Le genre de la full motion video étant revenu à la mode ces derniers années, aussi bien sous forme de rééditions des « classiques » du genre que d’hommages ou pastiches, on a bien failli passer à côté de la sortie de The Spectre Files: Deathstalker hier sur Steam, au tarif de 8,19 €… Et pourtant, derrière ses vidéos de film d’horreur de série Z et son interface un peu cheap se cache une histoire peu banale. Employé de Bally Midway dans les années 1980, initialement en tant que graphiste comme sur Spy Hunter (1983), Brian Colin a également été le concepteur de jeux d’arcade comme Rampage (1986) tout particulièrement. Or vers 1983, il a planché sur un jeu d’aventure (mais pour le marché de l’arcade) baptisé alors The Spectre Files et basé sur la technologie Laserdisc ; c’était la première fois (et la dernière) que Colin codait lui-même en assembleur. Mais à cette époque, Bally Midway était très critiqué pour son NFL Football (1983) utilisant pourtant une autre technologie vidéo, et tous les projets du genre ont été annulés alors que l’intégralité des scènes avait été tournées en un peu moins de huit mois, avec un budget ridicule et l’aide d’étudiants en cinéma, dans un asile désaffecté et non chauffé… Ce n’est qu’en 2016, trois ans après échoué à donner une suite à son General Chaos (1993), que Colin a décidé de concrétiser enfin le jeu en faisant appel à Galloping Ghost Productions, situé dans l’Illinois comme son studio Game Refuge créé en 1992, et qui avait justement ressuscité des bornes d’arcade comme Primal Rage II et Beavis & Butt-Head. Et c’est dès la fin 2018 que The Spectre Files: Deathstalker a fait son apparition à Galloping Ghost Arcade à Brookfield mais aussi dans quelques autres salles d’arcade américaines, où il a été très bien accueilli – il a même été primé lors de la Midwest Gaming Classic l’année dernière.
Source : Arcade Heroes