Après un mois de février en partie décevant du fait de l’absence de SEGA AGES, on a droit en mars à une double dose pour compenser avec Alex Kidd in Miracle World (1986) et Gain Ground (1988, 6,99 € chacun). Et les rééditions habituelles sont également au rendez vous : Kid Icarus (1986) et StarTropics (1990) ainsi que les versions SP de Zelda II: The Adventure of Link (1987) et de Kirby’s Adventure (1993) côté Nintendo Switch Online, Joe & Mac Returns (1994, 7,99 €) côté Data East, ainsi que Ikari Warriors (1986), Elevator Action (1983), Baseball Stars 2 (1992, Neo·Geo MVS) et Armed F (1988) côté Arcade Archives (6,99 € chacun). En outre, toujours en termes de rééditions, la Switch a accueilli Turok (17,59 €), Cel Damage HD (8,99 €, disponible de longue date ailleurs), GODS Remastered (19,99 €, disponible demain) et rien de moins que Final Fantasy VII (15,99 €)… Et l’actualité néorétro n’a pas été moins riche avec ToeJam & Earl: Back in the Groove! (17,49 €), Awesome Pea (5,99 €), Treasure Stack (17,59 €), Tardy (9,99 €), Riddled Corpses EX (9,99 €), Bard’s Gold (8,99 €), Baba Is You (12,49 €), The Red Strings Club (14,99 €), Apocryph (11,99 €), Bonds of the Skies (12,99 €), le jeu de plateformes en coop’ Unit 4 (7,49 € jusqu’au 7 avril), Blaster Master Zero II (9,99 €), Nuclear Throne (12,99 €), une nouvelle version de Witch & Hero (4,99 €) vu pour la dernière fois sur Steam, ou encore la simulation Grand Prix Story (10 €). Enfin, l’eShop a vu passer hier le shoot ’em up Neon Caves (3,99 €), et il accueillera encore demain METAGAL (4,99 €).
IKARI WARRIORS (Switch)
(arcade, février 1986 au Japon)
Catégorie : run and gun
Joueurs : 1-2
Éditeur : SNK/Hamster
Date de sortie eShop : 07/03/2019
Prix : 6,99 €
Page du jeu : https://www.nintendo.fr/…IKARI-WARRIORS–1526371.html
Alors que son jeu de tank TNK III (1985) est passé injustement inaperçu en dépit de son ingénieux loop lever, un joystick permettant de diriger le personnage et d’orienter son tir séparément, SNK persiste l’année suivante, surfant sur le succès de Rambo 2 : La Mission (1985, Ikari no Dasshutsu au Japon) et quitte à reprendre beaucoup d’éléments d’un Front Line (1982) alors déjà oublié… On retrouve ainsi de ce dernier la possibilité de monter à bord d’un tank (seulement vulnérable aux explosions et à sa jauge de fuel), ce qui permet à Ikari Warriors de se démarquer du Commando (1985) de Capcom, en plus d’offrir un mode deux joueurs. Ce premier succès mondial pour SNK sera porté sur un paquet de machines, fera l’objet de deux suites et de nombreux clones – parfois réalisés en interne, d’ailleurs… Néanmoins, cet épisode inagural n’a pas forcément bien vieilli, avec une réalisation correcte mais terne. Sans temps mort (n’étant pas découpé en niveaux), le jeu inonde les joueurs d’ennemis et de tirs et, par la suite, multiplie les mines et les capteurs sournois, révélés seulement quand on est près et qui attirent des missiles à tête chercheuse difficiles à esquiver… Et même si les grenades sont nombreuses, toutes les munitions sont limitées, même celles de base, et il sera parfois préférable de mourir pour tout récupérer ! Ce défaut sera corrigé dans son successeur sorti plus tard la même année et plus abordable, Victory Road, qui en reprend sinon le même gameplay mais dans un univers radicalement différent. À noter que l’un comme l’autre sont inclus au sein de la compilation SNK 40th Anniversary Collection.
ELEVATOR ACTION (Switch)
(arcade, 1983)
Catégorie : action
Joueurs : 1-2 (alterné)
Éditeur : Taito/Hamster
Date de sortie eShop : 14/03/2019
Prix : 6,99 €
Page du jeu : https://www.nintendo.fr/…ELEVATOR-ACTION.html
Elevator Action est sans doute le précurseur d’un genre de jeu d’action basé sur la réflexion et le timing, et auquel appartiennent des classiques comme Rolling Thunder (1986) et Shinobi (1987). L’objectif est de parcourir un immeuble de trente étages de haut en bas et de trouver tous les documents secrets gardés derrière les portes rouges, tout en évitant ou en éliminant les gardes qui sortent des bleues. Et comme son nom l’indique, le jeu repose énormément sur l’utilisation d’ascenseurs qui compliquent le level design. Regorgeant de subtilités comme la possibilité de passer sur la cabine d’un ascenseur, d’écraser un ennemi avec, de détruire les éclairages ou de les faire tomber sur un garde, ce classique quelque peu oublié n’aura droit à une descendance officielle, aussi tardive qu’inattendue, qu’avec l’excellent Elevator Action Returns (1994), porté sur consoles trois ans plus tard. Un troisième épisode, Elevator Action: Death Parade, cette fois sous forme de jeu de tir, est sorti dans les salles d’arcade japonaises en 2009, et un remake de l’original jouable à quatre a également fait son arrivée sur PlayStation 3 en 2011.
JOE AND MAC RETURNS (Switch)
(arcade, février 1994 au Japon)
Catégorie : action/plateformes
Joueurs : 1-2
Éditeur : Data East/FTE Games
Date de sortie eShop : 14/03/2019
Prix : 7,99 €
Page du jeu : https://www.nintendo.fr/…Joe-and-Mac-Returns.html
Après Joe & Mac: Caveman Ninja (1991) réédité en janvier, voici « logiquement » sa suite, du moins en arcade car le classique a eu droit auparavant à deux autres épisodes exclusifs à la Super Nintendo, réunis pour rappel au sein de la récente compilation Joe & Mac: Ultimate Caveman Collection. Et d’ailleurs, ce Joe & Mac Returns se révèle nettement moins fidèle à l’original, optant pour un gameplay en écran fixe à la Bubble Bobble (1986), ou plus précisément à la Tumblepop (1991) pour rester chez Data East – on affrontait d’ailleurs déjà des hommes des cavernes tout droit sortis de Joe & Mac dans les niveaux en Australie (!) de ce dernier. Et en dépit d’un habillage cette fois 100% préhistorique (avec des roues en pierre pour dégommer les ennemis façon bowling – bruitages compris), le principe est le même, mais au lieu d’utiliser un aspirateur pour attraper les adversaires et les lancer sur les autres, on les sonne avec l’onde de choc d’une massue avant de les stocker dans un sac. Même le dernier boss est identique : un savant fou à bord d’un mécha, si ce n’est que sa monture est désormais en bois et porte un joli pagne ! Court et facile mais très bien réalisé, cet épisode final de deux séries débutées en 1991 se révèle sans doute un meilleur point d’orgue pour Tumblepop que pour Joe & Mac néanmoins.
BASEBALL STARS 2 (Switch)
(Neo·Geo MVS, 15 avril 1992 au Japon)
Catégorie : baseball
Joueurs : 1-2
Éditeur : SNK/Hamster
Date de sortie eShop : 21/03/2019
Prix : 6,99 €
Page du jeu : https://www.nintendo.fr/…BASEBALL-STARS-2.html
Visiblement oublié dans les tiroirs de Hamster Corporation, ce jeu n’est pas, comme son nom le suggère, le successeur direct de Baseball Stars (1989) sur NES mais celui de Baseball Stars Professional (1990), jeu de lancement de la Neo·Geo. On retrouve donc l’ambiance très arcade de ce dernier, avec comme nouveauté le choix entre deux ligues ; Fighting oppose six villes tandis que les équipes représentent des pays dans Exciting, et la difficulté n’est pas la même avec des contrôles plus automatisés dans la première. Mais surtout, la réalisation se révèle bien plus généreuse, avec l’ajout de gros plans des joueurs en incrustation, d’un écran splitté pour montrer en parallèle les joueurs de champ récupérer la balle pendant que le batteur court de base en base, et de diverses vignettes pour ponctuer les moments forts des matches. Et puis même si cela rendait l’original impressionnant sur le plan sonore, les commentaires sont bien moins envahissants cette fois… Plébiscitée par la presse à la sortie, cette suite s’est d’ailleurs longtemps imposée comme la référence du genre, d’autant que ce troisième jeu de baseball sur le support (après Super Baseball 2020 (1991)) est en fait aussi le dernier, malheureusement.
ALEX KIDD IN MIRACLE WORLD (Switch)
(Master System, 1er novembre 1986 au Japon, 1987 en Europe)
Catégorie : plateformes
Joueurs : 1
Éditeur : SEGA
Date de sortie eShop : 28/03/2019
Prix : 6,99 €
Page du jeu : https://www.nintendo.fr/…Alex-Kidd-in-Miracle-World.html
Si certains l’avaient soupçonné, Kotaro Hayashida, son créateur discret, l’a confirmé dans le troisième tome de The Untold History of Japanese Game Developers ; Alex Kidd in Miracle World devait être un jeu Dragon Ball mais, SEGA n’ayant pas eu la licence, est devenu un jeu original quoique reprenant beaucoup d’éléments du manga. Par exemple le pierre-feuille-ciseaux qui fait plus que s’intégrer aux combats puisque les boss sont entièrement basés dessus – un concept qui permet encore au classique de se démarquer aujourd’hui, mais que Hayashida regrette un peu tant il brise le rythme. En revanche, il dément à présent que le titre devait être davantage un action-RPG au départ, estimant plutôt qu’il a toujours été conforme à son idée – mais il prétend aussi avoir imaginé seul le concept (vitesse et dénivelés) de Sonic the Hedgehog (1991), contredisant ainsi son ancien collègue Naoto Ōshima… Accompagné d’un Lost Stars (1986) très différent développé en parallèle pour l’arcade, ce titre plein de charme imposera Alex Kidd comme la première mascotte de SEGA, du moins en Occident qui aura droit à d’autres épisodes exclusifs comme Shinobi World (1990). Mais la Master System, dont certains modèles intégraient le jeu, n’a pas connu le même succès au Japon et Alex Kidd laissera ainsi sa place de mascotte à Sonic. On peut donc lui donner une seconde chance avec cette réédition qui propose aussi la version japonaise, le son FM, ajoute un mode contre-la-montre, adoucit la difficulté avec des continues et du rembobinage (jusqu’à 5 secondes), et intègre une piste musicale inédite.
GAIN GROUND (Switch)
(arcade, 1988 au Japon)
Catégorie : run and gun
Joueurs : 1-3
Éditeur : SEGA
Date de sortie eShop : 28/03/2019
Prix : 6,99 €
Page du jeu : https://www.nintendo.fr/…Gain-Ground-1534855.html
L’action de Gain Ground se déroule en 2348 alors qu’un simulateur a été créé dans le but de réveiller l’instinct guerrier des hommes, endormi par une longue période de paix. Sauf que cet ordinateur part en vrille et kidnappe des gens au cœur de quatre époques (en arcade) reconstituées par la machine. Cela semble prétexte à un run and gun qui voyage dans le temps façon Time Soldiers (1987) sorti l’année précédente chez SNK, mais le jeu de SEGA, paraît-il plutôt inspiré par Gauntlet (1985), se montre bien plus original. Créé sur le System 24, conçu pour gérer des « hautes » résolutions (656×424 maximum), le jeu présente chaque niveau sur un seul écran et il faut soit atteindre la sortie, soit éliminer tous les ennemis dans le temps imparti. En résulte un gameplay plus lent et stratégique, où il faut bien choisir son personnage parmi trois au départ, sachant que l’on peut en libérer en cours de route (à condition de les escorter saufs jusqu’à la sortie) pour un total de vingt. Cette réédition offre d’ailleurs un Full Member Mode qui les débloque tous d’emblée, comme en hard dans le portage Mega Drive, mais un personnage est capturé s’il meurt, et disparaît définitivement si vous ne parvenez pas à le libérer ou si le suivant trépasse à son tour. D’une difficulté assez impitoyable, le jeu voit ici l’ajout bienvenu d’une fonction Helper pour revenir en arrière, et la version internationale incluse permet de jouer à trois simultanément. En outre, cette réédition Switch est bien entendu compatible avec l’affichage vertical TATE.
ARMED F (Switch)
(arcade, août 1988 au Japon)
Catégorie : shoot ’em up
Joueurs : 1-2
Éditeur : Nichibutsu/Hamster
Date de sortie eShop : 28/03/2019
Prix : 6,99 €
Page du jeu : https://www.nintendo.fr/…Armed-F-1537105.html
Formation Armed F, de son nom complet, se rattache en fait à la série Cresta du même éditeur Nichibutsu. Car si l’on n’y retrouve pas le système d’imbrication de modules né dans Moon Cresta (1980), réédité en janvier, la mécanique de formation introduite par Terra Cresta (1985), lui aussi disponible, y fait son retour comme le titre du jeu l’indique. Ainsi, votre Vowger peut être flanqué de modules appelés Armers, qui vous protègent des tirs ennemis et dont on peut inverser l’orientation d’une pression de bouton. Il n’est toutefois pas possible de les contrôler façon R-Type, mais un item permet de temporairement étendre leur zone d’effet. Relativement classique, ce shoot ’em up se distingue surtout par sa direction artistique signée Takanori Tanaka au sein de son studio Fillmore, ce graphiste ayant œuvré sur des films live et d’animation. Hélas, on ne retrouve pas cette flamboyance dans le portage PC Engine de 1990, qui a dû il faut dire recycler davantage les graphismes pour tenir dans une HuCard de 2 Mbits.
Je vous donne donc rendez-vous le dernier jeudi d’avril pour le point sur les sorties !