THE HOUSE OF THE DEAD: REMAKE
Windows, Xbox, PlayStation 4, Switch
Catégorie : tir
Joueurs : 1-2
Développeur : MegaPixel Studio
Éditeur : Forever Entertainment
Date de sortie : 07/04/2022 (Switch) & 28/04/2022
Prix : 24,99 €
Site Officiel : http://www.hotdremake.com/
(testé sur Switch)
Sans forcément faire partie de mes jeux préférés, The House of the Dead (1996) tient une place très spéciale pour moi, au point de m’avoir inspiré mon premier scénario de long-métrage ; la première version a été finalisée deux ans et demi avant le nanar d’Uwe Boll – je n’y suis pour rien ! J’étais donc inquiet suite à l’annonce de ce remake, surtout après la déception engendrée par Panzer Dragoon: Remake (toutefois retapé depuis), mais je dois tout de suite faire un mea-culpa… J’avais mal reconnu l’original dans le tout premier trailer publié mi-avril de l’année dernière, d’autant que sa première partie est un montage n’appartenant pas au jeu final, et que la seconde s’attarde sur les chapitres trois et quatre aux décors moins emblématiques. Mais surtout, je pensais que les dialogues avaient été retraduits du japonais, induit en erreur par ma confusion entre deux monologues il faut dire similaires de Roy Curien. Or je peux confirmer à présent que ce remake est très fidèle (en dépit de la disparition du code source), des effets de pellicule inspirés par Se7en (1995) aux cinématiques recréées plan par plan. C’est un peu l’équivalent vidéoludique de Psycho (1998), puisque tous les personnages et décors ont été remodélisés, mais le level design est identique et le feeling très proche. MegaPixel Studio a notamment tenu à recréer le moteur de « destruction » des corps des zombies, mais certains ennemis m’ont semblé moins résistants et leur manière de virevolter lorsqu’ils sont morts trahit une physique plus moderne… En revanche, les musiques sont clairement différentes des originales sans que l’on sache vraiment pourquoi, d’autant qu’elles sont résolument dans le même ton, et ce sont plutôt les contrôles qui feront débat sans grande surprise.
Il faut au moins reconnaître que les réglages en la matière sont très nombreux, au point d’ailleurs qu’on n’osera pas trop les modifier de peur de tout casser… Par défaut, le jeu utilise le stick analogique mais malgré un bouton de recentrage indispensable, ça n’est pas très vif. Il peut heureusement être remplacé ou même suppléé par le gyroscope mais, là où ce dernier sert souvent à affiner la visée sur Switch, ici c’est presque l’inverse car il est très sensible par défaut – les jauges des options suggèrent le contraire, mais cela dépend sans doute selon qu’on bouge juste une manette ou toute la console. Quoi qu’il en soit, cela demandera un temps d’adaptation et n’est jamais totalement satisfaisant… Cela dit, je jouais souvent au pad sur Saturn à l’époque car le pistolet n’était pas compatible avec ma télé 100 Hz, et jouer sur ma 36 cm n’était pas très motivant. Or on est mine de rien plus stable ainsi, surtout pour cibler le point faible d’un boss alors que le gyroscope a tendance à faire trembler le curseur. Mais surtout, recharger à l’aide d’un bouton plutôt qu’en tirant hors de l’écran est autrement plus rapide ! Et on le fait souvent dans un The House of the Dead (1996), à la philosophie bien différente d’un Virtua Cop (1994). Là où dans ce dernier, une balle suffit pour chaque ennemi mais il faut aller vite d’une cible à l’autre avant de se faire tirer dessus, ici les zombis sont lents, leurs attaques à distance peuvent être stoppées, mais ce sont de vrais sacs à PV. Le chargeur étant bien petit, je conseille du coup de mitrailler les deux boutons en même temps ; c’est un peu de la triche, mais pas beaucoup plus que de pouvoir jouer à la souris sur PC, par exemple…
Comme il s’agit d’un remake, on aurait pu s’attendre à plein de modes de jeu mais il n’y en a que deux, Original et Horde, même si l’on pourra aussi choisir, pour chacun d’eux, le niveau de difficulté, le solo ou la coop’ et surtout le type de scoring, classique ou moderne. Dans ce dernier, on peut choisir son perso (même si je n’ai pas bien compris ce que ça change) mais son système de jauge de combo est particulièrement adapté au mode Horde qui se distingue surtout par un nombre vraiment accru d’ennemis. Ils ont même tendance à vous encercler et on se demande parfois comment on peut ne pas se faire toucher en solo (sachant que le nombre d’ennemis s’adapte au nombre de joueurs, cela dit). Les vies partent donc plus vite, surtout dans les niveaux de difficulté élevé, mais comme on utilise un crédit avec le bouton de tir, on a vite fait de les enchaîner sans le vouloir… Du moins jusqu’à dix. Au-delà, il faudra sacrifier 5000 points de son score pour acheter un crédit supplémentaire et ce, quel que soit le mode alors que cette somme est bien plus coûteuse en scoring classique. Néanmoins, on pourra débuter la partie suivante du chapitre (atteint) de son choix, mais il est très difficile de réunir de quoi acheter le moindre crédit en commençant par le dernier !
Et puis c’est en fonction du score final que l’on se verra décerné un rang, et on soupçonne qu’il en faille un élevé pour débloquer certaines récompenses… Hélas, je ne fais que supposer. Chaque ennemi vaincu s’ajoute à une galerie sympathique que l’on peut parcourir depuis le menu principal, or il m’en reste encore un que je n’ai visiblement jamais croisé. Est-ce que la remplir permet de déverrouiller un bonus ? Aucune idée, mais l’écran des statistiques me nargue avec quatre autres armes (arbalète, lance-grenades, pistolet à pieux et fusil d’assaut)… En plus, la Switch ne disposant pas d’un système de succès global, on ne peut pas du tout consulter ceux que l’on obtient pourtant au cours du jeu ! Et puisque l’on est dans les bonus, signalons aussi la présence d’un mode photo disponible depuis l’écran de pause, avec différents filtres parfois bien exotiques. Mais outre un manque de contenu supplémentaire, on reprochera surtout des temps de chargement un peu longuets, en tout cas sur Switch, et surtout des vibrations abominables. Comme trop souvent dans les jeux de développeurs tiers, elles ne tirent pas du tout parti de la finesse offerte par les Joy-cons et ne proposent donc qu’un seul type de vibration, fort et désagréable, particulièrement à l’arrivée de chaque boss. Elles sont certes désactivables, mais on aurait aimé juste pouvoir les baisser.
Sur le plan graphique, j’ai longtemps joué en mode Performance mais le framerate n’est vraiment pas parfait, sans être totalement horrible quand on le désactive. Il rend en revanche les graphismes plus flous en mode portable, mais ça se voit surtout sur les menus à vrai dire… De toute façon, l’original n’a jamais été sublime sur le plan visuel, sans parler du portage Saturn qui vire à la bouillie de pixels. Cependant, l’inconvénient inattendu d’avoir ajouté des détails dans les décors est que certains éléments peuvent sembler destructibles alors qu’ils ne le sont pas forcément. Panzer Dragoon (1995) avait déjà mal vieilli, surtout en comparaison avec sa suite et, comme on a en plus affaire à un jeu d’arcade, The House of the Dead: Remake s’adresse vraiment à un public de niche. J’ai encore une fois beaucoup d’affection pour l’original et son univers lovecraftien – l’action se déroule en 1998 mais beaucoup d’éléments évoquent les années 1920 – et il faut reconnaître qu’il offre une bonne rejouabilité pour le genre, du fait de nombreux embranchements, d’otages à sauver et de bonus qui passent trop vite à l’écran… Mais l’aventure ne se compose que de quatre chapitres, sachant que le dernier est pour le coup linéaire et nous fait affronter de nouveau Chariot et Hanged Man avant Magician – les boss ont des noms de cartes de tarot dans la série. Donc après l’avoir terminé une demi-douzaine de fois, il risque de finir au placard jusqu’au passage d’un ami…
Verdict : Fidèle à l’original et peut-être même un peu trop, The House of the Dead: Remake devrait satisfaire (un temps) les fans mais manque de contenu pour moderniser la proposition.
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