TEST : Resonance (PC)

Resonance (PC)

Resonance (PC)RESONANCE – PC
Catégorie : point & click
Joueurs : 1
Développeur : Vince Twelve
Éditeur : Wadjet Eye Games
Date de sortie : 19/06/2012
Prix : environ 10 €
Site Officiel : [Resonance]

Derrière ce qui est considéré comme le point & click de 2012, on trouve Vince Twelve, sa petite équipe et Adventure Game Studio, un outil très répandu pour créer ce genre de titres. Mais cela paraît pourtant difficile à croire tant Resonance n’a rien de générique, apportant même de judicieuses innovations de gameplay. Et surtout, il parvient à s’affranchir de défauts récurrents, imputables au lourd héritage des classiques de LucasArts et Sierra, que même un fan du genre dénonce dans un excellent test publié sur RGCD. Car il serait peut-être temps d’admettre enfin que bon nombre de chefs d’œuvre sont entachés de frustrations causées par un objet planqué dans le décor, par des allées et venues abusives ou par des énigmes capillotractées (un singe pour activer une pompe à eau ?) justifiées par un humour absurde auquel je suis peu sensible…

La séquence du cauchemar

Je crois que je n’avais jamais eu aussi peur devant un jeu depuis Amnesia

Mais d’emblée, et malgré une résolution extrêmement faible qui transforme les notifications de Steam en immenses panneaux, le jeu impressionne par son atmosphère. Car il débute par un journal télévisé relatant une catastrophe au travers d’images live mais habilement truquées. Les bruitages sont peu nombreux durant l’aventure, mais les musiques (modernes) sont très soignées et la plupart des dialogues sont doublés en anglais. La narration est clairement mise en avant, mêlant plusieurs personnages par des procédés originaux. On a même rapidement droit à une séquence de cauchemar interactive saisissante, proche d’un Clock Tower.

Mais le gameplay n’est pas sacrifié pour autant sur l’autel du scénario. Au contraire, les énigmes sont nombreuses et intéressantes. Le jeu repose sur un système original et ingénieux, axé sur le drag & drop. Le joueur dispose non seulement d’un inventaire classique, mais aussi d’une rubrique LTM (mémoire à long terme) recensant les évènements importants et une rubrique STM (mémoire à court terme) où l’on peut placer n’importe quel personnage ou élément du décor. Il suffit alors de glisser-déposer ces « objets » pour les combiner, les amener dans une conversation, les montrer à quelqu’un pour solliciter un commentaire ou une réaction.

Chaise de bureau

Cette chaise de bureau peut être placée dans votre inventaire STM pour être évoquée lors d’une conversation par exemple

Par ailleurs, si dans un premier temps, vous contrôlerez chacun des quatre protagonistes à tour de rôle, vous serez amenés à passer de l’un à l’autre ou de les déplacer en groupe une fois réunis. Mais sur ce point, malgré les efforts apportés à l’interface, c’est assez laborieux. Cela multiplie également les possibilités et complique certains passages. Heureusement, les énigmes sont assez logiques (parfois a posteriori), même s’il arrivera d’être bloqué. Cela arrive en général pour deux raisons ; soit parce qu’on a manqué certains objets petits et rendus discrets par la résolution, soit parce qu’il arrive tout de même qu’il faille utiliser le bon « objet » sur la bonne personne, alors qu’une autre méthode semble toute aussi logique pourtant.

Néanmoins, il est autorisé de rater certains éléments du jeu qui propose d’ailleurs un double système de score et de succès pour attester de votre perfectionnisme. De nombreuses actions sont optionnelles mais permettent de grappiller quelques points, et il est très difficile d’obtenir les 340 points (le score maximal) lors de sa première partie. Par ailleurs, les développeurs ont eu la bonne idée d’intégrer des éléments aléatoires à chaque partie (noms, codes) afin que le joueur ne se contente pas de recopier la solution à chaque tentative. Couplé aux différentes fins, cela confère une bonne replay value au jeu, qualité rare et recherchée dans le point & click.

Tortoise Security

On passe d’un personnage à l’autre d’un simple clic. Tant mieux, il va falloir le faire très souvent !

Et malgré son ambiance de thriller paranoïaque ménageant des rebondissements audacieux, Resonance ne manque pas d’humour et multiplie les détails amusants (mention spéciale aux échanges de mails). Hélas, il faudra une bonne maîtrise de l’anglais pour pouvoir en profiter… En dehors de cet inconvénient rédhibitoire pour certains, le titre n’est pas loin de la perfection, malgré quelques lourdeurs inhérentes au genre. On regrettera également une difficulté pas toujours bien dosée, puisque c’est la partie centrale, lorsque les quatre personnages sont réunis et que les lieux accessibles sont les plus nombreux, qui nous semble la plus délicate. Les combinaisons possibles et les occasions de rater des éléments augmentent alors dangereusement…

Verdict : Resonance est probablement à la hauteur de sa réputation de meilleur point & click de 2012. Une aventure à découvrir d’urgence à condition d’être à l’aise avec l’anglais.

80hbpm

Lien Permanent pour cet article : https://mag.mo5.com/34536/test-resonance-pc/