PREVIEW : The Bloodian Chronicles explore l’univers de Captain Blood

The Bloodian Chronicles (Windows, iOS, Android)
Les dialogues se basent sur un système d’icônes comme à l’époque

Il y a près d’un an, on vous présentait The Bloodian Chronicles, un hommage à L’Arche du Captain Blood (1988) créé par Frédéric « Eviral » Larivé avec la passion comme seule motivation. Le jeu, qui devrait être proposé gratuitement sur PC et mobiles, devrait offrir deux épisodes d’une douzaine de chapitres chacun pour couvrir l’ensemble du récit envisagé… Or seuls les quatre premiers chapitres sont aujourd’hui bouclés, même si les bases de gameplay sont déjà bien en place. Une bêta privée, à laquelle tout le monde peut s’inscrire via le site officiel, a d’ailleurs été lancée il y a peu et les retours des joueurs sont très encourageants… J’ai pu moi aussi essayer cet avant-goût et je peux confirmer que j’ai hâte de découvrir la suite même s’il reste des bugs à corriger et quelques passages à améliorer. Je tiens toutefois à préciser que si j’ai joué à l’original sur Atari ST, je n’avais jamais vraiment compris ce qu’il fallait faire mais cela n’a que redoublé ma surprise quand je suis tombé nez-à-nez avec un extra-terrestre… Emblématique de la French Touch, le classique de Didier Bouchon et de notre membre d’honneur Philippe Ulrich fait en effet partie de ces jeux à l’univers poétique et envoûtant, mais au gameplay assez expérimental voire souvent hermétique. Je passais sans doute plus de temps à admirer l’animation hypnotique de destruction de planètes, et c’est cette magie que tente de capturer The Bloodian Chronicles.

Davantage successeur spirituel que remake, The Bloodian Chronicles se présente comme une nouvelle aventure dans le même univers, multipliant aussi les clins d’œil à d’autres acteurs de l’âge d’or de la micro-informatique vidéoludique. Mais s’il reprend les séquences emblématiques de L’Arche du Captain Blood (1988) comme on va le voir, c’est avant tout un point & click (légèrement) plus traditionnel, mais qui ne dépareillerait donc pas avec la production d’ÈRE Informatique ou de Cryo… Le jeu retrouve d’emblée cette ambiance envoûtante et ce caractère ésotérique qui ne sera pas du goût de chacun, même s’il fait des efforts pour être accessible d’autant qu’il est clairement pensé pour les supports mobiles – seul le bouton gauche de la souris est utilisé sur PC. On peut toutefois se demander comment les éléments interactifs, entourés de violet lorsqu’on passe le curseur dessus, sont mis en valeur sur un écran tactile, mais de nombreux éléments sont là pour nous guider, de la discrète jauge de complétion du chapitre en bas à droite de l’écran au résumé bien pratique de l’histoire (accessible en haut à droite), en passant par le petit extra-terrestre qu’on sera tenté de suivre… Les déplacements de Loon sont parfois hasardeux, et certaines actions (en particulier les changements d’écran) pourraient encore gagner en clarté cela dit.

The Bloodian Chronicles (Windows, iOS, Android)
Les éléments interactifs peuvent être regardés (via l’icône d’œil) et actionnés (comme ici avec l’icône de rouage) ou ramassés.

L’aventure débute par le réveil d’une jeune fille cryogénisée nommée Loon, et d’emblée le joueur est invité à réaliser la procédure étape par étape. Mais cela n’a rien de bien difficile encore une fois, car il suffira comme souvent de tester un peu tout ce qu’il est possible de faire pour arriver à ses fins – le jeu étant semble-t-il totalement linéaire, ce qui n’est pas sans poser problème parfois, comme on le verra dans le paragraphe suivant… Le deuxième chapitre est en revanche plus épineux car il voit l’apparition du fameux système de dialogues via le module de traduction Ulcom Var à base d’icônes. La découverte se veut toutefois progressive avec un nombre de « mots » qui augmente au fur et à mesure mais qui varie surtout selon les besoins, pour ne pas noyer le joueur judicieusement. Néanmoins, outre des bugs si l’on essaie de modifier sa phrase, le système est forcément limité par la complexité du langage humain (ou plutôt son caractère elliptique) que même les IA ont parfois du mal à interpréter correctement. L’algorithme permet néanmoins au joueur de répondre au choix toiêtreLoon, toiLoon voire seulement Loon par exemple mais, à l’inverse, il m’est (il me semble) arrivé qu’une réponse ne fonctionne qu’au deuxième essai…

La partie point & click présente également quelques soucis comme on le disait plus haut, car il m’est arrivé d’être bloqué deux ou trois fois pour pas grand-chose, et je me demande si je ne le serais pas resté encore plus longtemps si Frédéric Larivé ne m’avait pas fourni une solution après le deuxième chapitre. Il y a par exemple un écran où deux zones cliquables sont vraiment très petites et trop discrètes, et même après avoir appris leur existence via la soluce, cela m’a pris du temps pour les voir – on a vu certes bien pire à l’époque en matière de chasse au pixel, mais quand même… Plus gênant, il y a un moment où je devais utiliser un objet sur une machine, mais j’avais écarté cette possibilité parce que ça n’avait pas fonctionné un peu plus tôt ; il fallait d’abord actionner (ou juste regarder ?) un autre appareil, et il aurait donc été sans doute plus simple de ne pas faire apparaître le lecteur avant qu’il soit nécessaire. C’est, comme je le disais plus haut, l’inconvénient d’une aventure linéaire qui attend de vous des actions dans un ordre donné.

The Bloodian Chronicles (Windows, iOS, Android)

Je suis aussi resté bloqué vers la fin de la démo, n’ayant pas vu une nouvelle salle – j’ignore d’ailleurs si elle était même accessible jusque-là… Or c’est celle qui permettra de voyager d’une planète à l’autre comme dans L’Arche du Captain Blood (1988). Comme on peut l’apercevoir plus en détail dans cet article de la section blog du site, cela fonctionne à peu près comme dans l’original, avec quelques différences. Avant d’utiliser l’hyperespace, on peut soit passer par la carte de l’univers ci-dessus, choisir une galaxie puis affiner les coordonnées à la main, soit se déplacer manuellement en vue subjective depuis là où on se trouve, mais le plus simple (quoique Loon a tendance à cacher le lecteur) est d’utiliser un objet contenant les coordonnées de la planète souhaitée… La démo terminant par la téléportation de Loon sur la planète, on ignore si les séquences de vol ont été conservées ou si l’on passe plutôt à une nouvelle séquence de point & click, mais on a hâte de le savoir et c’est plutôt bon signe. Les chapitres étant de plus en plus longs, l’aventure devrait pas mal nous occuper mais on se demande si d’autres planètes que celles prévues peuvent être explorées comme dans l’original. Le contraire ne serait toutefois pas si décevant dans la mesure où l’on parle d’un jeu gratuit mine de rien – il ne faut pas l’oublier !

Mais c’est aussi ce qui complique la tâche de Frédéric Larivé car, si vous avez suivi, seul le sixième de l’aventure est à peu près terminé voire moins, puisque les chapitres ultérieurs sont forcément plus longs que les premiers. Or si les encouragements entretiennent (en partie) sa motivation, cela ne rend pas le travail plus simple et rapide et cela reste surtout ponctuel pour une aventure qui devrait l’occuper pendant plusieurs années encore… Puisse le grand Exxos veiller sur lui !

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