Yūzō Koshiro n’est donc pas la seule légende de l’industrie japonaise à plancher sur un shoot ’em up pour nos vieilles consoles… Bien que dans le cas de Chouyoku Senki Estique, l’initiateur du projet soit Takayuki Komabayashi, un (jeune) spécialiste du retrogaming passé par le studio M2 et inventeur d’un film bulle pour les PCB d’arcade – il a été interviewé à ce sujet dans le troisième volume de The Untold History of Japanese Game Developers – via sa nouvelle société Cat Hui Trading. Mais pour concrétiser son jeu Famicom, il s’est entouré de Takayuki « Jemini » Hirono (Zanac, Aleste, Gunhed) à la programmation et de Hiroki « Daigattai » Kodama (Power Strike II, Spriggan Mark 2) aux graphismes, avec en plus l’aide de Satoshi « Pac » Fujishima, créateur de Golvellius (1987) et programmeur de Gulkave (1986)… En développement depuis février, le jeu est attendu d’ici l’été prochain mais a d’ores et déjà fait l’objet d’une démo d’un niveau vendue à petit prix ce mois-ci à l’occasion de la Digigame Expo 2023. Or celle-ci témoigne d’un titre au gameplay particulièrement original pour le genre, et à la réalisation bluffante – pas un clignotement de sprite à l’horizon.
Son principe repose sur la possibilité de se transformer à tout moment en vaisseau ou en robot, un peu à la manière de Formation Z (1984) même si le robot vole également. Ce dernier est toutefois plus lent, souffre d’une boîte de collision verticale forcément plus grande ainsi que d’une attaque spéciale moins performante, même sous cette forme, l’énergie remonte toute seule ! Et c’est d’autant plus crucial ici qu’il n y a pas de vies ; c’est le game over quand la jauge est vide. Apparemment influencé par Thexder, Volguard II (1985) et Hyper Dyne Side Arms (1986), sans compter que son titre est un anagramme de celui d’Equites (1984), l’un des jeux préférés de Komabayashi, le titre est aussi axé sur une dichotomie entre deux armes, l’une (« B ») qui tire droit mais épaule le joueur de satellites, l’autre (« W ») qui offre un tir triple… Bref, Chouyoku Senki Estique fait pas mal de choix inhabituels pour le genre, à commencer par la marche militaire qui accompagne son écran-titre comme on le constate ci-dessous. Prévue pour tenir dans une cartouche de trois mégas, la version finale du shoot ’em up devrait proposer six niveaux mais, comme ce dernier n’a pas d’éditeur pour le moment, il faudra patienter pour une éventuelle édition physique en Occident.
Source : Time Extension
