Après un article dédié à l’Amico, je reviens à un sujet personnel et, à vrai dire, on peut même difficilement faire plus personnel. En effet, le 7 février 2010, je publiais ici le premier de nombreux articles – j’ai dépassé la barre des dix mille mais c’est difficile à évaluer précisément car je suis aussi l’auteur réel de la plupart des publications signées « Association MO5.COM » notamment… Cet anniversaire arrive cependant à une période particulière du Mag, et j’avoue ne pas avoir forcément préparé cette échéance d’autant que je n’aime pas tellement me replonger dans mes vieux écrits, tant je pense (ou plutôt j’espère) avoir progressé en dix ans. Le bon côté est que ça ne devrait pas être trop long pour une fois ! On va faire ça en trois temps ; je vais d’abord vous raconter comment cette aventure a débuté, puis je reviendrai sur quelques moments marquants avant de finir sur le présent et faire le point sur ma formation. Libre à vous de ne lire que les parties qui vous intéressent, donc. Ou aucune, je commence à avoir l’habitude après dix ans…
La fabuleuse (ou pas) histoire du Mag
Tout a commencé en 2009 quand j’ai été en charge de l’animation de l’exposition « Retrogaming – 30 ans de jeux vidéo » organisée en partenariat avec l’agence de communication Alerte Orange, liquidée en 2016. Elle nous avait découvert en filmant une partie de son documentaire La Fabuleuse Histoire des jeux vidéo dans notre ancien local, et nous en avait prêté un lorsqu’on en a été expulsé… Le succès d’estime de cette exposition, dont j’avais filmé l’inauguration ci-dessous en tant que responsable audiovisuel de l’association à l’époque, avait d’ailleurs donné des idées à l’agence qui la fera hélas évoluer à notre insu, et ça ne leur portera pas chance. Mais pour être honnête, les visites n’étaient pas très nombreuses et c’est pour cela que, afin de m’occuper un peu, Jean-Philippe Alba, un ancien de la presse spécialisée – il a même débuté à treize ans dans le métier ! – qui travaillait pour Alerte Orange, m’a proposé de rédiger des articles pour son site Digital Games disparu lui aussi, hélas – et dont je n’ose plus porter le T-shirt vu qu’il me porte malheur… Et maintenant que j’y pense, c’est également durant cette exposition que j’ai commencé à écrire un recueil de nouvelles que j’espère publier enfin cette année. Or l’évènement terminé, j’ai continué de produire des articles pour Digital Games, ce qui a chiffonné notre président.
Comme je l’évoquais aussi en préambule de cet article, Philippe Dubois m’avait en effet proposé, quitte à continuer d’écrire des articles bénévolement, de le faire plutôt pour l’association. J’ai ainsi repris le Mag qui tenait beaucoup plus du blog à l’époque et, comme je cherchais déjà à travailler dans la presse vidéoludique, c’était l’occasion de me former. Et puis quand on ne trouve pas de job, il est parfois plus facile de le créer soi-même. J’avais donc dès le départ l’ambition, en m’inspirant des sites généralistes, de faire du Mag un vrai site d’actualités du retrogaming, ce qui n’a pas été facile, en particulier pour tout ce qui touche la scène homebrew. Comme je l’évoquais notamment dans cet édito qui lui était consacré, elle est composée d’amateurs, travaillant souvent de manière anonyme, et présentant leur travail sur des forums où il faut vraiment aller à la pêche aux infos… Mais avec le temps, au gré de l’apparition et de la disparition des sources d’informations – une pensée pour RetroCollect, l’un des sites qui m’a influencé et qui a tenté en vain de se relancer en mai dernier (*) –, je crois être parvenu à faire du Mag un site de référence (en France) en matière d’actualités du retrogaming. Le trafic n’est peut-être pas fou, marché de niche oblige, mais l’audience n’en est que plus qualifiée, avec un taux de rebond qui en ferait rêver beaucoup.
Important!
(*) : Ironiquement, le site était encore en ligne quand j’ai débuté cet article le week-end dernier mais semble mort depuis quelques jours…J’ai surtout tellement réussi à transformer le Mag en site d’actualités qu’il a fallu créer un nouveau blog de l’association ! D’un autre côté, si le phénomène du retrogaming s’est démocratisé, cela n’a hélas pas tant profité au Mag qu’aux gros sites généralistes qui s’y mettent également depuis quelques années… J’ai donc un peu scié la branche sur laquelle je me trouvais – j’y reviendrai.
Où gît votre sourire enfoui ?
Comme je l’avouais en introduction, je n’ai pas tellement réfléchi aux moments marquants du Mag, car non seulement j’ai parfois du mal à relire mes vieux écrits mais, en plus, les articles qui ont le mieux marché ne sont pas forcément ceux dont je suis le plus fier – c’est hélas souvent le contraire, même. Et puis je me demande avec le recul ce qui m’est passé par la tête quand je me suis lancé dans d’interminables résumés/traductions de livres comme Sensible Software 1986-1999 ou Ocean – The History… J’avais clairement plus du temps à consacrer au Mag à l’époque ! En tout cas, spontanément, je pense surtout à cet article sur la fameuse excavation des invendus d’Atari. Car non seulement il avait eu du succès, mais ce n’était ni une traduction ni un billet d’humeur ; c’était un « vrai » article de fond. Et surtout, je suis particulièrement content d’avoir glissé dans le titre (donc de manière très voyante) une référence bien obscure, un clin d’œil au film Où gît votre sourire enfoui ? (2001) de Pedro Costa. J’avais cela dit déjà fait ce genre de coup avec cet édito, et puis il m’est arrivé de m’amuser à caser des titres de films noirs dans cet article, ou de films de Jean-Claude Van Damme dans celui-là. Et puisque l’on est dans les calembours, il y a bien sûr « Les perles rares de l’association MO5.COM » volume 1 et volume 2.
Mais au risque de sonner un peu cliché, je retiens plus du Mag des rencontres. Car s’il y a des personnalités du jeu vidéo que j’ai croisées via l’association, il y en a que j’ai sollicitées de moi-même dans le cadre de mon travail et qui sont devenues membres d’honneur en partie grâce à moi, comme Julian Gollop, Masaaki Kukino et Mikito Ichikawa. Et c’est évidemment un grand honneur et une fierté. Et puis il y a eu ce moment aussi inoubliable que stressant où j’ai découvert à la dernière minute que je devais interviewer Yūji Horii en personne à Japan Expo pour dépanner un ami… Et puis comme je me suis lancé dans l’aventure du Mag pour me faire une place dans la presse du jeu vidéo, l’une de mes réussites personnelles tient dans ma participation à trois émissions de Gamekult, pour évoquer le Virtual Boy, la PC Engine et la Neo·Geo. Depuis, il n’y a eu hélas qu’une seule tentative (d’encore plus courte durée) de collaboration avec le site, et l’ironie est que ce dernier s’est clairement mis au rétro ces derniers mois, avec par exemple l’émission qu’ils font avec nos amis de Coin-Op Legacy, réalisée par Alex Pilot et donc un peu le successeur spirituel de Very Hard ! Et il y a surtout Rétro Dash, en quelque sorte la combinaison du Mag (un point sur l’actualité du retrogaming) et de nos podcasts (une table ronde sur un thème)… Heureusement, l’émission est réservée aux membres premium, ce qui laisse l’avantage de la gratuité aux contenus de l’association MO5.COM, mais cela montre bien comme on se retrouve paradoxalement victime du succès d’un phénomène qu’on a contribué à mettre en avant…
Cent secondes avant minuit
Évidemment, tout cela me pousse à me questionner sur la manière dont je vais pouvoir rendre le Mag encore pertinent dans les mois voire les années à venir, et c’est d’autant plus compliqué que j’ai moins de temps à y consacrer depuis le début de ma formation en juin de l’année dernière. Et je dois dire que la transition a été rude… Dans l’article l’annonçant, j’espérais pouvoir me contenter d’un seul article par jour et, même si ça m’est arrivé de le faire lors de certaines périodes plus calmes, c’est souvent insuffisant pour maintenir un trafic correct mais plus simplement pour rendre compte de l’actualité – à moins d’en mettre encore plus dans mes bilans du dimanche, ce qui ne fait que repousser la charge de travail. En outre, je voulais initialement travailler à ma formation à temps plein et ne laisser qu’un créneau de deux heures par jour pour le Mag en semaine, ce qui s’est vite avéré infernal, en particulier durant le fameux P2 (un projet de création de site web très copieux) du parcours de ma formation. Je me suis ainsi retrouvé avec de gros problèmes de dos (avec passage de radio et séances de kinés) qui ne sont d’ailleurs pas totalement résolus mais, au moins, je ne souffre pas en continu comme ça a pu être le cas en juillet…
Bref, j’ai dû revoir mon organisation pour mener de front les deux activités et je pense avoir trouvé un certain rythme de croisière, même si je confirme que j’ai clairement moins le temps de proposer certains types de contenu, en particulier les tests et chroniques, malheureusement. Et comme j’ai la chance d’être assez rapide, je ne suis pas forcément en retard dans ma formation, dans la mesure où il semble qu’il soit difficile de toute façon de l’achever en un an pile – certains parviennent toutefois à la boucler en six mois, je ne sais trop comment… Ce qui me soucie davantage est que la suite du parcours centrée sur la gestion de projet pure m’intéresse moins, et j’ai songé très sérieusement à changer pour me spécialiser en UX design, ce qui me rapprocherait en outre de la création de jeux vidéo. Hélas, si ça ne pose aucun problème à l’organisme de formation, ça en pose au Pôle Emploi. Attendre la fin du parcours afin de rempiler pour une seconde année me permettrait sans doute de maintenir plus longtemps l’activité sur le Mag, mais ça risque d’être très problématique sur le plan financier… Je tâcherai donc de vous tenir au courant le moment venu, mais l’avenir du Mag reste incertain – du moins sous ma plume bien sûr (*). J’en aurai en tout cas tenu la barre plus de dix ans, ce qui n’est pas si mal après tout !
Important!
(*) : Il semble que des propos tenus dans cet article aient été parfois mal interprétés. Je ne pense (et surtout je n’espère) pas être irremplaçable, mais en dehors des membres qui m’aident pour les tests et chroniques, les rares personnes – ça se compte sur les doigts d’une seule main estropiée – qui ont voulu m’aider pour les news n’ont jamais publié plus d’un article. Je pense que c’était par manque de temps ; la publication de news demande aussi pas mal de coordination et je n’ai pas forcément les compétences d’un rédacteur en chef.
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