TEST : Viriax (PC)

VIRIAX – PC
Catégorie : « medical terror arcade »
Joueurs : 1
Développeur : Locomalito
Musique : Gryzor87
Artwork jaquette : Marek Barej
Date de sortie : 30/03/2011
Prix : gratuit
Site : http://www.locomalito.com/viriax.php

Il s’est écoulé près de sept mois entre L’Abbaye des Morts et ce nouveau jeu, qui n’a pourtant demandé que trois mois de travail. Entre temps, Locomalito a attrapé une maladie « inconnue » qui l’a écarté de la création de jeux vidéo pour quelques temps. C’est donc à cet étrange virus qu’est dédié ce jeu qui n’est pas moins inhabituel. Et pour reprendre la métaphore médicale que l’on retrouve dans l’amusant trailer en bas de page, on peut bien parler d’une expérience, d’une greffe de plusieurs genres appelée medical terror arcade. Et même si rétro et originalité ne sont pas incompatibles, loin s’en faut, on ne peut pas dire que l’opération soit ici un succès total…

Penchons-nous sur les symptômes ; au premier abord, le patient inquiète. C’est souvent le cas avec les jeux du développeur, mais là, les screenshots ne rendent absolument pas justice au jeu. Il faut dire que les décors générés aléatoirement sont forcément répétitifs et que le sprite du « protagoniste » n’est pas des plus charis- matiques… Et pourtant, une fois face au jeu, le charme opère, d’autant que Gryzor87 a encore composé des musiques fabuleuses, même si le résultat varie fatalement d’un niveau à l’autre. Mais non, Dr House, ce n’est pas du côté de la réalisation qu’il va falloir chercher…

Viriax n’est pas un shoot ’em up, mais se rapproche plutôt d’un jeu d’escalade infinie. Chaque saut consomme de l’énergie, et il faut ramasser un maximum de globules en minimisant ses mouvements pour aller le plus loin possible. D’autant que la partie se poursuit, même après avoir battu le boss (image ci-contre) jusqu’à ce que la jauge soit vide ou jusqu’à ce que l’on atteigne le niveau 80. Le stage s’achève alors par l’infection du noyau de l’organe, qui confère un nouveau pouvoir permanent. Le souci est que chaque niveau est généré aléatoirement. Dans le livret de notes offert pour chaque donation, le créateur se lance dans une théorie fumeuse où il compare ses jeux au casino ou aux jeux de café. Comme ils sont gratuits, le joueur est supposé être content qu’il perde ou qu’il gagne.

Mais dans la pratique, l’expérience de jeu s’avère totalement aléatoire. On peut se retrouver avec un score excellent à sa toute première partie, et ne plus jamais être capable d’atteindre ne serait-ce que la moitié de ce résultat. Ce qui ne serait pas un problème si la course au score n’était motivée que par la gloire. Hélas, sur les six niveaux que compte le jeu, il faudra en débloquer la plupart en atteignant un certain score cumulé. Et étant donnée la difficulté de faire des scores à cinq chiffres, ce ne sera pas facile, mais un simple coup de bol dans le premier niveau (une clé et une serrure au bon moment par exemple) peut tout autant en déverrouiller trois d’un coup !

Il y a en réalité une astuce importante cachée dans le manuel, d’ailleurs oublié sur le CD de la version boîte. En effet, les sauts ne coûtent pas d’énergie s’ils s’effectuent à partir d’une surface. Le joueur novice ayant tendance à mitrailler le boost façon Balloon Kid, il verra son énergie dégringoler et aura le mauvais réflexe de se dépêcher. Alors que c’est précisément en prenant son temps, quitte à ne pas s’acharner à attraper un globule qui ne rapporte pas de point, que l’on arrive à survivre un minimum. Hélas, ce n’est pas suffisant, d’autant que les ennemis ne se gêneront pas pour tirer sur vous pendant que vous attendez tranquillement qu’un globule passe à proximité… Et c’est justement lorsqu’on essaie d’esquiver tout ça dans l’urgence que l’on perd le plus d’énergie !

Sans compter que la seule attaque à votre disposition est d’écraser les ennemis en leur retombant dessus ! Si l’on ajoute le fait que certains d’entre eux sont placés (aléatoirement) juste en dessous de blocs et ne peuvent donc pas être éliminés, ou que les boss s’affrontent dans des zones dégagées où l’on ne peut pas se poser, et vous comprenez qu’il vous faudra compter autant sur la chance que sur la technique. Ce gameplay est original, mais devient vite laborieux et fatigant dans les faits, d’autant que le jeu n’est pas compatible avec le moindre joypad (contrairement à ce qui est écrit dans le manuel !). À la manière de L’Abbaye des Morts, il peut du coup se jouer à une seule main, mais ce n’est pas vraiment d’un grand réconfort. Et comme dans 8bit Killer, le clavier est en mode qwerty donc il faudra appuyer sur Alt+Shift avant de jouer.

Verdict : Viriax est sans conteste le jeu le plus original de Locomalito, mais son côté aléatoire peut le rendre certes gratifiant dans les meilleurs moments, mais le plus souvent très frustrant…

60hbpm

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