TEST : Shantae Risky’s Revenge (DSiWare)

SHANTAE: RISKY’S REVENGE – DSiWare
Catégorie : aventure
Joueurs : 1
Développeur : WayForward
Éditeur : WayForward
Date de sortie : 11/02/2011
Prix : 1200 points (12 €)
Site Officiel : http://www.nintendo.fr/…/shantae_riskys_revenge.html

Risky’s Revenge est comme son nom le laisse supposer la suite d’un jeu, édité en 2002 par Capcom sur Game Boy Color. Sorti en fin de vie d’une portable qui avait déjà plus de dix ans, le titre est passé inaperçu, mais est rapidement devenu culte grâce à la maîtrise de WayForward en matière de 2D. Et ce nouvel épisode n’est pas en reste, affichant une 2D sublime, aussi colorée qu’un Rayman et aussi bien animée qu’un Metal Slug. Le jeu dispose également du savoir-faire de la société en matière d’ombrages dynamiques et de scrollings différentiels. Cerise sur le gâteau, le son est spatialisé et les musiques sont très réussies.

Et si c’est la réalisation qui saute aux yeux en premier, le jeu étonne aussi par la richesse de son game design, surtout pour un jeu téléchargeable. Dans la grande lignée des Metroidvania, ce jeu d’aventure/plateformes rappelle énormément la série Mega Man X par l’accent mis sur les phases de plate-forme parfois très techniques. Shantae fouette ses ennemis avec sa chevelure, et acquiert de nouvelles transformations qui lui permettent d’accéder à de nouveaux endroits. À ce titre, on pense aussi énormément à Zelda : un village central et des donjons éparpillés, des réceptacles de cœur, et même des fées pour vous enseigner chaque pouvoir.

On aperçoit les différents « plans » de la forêt

Tout cela reste heureusement original, notamment grâce à l’ambiance Mille et Une Nuits. Shantae effectue par exemple la danse du ventre pour se métamorphoser en singe, en éléphant, etc. Et même si le jeu ne se prend pas toujours au sérieux, avec quelques personnages délirants et anachronismes amusants, l’univers conserve une certaine cohérence, tout en proposant des paysages relativement variés. Mais la principale originalité du soft provient des déplacements « en profondeur » qui rendent l’environnement plus crédible que s’il était totalement plat. En utilisant des trampolines, on saute d’un plan à l’autre, et le résultat est d’autant plus bluffant que les couches des niveaux sont affichées simultanément !

Cependant, c’est aussi le premier et principal défaut de Risky’s Revenge ; la carte manque de clarté et ne montre ni les donjons ni les sous-terrains. Ce qui est d’autant plus gênant dans un jeu où l’on passe pas mal de temps à revenir fouiller les lieux déjà visités. D’autres choix de design étranges viennent entacher le tableau, comme l’attaque de base très exigeante (elle ne peut pas détruire les ennemis qui vous collent de trop près !), volontairement bridée en début de jeu pour justifier un système d’upgrade. Les transformations, qui se déclenchent en lâchant le bouton pendant la bonne pose de danse, sont de même parfois laborieuses à utiliser.

Ce boss impressionnant arrive au tout début du jeu !

Cela n’aurait pas tant d’importance si le jeu était moins difficile : des sauvegardes qui ne régénèrent pas, des cœurs qui n’apparaissent jamais quand on en a besoin (sauf dans les donjons), des ennemis qui respawnent (sauf dans les donjons itou) et sont parfois placés à des endroits où ils sont presque impossibles à éviter ! Rien de rédhibitoire toutefois, et cette difficulté permet d’allonger la durée de vie du jeu, déjà très correcte pour un jeu d’aventure sur portable, dématérialisé qui plus est. Le monde à explorer n’est pas si vaste, mais le level design bien fichu et beaucoup de backtracking font largement illusion.

Je pinaille car il s’agit de mon genre de prédilection, mais je dois reconnaître que c’est probablement le meilleur jeu disponible sur le DSiWare. Bien entendu, il est proposé à 12 € alors que les plus gros jeux du service en coûtent en général huit, mais il faut savoir que le titre devait à l’origine être proposé au format épisodique. Prévu initialement sur Game Boy Advance, le jeu aura mis quasiment huit ans à nous parvenir, et le résultat est largement à la hauteur de l’attente. On regrettera seulement qu’il soit uniquement en Anglais ; certains joueurs ne comprendront pas certaines blagues ou risqueront carrément d’être bloqués.

Verdict : Si vous avez une DSi ou une 3DS, vous auriez tort de passer à côté de ce bijou d’aventure/plateformes, à moins d’être allergique au genre ou peu habile au pad.

90hbpm

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