Après un solide mois de juillet, août n’a pas été en reste sur Switch avec pas moins de sept titres de la gamme Arcade Archives : les méconnus Kid’s Horehore Daisakusen et Argus tandis que côté Neo·Geo on a droit, comme souvent ces derniers temps, à un mélange de titres anciens et récents avec Prehistoric Isle 2, Metal Slug 4, Real Bout Fatal Fury 2, Crossed Swords et Football Frenzy (6,99 € chacun). Toujours en matière de rééditions, la console a également accueilli Ōkami HD (19,99 €) et Night Trap – 25th Anniversary Edition (11,99 €), mais ce sont une nouvelle fois les jeux néorétro qui sont en force même si beaucoup d’entre eux sont déjà disponibles chez la concurrence. On a retenu ce mois-ci Iconoclasts (19,99 €), Not A Hero (12,99 €), Dead Cells (24,99 €), Minit (9,99 €), Cosmic Star Heroine (11,99 €), 2064: Read Only Memories Integral (17,57 €), Robbotto (9,99 €), Kero Blaster (9,99 €), Fernz Gate (12,99 €), Into the Breach (14,99 €) et encore un joli tiercé aujourd’hui même : Freedom Planet (14,99 €), The VideoKid (4,39 €) et surtout The Messenger (19,99 €) !
PREHISTORIC ISLE 2 (Switch)
(Neo·Geo MVS, 27 septembre 1999 au Japon)
Catégorie : shoot ’em up
Joueurs : 1-2
Éditeur : SNK/Hamster
Date de sortie eShop : 02/08/2018
Prix : 6,99 €
Page du jeu : http://www.nintendo.fr/…PREHISTORIC-ISLE-2.html
Il s’agit de la suite d’un jeu d’arcade SNK de 1989 parfois appelé Prehistoric Isle in 1930, donc antérieur au format Neo·Geo et d’ailleurs inclus dans la future compilation SNK 40th Anniversary Collection sur Switch. Et si l’original est déjà peu connu, n’ayant jamais fait l’objet du moindre portage, cette suite exclusive au format MVS et sortie tardivement ne s’en sort pas beaucoup mieux… Confiée à Aicom/Yumekobo (Blazing Star), elle se déroule cette fois dans le futur et si l’on affronte toujours des dinosaures (et des insectes préhistoriques géants), c’est désormais à bord d’un hélicoptère au lieu du vieux coucou du premier volet. On a même le choix entre deux hélicos, un bleu et un vert qui se différencient par leur arsenal, le tir principal comme les bombes en quantité limitée. Le module du premier jeu a lui disparu bien que les développeurs de cette suite aient été influencés par R·Type (1987) pour leurs précédents shoot ’em ups, dont on retrouve en revanche l’usage d’une 3D précalculée qui n’a, encore une fois, pas toujours bien vieilli. Et si son univers et ses séquences de sauvetage lui confèrent une certaine originalité, ce titre relativement facile reste hélas peu mémorable, et souffre en outre de ralentissements.
METAL SLUG 4 (Switch)
(Neo·Geo MVS, 27 mars 2002 au Japon)
Catégorie : run and gun
Joueurs : 1-2
Éditeur : SNK/Hamster
Date de sortie eShop : 09/08/2018
Prix : 6,99 €
Page du jeu : http://www.nintendo.fr/…METAL-SLUG-4-1414291.html
SNK liquidé à l’automne 2001, Playmore récupère les différentes licences de l’éditeur mais la reconstruction ne se fait pas sans heurt. Ainsi, ce quatrième épisode est confié au studio sud-coréen Mega Enterprise épaulé par Noise Factory (Sengoku 3) et Playmore. En résulte une créature de Frankenstein un peu trop soucieuse de ne pas trahir l’esprit de la série, en ayant largement recours au recyclage pour les nouveaux slugs comme la nouvelle transformation (le singe des premier et dernier niveaux), basés sur les sprites et les animations de volets précédents. L’unique arme inédite est une double mitrailleuse, c’est dire ! Les nouveautés résident en fait dans l’ajout de deux personnages, Trevor et Nadia, bien qu’ils remplacent Eri et Tarma et ne changent pas grand-chose comme d’habitude, et dans le système de scoring ; lorsque l’on ramasse le bonus idoine, on dispose d’un temps limité pour engranger un certain nombre de points avant que la jauge ne se vide, et obtenir le meilleur rang possible. N’occupant « que » 553 Mbits contre 708 Mbits pour Metal Slug 3 (2000), Metal Slug 4 se révèle bien plus court et pas forcément plus facile pour autant, au contraire. Si l’on n’a jamais joué à ses prédécesseurs, le côté recyclé n’a pas d’importance et il demeure un bon run and gun, mais considéré comme le plus faible de la série.
KID’S HOREHORE DAISAKUSEN (Switch)
(arcade, 1987 au Japon)
Catégorie : labyrinthe
Joueurs : 1-2
Éditeur : Nichibutsu/Hamster
Date de sortie eShop : 09/08/2018
Prix : 6,99 €
Page du jeu : http://www.nintendo.fr/…Kid-s-Horehore-Daisakusen.html
Kid no Horehore Daisakusen est (peut-être un peu) plus connu sous le nom Booby Kids qu’il devait porter à l’origine en arcade, comme le suggère le flyer ci-dessus, et qu’il retrouvera dans son portage sur Famicom en juillet 1987. Ce dernier n’a toutefois pas quitté le Japon, de même que le similaire Booby Boys (1993) sur Game Boy. Mais entretemps, le jeu a été adapté sur PC Engine, flanqué de la licence Doraemon au Japon et sous sa forme originale aux États-Unis, en tant que Cratermaze. Souvent comparé à Bomberman puisqu’il se déroule dans un labyrinthe vu du dessus, c’est en fait un remake de l’antique Heiankyō Alien (1979) dont Nichibutsu détenait alors les droits. Créé à l’origine sur micro PC-8001 par des étudiants, et récemment remis au goût du jour par notre membre d’honneur Mikito Ichikawa pour rappel, ce titre consiste à contenir une invasion extra-terrestre à l’aide d’une simple pelle, en creusant des trous pour y faire tomber les aliens ! Mais contrairement à Lode Runner, qui en a repris le principe, il faut bien penser à les reboucher pour qu’ils ne ressortent pas… On retrouve ce concept ici, mais enrichi par de nombreux power-ups et se déroulant cette fois à travers plusieurs époques.
REAL BOUT FATAL FURY 2: THE NEWCOMERS (Switch)
(Neo·Geo MVS, 20 mars 1998 au Japon)
Catégorie : combat
Joueurs : 1-2
Éditeur : SNK/Hamster
Date de sortie eShop : 16/08/2018
Prix : 6,99 €
Page du jeu : http://www.nintendo.fr/…REAL-BOUT-FATAL-FURY-2.html
Disponible au sein de la compilation Fatal Fury Battle Archives Vol. 2 (2007) rééditée l’année dernière sur PlayStation 4, c’est le troisième et dernier volet de la trilogie Real Bout. Publié plus d’un an après Real Bout Fatal Fury Special (1997), il n’a été développé qu’en l’espace de quatre mois et ne comporte pas de scénario non plus mais, comme son nom l’indique, il voit l’arrivée de nouveaux personnages – seulement deux (Rick Strowd et Li Xiang Fei) auxquels il faut ajouter Geese Howard, cette fois disponible sans code, pour un total de vingt-deux. Le jeu reste sinon très similaire à son aîné, du moins au premier abord. En creusant, on découvre l’ajout des fake moves, la disparition des bordures d’arènes destructibles, de certains effets comme les gerbes de sang et des introductions des combats afin de gagner encore en vitesse et en fluidité. Certaines modifications pourront d’ailleurs perturber les habitués comme le bouton pour ramener l’adversaire d’un plan à l’autre ; ces derniers restent au nombre de deux mais celui du bas est désormais le plan principal, l’autre ne servant qu’à esquiver. On notera enfin une réalisation encore plus flamboyante d’une manière générale, les coups spéciaux les plus puissants se montrant par exemple encore plus spectaculaires. Mark of the Wolves étant très différent, on pourra sans regret se jeter sur cet épisode qui affine encore la formule de son prédécesseur.
CROSSED SWORDS (Switch)
(Neo·Geo MVS, 25 juillet 1991 au Japon)
Catégorie : action
Joueurs : 1-2
Éditeur : SNK/Hamster
Date de sortie eShop : 23/08/2018
Prix : 6,99 €
Page du jeu : http://www.nintendo.fr/…CROSSED-SWORDS-1425379.html
Quatrième jeu signé Alpha Denshi sur le support après Magician Lord, Ninja Combat et Blue’s Journey, Crossed Swords reprend quelque peu le concept de The Super Spy (1990) sorti moins d’un an auparavant, mais le transpose dans un univers d’heroic fantasy. Cette fois jouable à deux, il ne se présente d’ailleurs plus en vue subjective mais en vue arrière ; seule la silhouette de votre personnage apparaît à la manière de Punch-Out!! (1983) en arcade, pour ne pas gêner la visibilité du joueur. D’ailleurs, comme dans ce dernier, il faudra bien penser à se mettre en garde (avec haut ou bas) avant de porter un coup d’épée ou une attaque magique, et les timings sont plutôt serrés ! Sinon, on retrouve le levelling de The Super Spy et l’aspect RPG est même plus poussé avec la présence de marchands pour acquérir armes et nourriture. Mais en dépit d’une réalisation plus soignée quoique reposant pas mal sur le recyclage, Crossed Swords n’est hélas pas beaucoup moins répétitif et c’est surtout la possibilité de jouer en coopération qui le rend plus recommandable. Cependant, une suite pas inoubliable non plus mais tout de même plus réussie est sortie en 1995. Or comme elle est exclusive à la Neo·Geo CD, il n’est pas certain qu’elle soit rééditée dans le cadre de la gamme Arcade Archives focalisée sur le format MVS…
FOOTBALL FRENZY (Switch)
(Neo·Geo MVS, 31 janvier 1992 au Japon)
Catégorie : football américain
Joueurs : 1-2
Éditeur : SNK/Hamster
Date de sortie eShop : 30/08/2018
Prix : 6,99 €
Page du jeu : http://www.nintendo.fr/…FOOTBALL-FRENZY.html
Sorti lui aussi durant les premiers mois de la Neo·Geo, à une époque où SNK essayait encore de combler les manques de sa ludothèque avant qu’elle ne soit dominée par les jeux de combat, Football Frenzy offre au standard son unique jeu de football américain. Du coup, pas de version futuriste du sport façon Super Baseball 2020 (1991), Soccer Brawl (1992) ou Power Spikes II (1994) ; on est plutôt dans le registre de la simulation avec près de cinquante choix tactiques offensifs. La réalisation du jeu est bien entendu davantage orientée « arcade » mais cela reste quand même (un peu) sobre pour le support, et les puristes regretteront eux le côté bourrin de la partie défensive, et surtout le manque d’options. De toute façon, même en matière de rétro, ils préfèreront sans doute se tourner vers des titres plus complets comme ceux qui sont sortis sur Mega Drive et Super Nintendo. Quant aux autres, ils trouveront là une simulation correcte et assez accessible, mais qui nécessitera quand même de se familiariser avec cette discipline…
ARGUS (Switch)
(arcade, 1986 au Japon)
Catégorie : shoot ’em up
Joueurs : 1-2 (alterné)
Éditeur : Jaleco/Hamster
Date de sortie eShop : 30/08/2018
Prix : 6,99 €
Page du jeu : http://www.nintendo.fr/…ARGUS-1431769.html
Argus est l’un des tout premiers jeux (si ce n’est le premier) du petit studio NMK, fondé par les développeurs de Bomb Jack (1985) et peut-être davantage connu pour Zed Blade (1994) sur Neo·Geo – c’est dire. Sorti en pleine mode de la mythologie grecque au Japon (Kid Icarus, Rygar, Legendary Wings, Heroic Episode), ce shoot ’em up publié par Jaleco porte un nom très récurrent dans ce domaine (un gardien à cent yeux, les constructeurs du navire Argo, le chien d’Ulysse…), mais on a affaire à un titre futuriste dans la veine de Xevious (1982). Il présente toutefois certaines originalités voire excentricités, avec des bonus sous formes de cibles au sol à détruire par trois, un arsenal qui varie à chaque niveau et surtout le fait qu’il faille gérer son atterrissage façon Lunar Lander (1979) au retour à la base après chaque boss ! Porté sur Famicom en avril 1986, le jeu n’a pas quitté le Japon sur console non plus et demeure donc une curiosité, qui n’a hélas pas bien vieilli avec son design étrange, ses couleurs criardes et sa difficulté élevée.
Je vous donne donc rendez-vous le dernier jeudi de septembre pour le point sur les sorties !