Dans la foulée du mois de septembre, « l’indiepocalypse » continue sur l’eShop de la Switch avec un grand nombre de titres d’ailleurs souvent traités sur le Mag de manière groupée, à savoir Axiom Verge (17,99 €), Stardew Valley (13,99 €), Völgarr the Viking (aussi sur Wii U à 9,99 €), Tiny Barbarian DX (29,99 €), Rogue Trooper Redux (24,99 €), The Count Lucanor (14,99 €), Spelunker Party! (29,99 €), Elliot Quest (9,99 €), Revenant Saga (12,99 €), Syberia (29,99 €), The Mummy Demastered (19,99 €), Knight Terrors (2,99 €) ou Moon Hunters (13,49 € jusqu’au 1er novembre) encore à l’instant, un titre déjà disponible sur les autres plateformes. De son côté, ce mois-ci, la 3DS doit hélas se contenter de Mario & Luigi : Superstar Saga + Les sbires de Bowser (39,99 €) et du RPG Kemco Symphony of Eternity (7,99 €)… Sinon, comme chaque mois, on a eu droit à une sélection de jeux Neo·Geo sur Switch avec Metal Slug X, The King of Fighters ’95, Robo Army et Mutation Nation (6,99 € chacun), et à une poignée de titres PC Engine sur Wii U avec Double Dungeons, Vigilante, Motoroader et Legend of Hero Tonma (5,99 € chacun). On dénombre donc une moitié de nouveautés orientées castagne, ce qui justifie bien que l’on relaie enfin ici ce poing américain pour Joy-con à imprimer en 3D et en vente chez Shapeways depuis le mois de mars…
METAL SLUG X (Switch)
(Neo·Geo MVS, 19 mars 1999 au Japon)
Catégorie : run and gun
Joueurs : 1-2
Éditeur : SNK
Date de sortie eShop : 05/10/2017
Prix : 6,99 €
Page du jeu : https://www.nintendo.fr/…METAL-SLUG-X-1288769.html
On vous avait pourtant bien dit de ne pas vous jeter sur Metal Slug 2 réédité en juillet, puisqu’à peine plus d’un an après (à l’époque s’entend) sortait ce Metal Slug X, une révision du jeu qui corrigeait son principal défaut : les ralentissements. Mais pour inciter les joueurs à vider un second PEL – au prix des cartouches Neo·Geo, c’est appréciable –, Nazca Corporation en avait profité pour procéder à quelques ajustements et surtout pour ajouter quelques nouveautés – ou anciennetés avec le retour de véhicules du premier Metal Slug. On a ainsi droit, outre l’apparition de l’adorable chien-momie dans le second niveau, à pas moins de quatre armes inédites (Enemy Chaser, Iron Lizard, Drop Shot et Super Grenade) et les anciennes disposent en prime d’une nouvelle variante plus puissante. Après, certains puristes noteront que les changements de level design créent des incohérences sur le plan scénaristique, mais cela n’a jamais été le point fort de cette licence. Il est sans doute dispensable si vous avez l’original, mais cela n’en reste pas moins le meilleur épisode de la série avec Metal Slug 3, dont il pose les bases.
DOUBLE DUNGEONS (WII U)
(PC Engine, 29 septembre 1989 au Japon, 1990 aux États-Unis)
Catégorie : dungeon-RPG
Joueurs : 1-2
Éditeur : Masaya/Extreme
Date de sortie eShop : 05/10/2017
Prix : 5,99 €
Page du jeu : http://www.nintendo.fr/…/Double-Dungeons.html
Double Dungeons est un dungeon-RPG en vue subjective à la Dungeon Master, qui sera d’ailleurs porté sur Super CD-ROM² en 1992 pour l’anecdote. Sa principale originalité est d’être jouable à deux en split-screen, ce qui est en effet très rare pour le genre, mais cela ne rend hélas pas l’aventure beaucoup plus amusante. Composée de niveaux très similaires sur le plan visuel, elle se révèle vraiment monotone du fait d’affrontements simplistes qui se limitent à marteler le même bouton, et la musique très répétitive tape rapidement sur les nerfs. On notera en revanche des déplacements rapides et fluides (en particulier la rotation), bienvenus dans un genre où il est facile de se perdre dans des décors volontairement labyrinthiques…
VIGILANTE (WII U)
(PC Engine, 14 janvier 1989 au Japon, 1989 aux États-Unis)
Catégorie : beat ’em up
Joueurs : 1
Éditeur : Irem
Date de sortie eShop : 05/10/2017
Prix : 5,99 €
Page du jeu : https://www.nintendo.fr/…/Vigilante-280053.html
Takashi Nishiyama (Moon Patrol, Fatal Fury) avait révolutionné le beat ’em up en 1984 avec Kung-Fu Master. Quatre ans plus tard, alors qu’il officie désormais chez Capcom, une suite spirituelle est enfin mise en chantier chez Irem, Vigilante. Hélas, si le nouveau jeu est bien plus joli, son gameplay sur un seul plan a été quelque peu ringardisé entretemps par Renegade (1986) et Double Dragon (1987), tous deux créés par notre membre d’honneur Yoshihisa Kishimoto. La palette de coups est ici bien plus limitée, avec une paire de nunchakus comme seule arme que l’on peut ramasser… Néanmoins, si l’on n’est pas rebuté par la répétitivité et la difficulté de l’aventure composée de cinq niveaux pour délivrer sa dulcinée (baptisée Madonna, années 1980 obligent), il faut bien reconnaître que ce portage PC Engine est le plus fidèle à l’arcade.
THE KING OF FIGHTERS ’95 (Switch)
(Neo·Geo MVS, 25 juillet 1995 au Japon)
Catégorie : combat
Joueurs : 1-2
Éditeur : SNK
Date de sortie eShop : 12/10/2017
Prix : 6,99 €
Page du jeu : [The King of Fighters ’95]
Déjà réédité sur Wii en avril 2010, il s’agit du deuxième épisode de la série après The King of Fighters ’94 dont il reprend le gameplay à part quelques ajustements comme un changement de manipulation pour les provocations ; on peut désormais prendre le risque de les déclencher proche de son adversaire. Plus rapide et fluide, cette suite corrige surtout le principal défaut de son prédécesseur puisque l’on peut enfin composer son équipe à son goût via l’option Team Edit, pourtant ajoutée à la dernière minute ! À ce sujet, on retrouve autant de personnages même si l’équipe de sportifs américains stéréotypés disparaît (pour revenir dans le best of de 1998) au profit d’un gang de rivaux parmi lesquels Billy Kane de Fatal Fury, mais aussi et surtout Iori Yagami, véritable Némésis de Kyō. La saga trouve d’ailleurs, de manière générale à partir de cet opus, sa propre identité au lieu de se construire sur le cross-over entre Fatal Fury et Art of Fighting à l’origine de sa création. Enfin, c’est l’épisode qui a démocratisé la licence car il a été porté, non sans difficultés, sur PlayStation et Saturn ; les temps de chargement sont hélas pénibles sur la première et le jeu était vendu avec une cartouche de ROM sur la seconde !
MOTOROADER (WII U)
(PC Engine, 23 février 1989 au Japon, 1989 aux États-Unis)
Catégorie : course
Joueurs : 1-5
Éditeur : Masaya/Extreme
Date de sortie eShop : 12/10/2017
Prix : 5,99 €
Page du jeu : https://www.nintendo.fr/…/Motoroader–278238.html
Si la petite taille de la PC Engine fait qu’elle n’offre qu’un seul port manette en standard, l’obligation d’acquérir un adaptateur (dont l’emblématique quintupleur) pour jouer à plusieurs fait qu’elle a accueilli un certain nombre de titres jouables à cinq. Ainsi, Motoroader peut donner l’impression d’un Micro Machines (1991) futuriste avant l’heure, les grenades en plus mais la variété des circuits… et surtout le fun en moins. Il faut dire que les véhicules ont tendance à se traîner au début, dans la mesure où on est censé les améliorer en achetant des pièces entre les courses façon R.C. Pro-Am (1988). Cela ne rend donc pas le jeu d’emblée accessible, ce qui est franchement gênant pour un titre orienté multijoueur. En outre, le système employé pour empêcher les véhicules à la traîne de sortir de l’écran rend la conduite perturbante pour les joueurs en question, et les courses frustrantes pour le joueur en tête. Le jeu aura toutefois droit, hélas seulement au Japon, à une suite bien plus jolie, variée et maniable en 1991, et on recommandera aussi le très différent Motoroader MC (1992) sur Super CD-ROM².
LEGEND OF HERO TONMA (WII U)
(PC Engine, 13 mars 1991 au Japon, 1993 aux États-Unis)
Catégorie : action/plateformes
Joueurs : 1
Éditeur : Irem
Date de sortie eShop : 12/10/2017
Prix : 5,99 €
Page du jeu : [Legend of Hero Tonma]
Legend of Hero Tonma est l’unique portage, réussi mais moins ardu, du jeu d’arcade éponyme de 1989. Il s’agit d’un jeu d’action/plateformes dans la veine d’un Ghosts’n Goblins, ou d’un Ninja Spirit (1988) pour citer un autre jeu d’Irem, en plus abordable et surtout en nettement plus coloré… Toutefois, il ne faut pas trop se fier à son côté mignon car, si l’on peut bénéficier d’un bouclier protecteur, le premier contact est fatal. Il peut certes nous renvoyer à l’éventuel dernier checkpoint plutôt qu’au tout début du niveau, mais on perd alors son arsenal comme dans beaucoup de shoot ’em ups de l’époque, ce qui peut rendre certains passages quasi-impossibles. Le point de récupération sera donc le bienvenu pour franchir ses sept petits niveaux. À noter que si l’on fait figurer la jaquette originale japonaise ci-dessus, le titre est bien sorti aux États-Unis mais tardivement. Ce qui explique d’ailleurs que cette version soit aujourd’hui difficile à dégotter, de même que sa jaquette, cependant identique à l’originale pour une fois !
ROBO ARMY (Switch)
(Neo·Geo MVS, 30 octobre 1991 au Japon)
Catégorie : beat ’em up
Joueurs : 1-2
Éditeur : SNK
Date de sortie eShop : 19/10/2017
Prix : 6,99 €
Page du jeu : https://www.nintendo.fr/…ROBO-ARMY-1293329.html
Quatrième beat ’em up après le médiocre Burning Fight réédité le mois dernier, Robo Army marque un net progrès par rapport à ses prédécesseurs, sans atteindre le niveau des ténors du genre. Fortement influencé par RoboCop puisqu’il se déroule à Neo-Detroit, le jeu présente déjà un univers futuriste assez original pour le genre, où l’on contrôle deux policiers robots qui se rebellent contre leur créateur. Et cela a aussi une incidence sur le gameplay, puisque le pouvoir d’invincibilité transforme carrément les deux protagonistes en tanks ! En outre, le jeu compense sa faible palette de coups pour le genre par pas mal d’interactions avec l’environnement, comme balancer des carcasses de voitures à la tête des ennemis… En dehors du nettement plus tardif Sengoku 3 (2001), il reste l’un des meilleurs beat ’em ups de la Neo·Geo aux côtés de Sengoku 2 (1993) et de Mutation Nation ci-dessous, mieux réalisé et encore plus délirant.
MUTATION NATION (Switch)
(Neo·Geo MVS, 16 mars 1992 au Japon)
Catégorie : beat ’em up
Joueurs : 1-2
Éditeur : SNK
Date de sortie eShop : 26/10/2017
Prix : 6,99 €
Page du jeu : https://www.nintendo.fr/…MUTATION-NATION.html
Quelques mois après Robo Army et moins d’un an avant Sengoku 2 sortait ce Mutation Nation, cinquième beat ’em up sur Neo·Geo si vous avez suivi… Alors que l’on pouvait reprocher à Robo Army son interface réduisant la surface de jeu d’une barre noire, ce titre offre une réalisation plus éclatante, truffée d’effets de zooms et de sprites de boss énormes. L’univers est certes toujours post-apocalyptique mais résolument plus délirant, virant parfois au kitsch avec des protagonistes très typés du début des années 1990, et des ennemis tout droit sortis de séries B des années 1950 ! Hélas, parce qu’on ne peut décidément pas tout avoir, le gameplay fera plus débat. En apparence, c’est un retour en arrière avec seulement deux boutons, mais le jeu mise davantage sur les différentes hauteurs de saut et sur les combos (également aériens) qui permettent de jongler avec les ennemis comme dans un jeu de combat. En revanche, le système de super-attaques est décevant, car elles consomment deux points de vie sans toujours permettre au joueur de se dégager, et celui-ci est en plus vulnérable pendant que l’on charge l’attaque…
Je vous donne donc rendez-vous le dernier jeudi de novembre pour le point sur les sorties !