

Un magazine console également tourné vers la culture « geek »

Le tout premier numéro de Player One, en septembre 1990Les débuts de Player One sont influencés par le passif d’Amstrad Cent Pour Cent, qui a de facto été le laboratoire de tout ce qu’est devenu le magazine par la suite. Le premier numéro du mensuel, sous-titré « le premier magazine des consoles de jeux vidéo », sort en septembre 1990. Dès le premier édito, le magazine annonce à juste titre son côté précurseur ; il est le premier magazine européen consacré aux consoles de jeux (un mois avant le lancement de Mean Machines au Royaume-Uni). Mais la rédaction est aussi très imprégnée de science fiction, ce qui explique que son premier édito est un clin d’œil à celui de Métal Hurlant… De plus, il est aussi le premier à oser parler de la culture japonaise dans laquelle baignent les membres fondateurs à une époque où elle est pourtant dénigrée en France.

Autour de Pierre Valls (Pedro), devenu rédacteur en chef, on retrouve trois autres membres du numéro un des jeux Amstrad, qui travaillent simultanément sur les deux titres : Patrick Giordano (Matt Murdock), Robby et Alain Massoumipour (Poum), ces deux derniers ne restant que quelques numéros. Cette équipe est accompagnée de trois petits nouveaux : Crevette, bien entendu, ainsi que Olivier Scamps (Iggy) et Olivier Richard (Inoshiro), qui c’est fait connaître via son fanzine They Live. Ino s’occupera pendant toute l’existence du magazine de la rubrique de culture geek (cinéma, animés, BD, livres), en partenariat au tout début avec Swan, plus connu sous son vrai nom, Bernard Lehoux, journaliste spécialisé dans les films de science-fiction, et ayant écrit entre autre pour Mad Movies, L’Echo des Savanes, Rolling Stones, etc. Outre cette rubrique, Player One se base comme tous les magazines de l’époque sur le triptyque news, tests et astuces (« trucs en vrac »). Le magazine est d’ailleurs le premier de la presse spécialisée à introduire les plans intégraux de jeux, une idée novatrice car ces rubriques deviendront incontournables dans tous les magazines consoles par la suite. Il est également le premier à avoir intégré une note de durée de vie, ainsi qu’un des premiers à payer les journalistes à la pige.

Le plaisir de jeu au centre de tout

Sam Player en couverture du numéro 23 (septembre 1992)Player One se distingue surtout par deux éléments qui ne seront jamais repris par un titre de presse vidéoludique. Tout d’abord, le magazine est personnifié par Sam Player,  un personnage dessiné pour le premier numéro par Olivier Vatine (dessinateur de la BD Aquablue). Le magazine se démarque de ses concurrents avec une réelle volonté de faire des couvertures plus jolies, en faisant appel à des illustrateurs professionnels pour chaque numéro, Sam étant intégré à chaque fois dans la couverture du mensuel. Ce choix esthétique se retrouve d’ailleurs également dans le logo du magazine, graffiti stylé conçu par Olivier Megaton, devenu par la suite réalisateur (La Sirène Rouge, Le Transporteur 3, Taken 2…).  Mais surtout, le magazine est le premier à mettre en avant le plaisir de jeu en donnant une note de « Player Fun » dans ses tests. La rédaction souhaite ainsi se différencier des publications micros, qui privilégient les qualités techniques au détriment du gameplay, critère qu’elle estime majeur sur consoles. Véritable symbole de Player One, le Player Fun est jugé comme la note la plus importante, mise davantage en avant que la note d’intérêt elle-même.

Une volonté de ne pas parler d’import

Au cours des quelques mois qui suivent son lancement, Player One prend ses premières marques, en s’ouvrant au courrier des lecteurs et en lançant dès décembre 1990 une rubrique « L’arcade dépasse les bornes », première rubrique mensuelle sur le sujet depuis celle de Tilt, avant 1985. Par contre, Player One fait l’impasse sur les jeux qui ne sortent pas officiellement en France, mais qui sont distribués uniquement dans des boutiques d’import, et ce malgré l’importance des jeux japonais sur les consoles. La rédaction part en effet du principe que les gens ne s’intéressent qu’aux jeux officiels. Elle souhaite également se faire mieux voir des sociétés japonaises qui souvent ne cautionnent pas ce marché parallèle. Mais devant la forte demande d’informations venant de l’étranger, Player One corrige petit à petit l’oubli avec les premiers tests import en 1991 puis avec le lancement de la rubrique « Over the world » en 1993 (précédemment Made in Japan/En vitrine à Tokyo, NdR), ouverte également sur l’import des États-Unis. Player One restera toutefois un magazine spécialisé dans les jeux sortis officiellement en France, ce qui le distingue de ses nouveaux concurrents (et ce qui lui portera clairement préjudice par la suite). Ils sont aussi réputés pour leurs dossiers gigantesques, avec plus de dix pages de test et d’astuces pour un seul soft !

L’esprit famille de la rédaction comme clé du succès

Le magazine, qui s’assume clairement pro-Nintendo et NEC, est un succès en kiosque par son côté précurseur et son ton décalé (40 000 ventes par mois pendant les deux premières années d’existence). Et pourtant la rédaction est loin d’être nombreuse à ses débuts. En effet, si Matt Murdock ou Ino participent tous les mois au titre, les trois quarts du magazine sont de facto réalisés par Crevette et Iggy. Le travail va petit à petit mieux se répartir avec l’arrivée de Christophe Delpierre (Chris), puis de François Daniel (Wonder Fra) et de Christophe Pottier (Wolfen).

Dur, dur les captures sur Game Boy !Dans une ambiance de travail complètement déjantée, la vie de la rédaction se fait autour d’une « armoire à consoles », dont les clés ne sont en possession que des chefs pour éviter que les machines ne soient accaparées par cette armada de passionnés… Après avoir récupéré les consoles, les testeurs utilisent la salle de capture pour faire les photos qu’ils vont intégrer dans les pages du magazine. Ce qui peut prendre un sacré temps vu que chaque photo doit être développée avant de savoir si elle est réussie. Et sans compter les difficultés à faire des photos sur Game Boy, console sans rétroéclairage ! Heureusement, pour faire gagner un peu de temps, Player One va vite investir dans une imprimante d’hôpital, faite à l’origine pour l’impression des radios, et capable de sortir quatre photos d’un coup. Tout ceci n’empêche pas de gros horaires de travail pour toute la rédaction, horaires le plus souvent folkloriques… Les locaux sont ouverts 24h/24, tout le monde dort sur place, ce qui fait de la rédaction une équipe dure à gérer. Pourtant, grâce à cet esprit de famille, où tout le monde va dans la même direction, le magazine est un succès.

Player One : un exemple unique de cross-media

Niveau presse papier, quelques membres de la rédaction travaillent d’arrache-pied sur des hors-séries de soluces Nintendo, dont le succès sera tel qu’ils deviendront un magazine à part entière, Nintendo Player. Très vite Player One va s’ouvrir à d’autres médias. De nombreux  membres de la rédaction, dès 1993, travaillent aussi sur des projets audiovisuels ; Player One fait ainsi T’empêche tout le monde de zapper sur France 3 Lille – Ile de France – Centre. Ils présentent aussi sur Radio Tour Eiffel l’émission Player One, présentant les meilleurs jeux testés dans le magazine ainsi qu’une rubrique trucs et astuces « en direct » (en réalité préparée à l’avance…). Enfin, Player One sponsorise également des films comme Dragon Ball, Akira ou encore Terminator 2. Tous ces projets sont rendus possibles car les moyens financiers sont là. On est en plein boom du jeu vidéo. C’est l’époque où les annonceurs appellent eux-mêmes pour placer dans le magazine leurs publicités (et l’argent qui va avec) !

Televisator 2

C’est en 1993 qu’a lieu le véritable coup de boost dans les effectifs, avec en quelques mois l’arrivée de François Tarrain (Elwood), Stéphane Pilet (Stef le Flou), Guillaume Lassale (El Didou), Mahalia Garraud et Véronique Boissarie (Miss VTM). Entrent également à la rédaction Julien Van De Steene (Milouse) et Stéphane Buret (Bubu), contactés par Player One après s’être fait connaître via leur fanzine SuperNESpas, réputé pour… casser du sucre sur le dos des magazines professionnels ! Profitant de ces nouvelles arrivées, Player One continue en parallèle à explorer d’autres types de médias en mettant à disposition plusieurs membres de la rédaction pour des émissions télé. MSE réalise Télévisator 2 avec France 2 à partir de mars 1993. Présentée par Crevette, l’émission propose des dessins animés avec un habillage vidéoludique. Mais pour des raisons légales le magazine n’est plus cité au générique, ce qui met fin à l’émission après deux années d’existence. En parallèle, ils produisent l’émission Player One sur MCM à partir d’avril 1993. Présentée par Crevette puis par Elwood et Ness (assistante de publicité à MSE), l’émission, dont Matt Murdock est rédacteur, utilise un ton plus adulte que Télévisator 2, orientée jeunesse. Vue comme un moyen de faire de la publicité pour Player One, l’émission est arrêtée en septembre 1995 à la suite de disputes au sein de la rédaction et d’autant plus que MCM ne finançait aucun coût de réalisation. Ayant duré relativement peu de temps, ces émissions n’en étaient pas moins de véritables prouesses techniques, tant il était difficile à l’époque de réaliser des captures par transcodeur pour la télévision.

Le départ des anciens et le nouveau visage du magazine

Player One lance une « nouvelle formule » en novembre 1993, qui s’avérera plutôt être une nouvelle maquette, plus colorée et avec plus de photos. Il est d’ailleurs intéressant de constater que d’une manière générale, Player One aura toujours beaucoup de mal à faire de vraies nouvelles formules. Ainsi les deux disparitions majeures de l’année 1993 (la rubrique arcade et la note de Player Fun) seront réintroduites quelque temps plus tard… « L’arcade dépasse les bornes » reviendra ainsi en décembre 1995, précisément cinq ans après ses débuts !

La dernière apparition (discrète) de Sam PlayerEn 1994, la rédaction commence à changer de visage car les sirènes de la télévision font partir certains rédacteurs historiques, comme Crevette et Matt Murdock. Ce dernier, après la disparition de son émission sur MCM, rejoint Canal + Multimédia, qui deviendra à terme la chaîne Game One. Toujours en 1994, Pierre Valls devient directeur de la publication, laissant le poste de rédacteur en chef à Iggy. Bien aidé par les très bonnes ventes du magazine (50 000 exemplaires par mois), ce dernier accroît la taille de la rédaction : Caliméro et Sam Souibgui (Magic Sam) arrivent en 1994, Denis Adloff (Chon) et Reyda Seddiki en 1995. A noter également le cours passage à l’époque de Jean-Pierre Abidal (Megadeath), qui deviendra dans les années 2000 rédacteur en chef de PC Jeux ; ainsi que de Marcus, ensuite présentateur sur Game One, Nolife, Jeuxactu, etc… Beaucoup plus soumis à la concurrence qu’à ses débuts (Consoles +, Joypad), le magazine revient à un style plus mainstream. Il est désormais sous-titré « le magazine n°1 des consoles », ne faisant plus référence à son côté précurseur par rapport à ses concurrents de la presse vidéoludique française. Et il abandonne en juin 1994 l’intégration du personnage de Sam Player dans ses couvertures, utilisant dès lors les mêmes types de couverture que les autres. Cette perte d’originalité n’a-t-il pas fait passer le titre pour un magazine comme un autre ?

Player One, petit à petit écrasé par la concurrence

Car, après avoir atteint 75 000 ventes par mois en 1995, le magazine commence à décliner dès l’année suivante, après le départ d’Iggy pour un poste de directeur de publication chez Hachette-Disney Presse (Joypad, Joystick, etc.). MSE a de plus en plus de mal à rivaliser avec les moyens financiers des autres maisons d’édition, d’autant plus qu’ils perdent la licence officielle de Nintendo. Essayant en vain de la récupérer, ils abandonnent hélas les négociations avec Sony pour lancer un magazine officiel Playstation. Un choix qui s’avérera lourd de conséquences. En effet, l’arrivée de la Playstation fait beaucoup de mal à la presse généraliste ; le public de la console, élargi par la communication du constructeur, ne s’intéresse pas du tout aux autres machines. Playstation Magazine est finalement confié à HDP qui, surfant sur son succès et l’unilatéralisme de ses joueurs, en fera le numéro un de la presse vidéoludique.

Le hors-série Player d'Or 1996, livré avec une VHSAprès une courte période de transition de Laurent Defrance, Elwood devient le nouveau rédacteur en chef de Player One à partir de janvier 1997 et tente de lancer de nouvelles rubriques. Player One propose ainsi une interview de stars tous les mois mais surtout la rubrique « c’est arrivé près de chez toi » qui présente des fanzines consoles, ce qu’aucun autre magazine de l’époque ne fera. Le titre lance également une remise de prix officiels, les Player d’Or, en 1996 et 1997.

Mais le succès n’est pas au rendez-vous, les ventes chutent et cela se voit au moment où le magazine commence à perdre un par un ses journalistes. Caliméro s’en va en 1996, Magic Sam en 1997 suivi d’El Didou, parti pour Game One et Milouse devient rédacteur en chef de PC Player, le magazine PC de MSE. Puis c’est l’exode en 1998, avec le départ de Stef le Flou, Bubu, Chris et Elwood, qui partent tous pour le rival HDP ! La concurrence de l’époque est cette fois trop forte, la petite MSE ne pouvant s’aligner sur les salaires proposés par les autres maisons d’édition, deux à trois fois plus élevés ! Les gros éditeurs de l’époque (Future en tête), inondent en plus le marché de nouveaux titres, dans le but, d’après MSE, de noyer la concurrence. C’est peut-être la fin d’une époque pour la presse vidéoludique, car d’après Pierre Valls, « cette politique de dumping et de terre brûlée de Future – et donc de ses prédécesseurs – a fait très mal au marché ».

Une dernière tentative de remise en question trop tardive : la fin de Player One

Contraint de récupérer le poste de rédacteur en chef alors qu’il reste directeur de publication, Pierre Valls tente de relancer la machine en faisant une nouvelle formule en janvier 1999, avec les quelques rares survivants (Wolfen, Wonder, Mahalia, Inoshiro, accompagnés de quelques revenants comme Matt Murdock ou El Didou). Pour les accompagner, alors que Chon et Reyda quittent le magazine dans la foulée, il engage une armée de nouveaux pigistes : Yassine Aboudihaj (MacYas), Féthi Maayoufi, Cyrille Giraud, Olivier Lehmann ou encore Carlos Soares (Carlito). On retrouve dans cette nouvelle formule une certaine remise en question du magazine, avec par exemple une notation plus sévère (pour se démarquer des autres magazines, Player-One-104-(Janvier-2000)toute la presse de l’époque utilisant un système trop généreux) ou la présentation des avis des lecteurs sur des tests. D’autres nouveautés font également leur apparition, comme la rubrique jeux PC ou l’ajout de la musique dans la rubrique sur la culture geek. Mais encore une fois, Player One peine à se renouveler réellement, restant arcbouté sur les rubriques qui ont fait son succès par le passé. Par exemple, la mise en page des tests est certes modifiée (les notes techniques représentées sous forme de polygone) mais ils restent en eux-mêmes très proches des débuts. La nouvelle formule ne sera donc pas couronnée de succès et, alors qu’il ne se vend plus qu’à 28 000 exemplaires par mois, le magazine disparaît après le numéro 104 de janvier 2000. Conscient de la fin qui s’annonce, Pierre Valls écrit dans son dernier édito : « Bonne année 2000, un début ou une fin ? ».

Les causes de la fin : entre mauvais choix stratégiques et perte de l’esprit « Player One »

La fin de Player One est la conséquence de plusieurs facteurs, estime Alain Kahn, directeur de Média Système Édition. Premièrement, l’équipe a petit à petit perdu la niaque qui fait les grands magazines, « entre usure et grosse tête ». La dernière équipe par exemple, semblait avoir une moindre connaissance globale du jeu vidéo et était moins dans la culture geek que les rédacteurs historiques. Secundo, elle n’a pas su éviter la perte de sa part de marché face à une concurrence de plus en plus nombreuse et de plus en plus agressive. Tertio, certains mauvais choix stratégiques ont été fatals, un en particulier : celui d’avoir toujours cru en Nintendo alors qu’ils étaient les favoris de Sony pour lancer l’officiel Playstation. Enfin, MSE a été la victime de nombreuses pertes financières involontaires. Dès 1994, le groupe a subi un redressement fiscal de 2 millions d’euros suite à un problème légal sur Nintendo Player. Il a aussi perdu un procès avec Oakley en novembre 1999, après avoir vendu involontairement un goodie copié, ce qui leur a couté 1,5 millions d’euros. Une dernière perte qui les aura définitivement mis sur la paille.

Qu’est devenue la famille Player One ?

Peu d’anciens membres de Player One travaillent encore dans le milieu du jeu vidéo. Du fait de l’optique cross-media de Média Système Édition, beaucoup d’anciens exercent ou ont exercé une activité dans l’audiovisuel : Crevette (TF1, M6), Matt Murdock (Canal +, Game One), El Didou (Game One, AB1), Féthi (W9), etc. Certains se sont reconvertis dans d’autres domaines de la presse (Elwood à Autoplus). Seul Crevette reste encore dans le milieu du jeu vidéo, puisqu’il collabore encore régulièrement avec Pix’n Love ou Gameblog. Mais la majorité des anciens de Player One sont restés très proches, perpétuant les liens quasi-familiaux qui les unissaient.

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