En mai, Nintendo a donné plus de détails sur le service Nintendo Switch Online qui sera lancé en septembre et proposera (entre autres) des titres NES jouables en ligne. Et il a été ainsi confirmé que la Console Virtuelle ne fera pas son retour sur Switch, du moins pas sous la forme que l’on a connue. Mais comme on le rappelait le mois dernier, cela n’empêche pas les rééditions en masse de classiques, et on a pu encore le vérifier ce mois-ci avec les compilations Mega Man Legacy Collection 1 & 2 (14,99 € chacune), Street Fighter 30th Anniversary Collection (49,99 €) et surtout à l’exclusivité d’Ikaruga (14,99 €). De plus, comme chaque mois, la console a accueilli une réédition Neo·Geo chaque semaine avec une fournée de mai très sportive : Stakes Winner, Super Sidekicks 2, Baseball Stars Professional, Top Player’s Golf et Ninja Combat (6,99 € chacun). Et n’oublions pas les jeux d’arcade 10-Yard Fight, Terra Cresta et Ikki au même tarif ainsi que Sly Spy (7,99 €). Côté néorétro, c’est encore la folie avec Death Road to Canada (14,99 €), Raging Justice (12,99 €), Hyper Sentinel (11,99 €), The Adventures of Elena Temple (4,99 €), Wizard of Legend (15,99 €), Fairune Collection (9,99 €), Ice Cream Surfer (8 €), Fox n Forests (19,99 €), Punch Club (14,99 €), Baobabs Mausoleum – Episode 1 (5,99 €), Knights of Pen and Paper (14,99 €), et encore aujourd’hui Quad Fighter K (6,99 €), Pirate Pop Plus (3,36 €), Songbringer (19,99 €) ainsi que Milanoir (12,99 €). Citons d’ailleurs aussi Bloodstained (9,99 €) qui vient de sortir sur 3DS, aux côtés du RPG Kemco Dragon Lapis (9,99 €) tandis que la Wii U doit hélas se contenter du misérable Shadow Archery (1 €)…
STAKES WINNER (Switch)
(Neo·Geo MVS, 27 septembre 1995 au Japon)
Catégorie : course
Joueurs : 1-2
Éditeur : SNK/Hamster
Date de sortie eShop : 02/05/2018
Prix : 6,99 €
Page du jeu : https://www.nintendo.fr/…STAKES-WINNER-1372917.html
Développé par le studio Saurus, surtout connu chez nous pour le diptyque ultérieur Shock Troopers (1997-1998), Stakes Winner porte le sous-titre ronflant « Real Jocky (sic) Action Game ». Or en effet, il s’agit bien d’un jeu de course hippique, mais davantage orienté sur l’action et le contrôle de votre monture que sur les paris ou le management. Le gameplay se résume d’ailleurs à deux boutons, l’un pour agiter les rênes et l’autre pour donner un coup de cravache, et il s’agit tout simplement de bien doser les deux possibilités pour empêcher la jauge d’endurance du cheval de se vider, et conserver une bonne réserve pour le sprint final. On est donc loin d’une simulation avec la présence de bonus sur la piste : des carottes pour reprendre de l’endurance et des ailes pour un coup d’accélérateur ! Laborieux en solo du fait d’adversaires réglés pour multiplier les crédits, le jeu a davantage de potentiel à deux joueurs et il aurait sans doute été bienvenu de pouvoir se tirer la bourre à plus que ça. En tout cas, Stakes Winner demeure une sympathique curiosité de la Neo·Geo qui pourra charmer les amateurs d’équitation…
10-YARD FIGHT (Switch)
(arcade, décembre 1983 au Japon)
Catégorie : football américain
Joueurs : 1-2
Éditeur : Irem/Hamster
Date de sortie eShop : 02/05/2018
Prix : 6,99 €
Page du jeu : https://www.nintendo.fr/…10-Yard-Fight-1372262.html
10-Yard Fight fait partie de ces rééditions dont la valeur est avant tout historique, puisque ce jeu d’un développeur pourtant japonais, Irem, est considéré comme la première vraie simulation de football américain. En réalité, RealSports Football était sorti l’année d’avant sur Atari 2600 mais faisait naturellement d’énormes concessions vis-à-vis d’une discipline assez complexe à retranscrire en jeu vidéo. Cela dit, 10-Yard Fight en fait aussi puisqu’il a beau afficher cette fois neuf joueurs par équipe (au lieu de cinq sur 2600), il en manque toujours deux et il n’est pas possible de choisir ses stratégies… Il rappelle en ce sens son contemporain Pro Soccer (1983), le tout premier jeu de notre membre d’honneur Yoshihisa Kishimoto, qui ne simulait que la phase offensive du football mais parvenait quand même à retranscrire le feeling de la discipline tout en offrant un certain réalisme visuel pour l’époque. Mais en plus, le jeu original n’était jouable à deux qu’en alternance, et Hamster a donc judicieusement réuni ici cette réédition avec sa suite, Vs. 10-Yard Fight (1984), qui ajoute comme son nom l’indique du multijoueur en un-contre-un.
SUPER SIDEKICKS 2 (Switch)
(Neo·Geo MVS, 19 avril 1994 au Japon)
Catégorie : football
Joueurs : 1-2
Éditeur : SNK/Hamster
Date de sortie eShop : 10/05/2018
Prix : 6,99 €
Page du jeu : https://www.nintendo.fr/…SUPER-SIDEKICKS-2.html
De son nom complet Super Sidekicks 2: The World Championship, ou Tokuten Ō 2 – Real Fight Football au Japon, cette suite de Super Sidekicks (1992) en corrige les principaux défauts. Elle ajoute en effet la possibilité de changer de joueur en défense à l’aide du bouton C (qui permet d’effectuer des passes courtes en attaque), elle réduit la taille des buts et raccourcit les tirs qui avaient tendance à causer trop de touches dans le précédent jeu. Au rayon des nouveautés, on notera surtout la vue rapprochée derrière le joueur au moment de marquer (et donc pas seulement lors des coups francs et penalties), qui permet de cadrer sa frappe même si le gardien est une véritable muraille lorsqu’il est contrôlé par l’IA. Enfin, le nombre d’équipes quadruple pour passer à quarante-huit, sachant que Super Sidekicks 3 montera jusqu’à soixante-quatre. Mais ce dernier, quoique globalement supérieur à son prédécesseur, en conserve fortement les bases et les plus impatients, pas trop regardants sur l’aspect simu, n’auront donc peut-être pas besoin de l’attendre pour se plonger dans l’ambiance de la Coupe du monde…
TERRA CRESTA (Switch)
(arcade, 1985)
Catégorie : shoot ’em up
Joueurs : 1-2 (alterné)
Éditeur : Nichibutsu/Hamster
Date de sortie eShop : 10/05/2018
Prix : 6,99 €
Page du jeu : https://www.nintendo.fr/…TERRA-CRESTA-1374892.html
Si Moon Cresta (1980) a clairement influencé le shoot ’em up, il faut attendre cinq ans pour qu’une suite arrive. Entretemps, le genre a bien évolué sur le plan graphique et Terra Cresta s’inspire à nouveau pour son décor d’un jeu Namco, le célèbre Xevious. Côté gameplay, on retrouve le docking de modules qui passent au nombre de cinq, mais l’encastrement ne fait plus l’objet d’un mini-jeu ; il suffit juste de les libérer de leur hangar. Chaque partie agglomérée renforcera bien entendu votre vaisseau, mais l’autre nouveauté est qu’il est possible, en appuyant sur le bouton dédié, de les placer en formation pour une durée limitée afin de gagner en puissance de feu – quatre combinaisons selon le nombre de modules. Toutefois, si l’un d’eux est touché dans cet état, vous perdrez une vie et on ne peut utiliser les formations que trois fois à moins de gagner une vie supplémentaire. Enfin, si tous les modules sont réunis, votre vaisseau se transforme en phénix et devient momentanément invulnérable, tout en éliminant n’importe quel ennemi au simple contact ! Très populaire au Japon grâce à son système évoquant bon nombre de séries télévisées locales de science-fiction, le titre possède une lignée d’au moins cinq jeux dont UFO Robo Dangar (1986), un spin-off en arcade basé justement sur Goldorak…
SLY SPY (Switch)
(arcade, 1989)
Catégorie : action/plateformes
Joueurs : 1
Éditeur : Data East/FTE Games
Date de sortie eShop : 12/05/2018
Prix : 7,99 €
Page du jeu : https://www.nintendo.fr/…Sly-Spy-1373987.html
Abordé dans un épisode de Rétrovision mais aussi dans notre podcast dédié à James Bond, Sly Spy est en effet très largement inspiré par la célèbre série de films. Connu au Japon sous le titre Secret Agent, il présente un gameplay rappelant (en bien moins subtil hélas) Rolling Thunder (1986) lui-même très influencé par 007… Mais le jeu de Data East est lui truffé de références aux films ; le premier niveau reprend le saut en parachute de Moonraker (1979), le troisième évoque la séquence en moto de Jamais plus jamais (1983), on retrouve en guise de bonus le jet-pack et le propulseur sous-marin d’Opération Tonnerre (1965), et en tant que boss Oddjob, un mélange de Jaws et Tee Hee ou encore le scaphandrier de Rien que pour vos yeux (1981) ! La table des meilleurs scores singe l’affiche de Tuer n’est pas jouer (1987) et il faut collecter des pièces de « pistolet d’or » pour obtenir un super tir temporaire – qui rappelle plutôt le canon surpuissant du RoboCop (1988) du même éditeur (plus célèbre via les portages micros signés Ocean). Offrant huit niveaux courts mais très variés, le jeu déçoit par son game design simpliste, particulièrement flagrant lors des combats de boss. Hélas jouable seulement (mais logiquement) en solo, il n’en reste pas moins une sympathique curiosité pour les fans de 007…
BASEBALL STARS PROFESSIONAL (Switch)
(Neo·Geo MVS, 26 avril 1990 au Japon)
Catégorie : baseball
Joueurs : 1-2
Éditeur : SNK/Hamster
Date de sortie eShop : 17/05/2018
Prix : 6,99 €
Page du jeu : [Baseball Stars Professional]
Abordé récemment dans Rétrovision, ce jeu de lancement de la Neo·Geo est en réalité le deuxième volet d’une trilogie débutée par Baseball Stars (1989) sur NES, un titre toutefois inédit en Europe dans la mesure où le baseball est surtout populaire aux États-Unis et au Japon. Mais bien entendu, la réalisation est ici nettement plus flamboyante et dynamique, avec un commentateur survolté (et un peu fatigant à la longue). Et en dépit de son côté arcade souligné par des joueurs à l’identité bien délirante quand on parcourt leurs statistiques, cela reste une simulation assez honnête, offrant pas mal de possibilités (donner de l’effet à la balle au lancer avec les directions) sans compliquer le gameplay. Toutefois, le jeu a été dépassé par Super Baseball 2020 (1991) l’année suivante, bien qu’il offre une variante (légèrement) futuriste de la discipline, et surtout par Baseball Stars 2 (1992), mais ce dernier n’est pas encore disponible sur Switch.
TOP PLAYER’S GOLF (Switch)
(Neo·Geo MVS, 23 mai 1990 au Japon)
Catégorie : golf
Joueurs : 1-2 (alterné)
Éditeur : SNK/Hamster
Date de sortie eShop : 24/05/2018
Prix : 6,99 €
Page du jeu : https://www.nintendo.fr/…TOP-PLAYER-S-GOLF.html
S’il ne s’agit pas d’un jeu de lancement, Top Player’s Golf est sorti moins d’un mois après la sortie de la Neo·Geo, mais c’est la deuxième incursion par SNK dans le genre après Lee Trevino’s Fighting Golf (1988) en arcade et sur NES. Offrant trois modes de jeu, deux parcours de dix-huit trous chacun et quatre golfeurs aux caractéristiques différentes même si elles ne sont indiquées nulle part, il s’agit d’une simulation classique dans son déroulement. Il est toutefois possible de demander des conseils à son caddie, et il ne faut appuyer qu’une seule fois sur le bouton A pour le lancer, la jauge se remplissant et se vidant en permanence ; elle se décompose en quatre parties et le tir sera faible, puissant, avec un effet à gauche ou à droite selon le moment où l’on appuie. L’ensemble est donc très honnête, mais on peut difficilement recommander Top Player’s Golf quand le nettement plus tardif Neo Turf Masters (1996), forcément beaucoup plus réussi à tous les niveaux, est déjà disponible dans la gamme Arcade Archives…
IKKI (Switch)
(arcade, 1985)
Catégorie : run and gun
Joueurs : 1-2
Éditeur : Sunsoft/Hamster
Date de sortie eShop : 24/05/2018
Prix : 6,99 €
Page du jeu : https://www.nintendo.fr/…Ikki-1381104.html
Décidément, la gamme Arcade Archives aura au moins le mérite de nous faire découvrir de vraies curiosités… Si un run and gun situé dans un univers médiéval japonais était déjà difficile à exporter à l’époque, Ikki (« insurrection ») nous place dans le contexte pour le moins original d’une révolte paysanne, bien que l’on soit curieusement opposé à des ninjas. On peut finir chacun des huit niveaux en capturant le seigneur qui apparaît parfois, mais il est plus simple de ramasser les huit koban, pièces de monnaie traditionnelle, disséminés sur la carte. Cette tâche un brin laborieuse est toutefois facilitée par la présence d’un radar indiquant leurs positions, et par le fait que les deux joueurs tirent automatiquement leurs faucilles dans la direction des ennemis les plus proches. Développé par TOSE pour le compte de Sunsoft, le jeu a connu un certain succès, et a donc été porté sur Famicom en novembre 1985. Or c’est en jouant à cette version que le mangaka Jun Miura a inventé le terme kuso-gē (littéralement « jeu de merde ») !… Mais encore aujourd’hui, ce mot peut souvent désigner des jeux plus « débiles » que vraiment mauvais.
NINJA COMBAT (Switch)
(Neo·Geo MVS, 24 juillet 1990 au Japon)
Catégorie : beat ’em up
Joueurs : 1-2
Éditeur : SNK/Hamster
Date de sortie eShop : 31/05/2018
Prix : 6,99 €
Page du jeu : https://www.nintendo.fr/…NINJA-COMBAT-1384100.html
Sorti trois mois seulement après le lancement de la Neo·Geo, ce second jeu signé Alpha Denshi après Magician Lord est donc le tout premier beat ’em up du standard, précédant ainsi les médiocres Sengoku et Burning Fight l’année suivante… Et Ninja Combat n’est hélas pas bien meilleur. Certes, son gameplay à trois boutons est (un peu) plus élaboré et une fois vaincus, les demi-boss se joignent à vous façon Sengoku 3 (2001), même si ces trois personnages supplémentaires ont une arme dédiée et ne peuvent donc pas en ramasser. On retiendra aussi l’énorme boss final qui faisait son petit effet dans les magazines de l’époque, mais la réalisation graphique demeure très inégale et son principal problème vient de sa difficulté excessive. On passe ainsi son temps à mourir, pris en sandwich entre les ennemis, et la palette de coups n’est pas assez riche pour empêcher l’ensemble de devenir répétitif et laborieux, malgré sa brièveté… Dans la lignée de Gang Wars (1989) du même développeur, déjà édité par SNK, Ninja Combat sera accueilli par un tiède 22/40 dans Famitsu, mais son univers sera néanmoins recyclé dans Ninja Commando (1992), bien plus convaincant mais dans un genre très différent : le run and gun.
Je vous donne donc rendez-vous le dernier jeudi de juin pour le point sur les sorties !