Rassurez-vous, cette sélection ne sera pas entièrement composée de clones de Flappy Bird – le phénomène me fatigue sans doute tout autant que vous… Mais il se trouve que la mode chez les indés est aux clones, ne serait-ce que pour stimuler leur créativité en réinventant un concept par exemple, mais aussi parfois en réaction à certains gros éditeurs sur mobiles qui se permettent de plagier des studios indépendants. Ainsi, on avait pu voir dans la dernière sélection au moins deux jeux Puzzle Script détournant Candy Crush – et même réalisés dans le cadre d’une game jam sur ce thème. À ce sujet et malgré plusieurs mises à jour de mon navigateur, je n’ai toujours pas résolu mon problème et je vous citerai donc d’emblée deux jeux réalisés avec Puzzle Script, Sticky Candy Puzzle Saga (Alan Hazelden) justement, et Pig Friends (Hayden Scott-Baron).
Réalisé dans le cadre de la Global Game Jam de 2014, Irone est un jeu d’aventure-action qui se déroule dans un donjon généré aléatoirement à chaque tentative, une sorte de Zelda minimaliste avec une poignée d’items à glaner : cœurs, épée, bottes de vitesse, clé. Mais le jeu est loin d’être simple avec des ennemis hystériques qui vous tuent en une fraction de seconde, d’autant que votre arme ne frappe que dans quatre directions et suit un timing précis. Le bon côté, c’est qu’ils sont si idiots qu’on peut parfois les décimer à travers les murs auxquels ils viennent s’agglutiner ! Au final, le jeu ne manque pas de charme, mais on a quand même tendance à recommencer d’innombrables fois jusqu’à ce que la chance nous sourit enfin et place les objets à des endroits plus faciles à atteindre… Il se télécharge sur la page dédiée de la Global Game Jam.
Lo-Fi Dick Fight parodie le concept même de compétition en allant droit au but : permettre à deux mâles de s’affronter avec leur virilité. Et avec son look de jeu porno Atari 2600, la création de Pippin Barr promet de bonnes rigolades. Le gameplay est ultra basique – démembrer son adversaire d’un seul coup de son propre appendice – mais les options sont nombreuses, avec le choix de différentes tailles (sachant que les moins bien membrés sont ici avantagés !) et même un mode « projectiles » où les parties génitales volent comme des flèches… En réalité, la grosse difficulté du jeu sera de convaincre un ami d’y jouer avec vous à cette adresse.
Lui aussi réalisé dans le cadre de la Global Game Jam, Iris est un jeu de plateformes/réflexion philosophique qui suit particulièrement bien son thème – une citation d’Anaïs Nin : « We don’t see things as they are, we see them as we are. » Mais loin d’être vraiment pédant, le jeu de Damon Chandler et Saam Pahlavan est surtout très court et n’a hélas pas le temps d’exploiter à fond son concept. Nécessitant un minimum de coordination, puisque l’on dirige un personnage au clavier et l’iris « révélateur » à la souris, cette expérience stimulante se découvre à cette adresse.
Ninja Torappu (ou Ninja Trap en engrish) ne nous a pas été signalé par Indiegames mais par nos amis de RetrOtaku. Développé à l’aide de Multimedia Fusion 2 et arborant une délicieuse réalisation façon Game Boy, le jeu de Dave Jones suit un principe simple de niveaux générés aléatoirement en scrolling forcé, mais pas uniquement vers le bas comme la vidéo ci-dessus pourrait le laisser penser. Le jeu se télécharge ou se joue en ligne sur Game Jolt.
Flappy Bird a donc eu droit à sa Flappy Jam, durant laquelle des développeurs ont « rendu hommage » au phénomène de Dong Nguyen à leur sauce. Parmi eux, la star du jeu indé Terry Cavanagh qui propose avec Maverick Bird une variante qui se distingue à la fois sur le plan de la réalisation, avec un style psychédélique à la Super Hexagon, mais aussi en terme gameplay avec l’ajout audacieux d’un second bouton. Dans la pratique, je n’en ai utilisé qu’un seul, mais je n’ai pas dépassé plus de trois pylônes avant de me lasser de cette torture vidéoludique…
UsagiMan est – pour changer – un freeware sur mobiles. Bien qu’affichant un peu de pub, le titre est totalement gratuit mais Dorasa.net ne s’est pas gêné pour faucher quelques assets de jeux bien connus, comme les animations de Mega Man ou les pièces de Super Mario World. Mais il faut quand même saluer l’effort d’avoir trouvé un gameplay tactile qui repense pour les mobiles le jeu d’action/plateformes, votre doigt faisant office de point d’accroche pour le grappin du protagoniste à tête de lapin. Le jeu se télécharge sur l’AppStore comme sur Google Play.
Une fois n’est pas coutume, Retrogaming Flappy-Artist Vadu Amka nous a été signalé par nos confrères d’Allgamers. Si ce nom vous dit quelque chose (celui du jeu, pas d’Allgamers, hein ?), ce n’est pas seulement parce qu’il fait bien sûr référence à Flappy Bird, mais aussi parce que nous avons déjà eu l’occasion d’évoquer les travaux de Vadu Amka. À partir de la fausse jaquette réalisée par l’artiste (en haut de cet article), Comte Harebourg a imaginé le jeu auquel elle pourrait correspondre ; on y contrôle la tête de Vadu Amka dans des conduits sinueux tout en évitant les sprites du fameux oiseau. Mais attention, il faut mitrailler le clic gauche de sa souris extrêmement rapidement ! Pour anéantir votre mulot, c’est à cette adresse que ça se passe.
Bien qu’il n’ait – par chance pour moi – pas été réalisé à l’aide de Puzzle Script, Gum ressemble à plusieurs jeux utilisant cet outil et déjà abordés ici. Car dans le fond, le jeu d’Elsewhere est un clone de Sokoban dont la particularité est que vous collez aux blocs à déplacer. Pour vous en défaire, il faudra utiliser un mur ou faire tomber le bloc dans un trou, le bouchant au passage. Le level design est en tout cas extrêmement bien pensé d’autant qu’on retrouve les options bien pratiques pour annuler un coup voire recommencer le tableau depuis le début. Le jeu n’est pas encore tout à fait terminé, mais la dernière version en date se télécharge sur TIGSource.
Réalisé dans le cadre de la Flappy Jam comme Maverick Bird ci-dessus, Delirious Bird partage son goût pour les ambiances psychédéliques, mais sous une forme moins abstraite et plus funky. L’oiseau pourra ainsi ramasser des gélules et autres comprimés afin de modifier sa perception du niveau, ce qui, étrangement, rend le jeu plus abordable que celui de Cavanagh… Ryan Melmoth essaie-t-il de nous dire qu’un jeu aussi basique que Flappy Bird ne s’apprécie que sous l’effet de la drogue ? Posez-vous la question après avoir joué au jeu sur Game Jolt.
Le concept de Javel-ein, dans lequel le héros n’a qu’un seul javelot et doit le récupérer sur le cadavre de ses ennemis s’il veut s’en servir à nouveau, m’a de suite fait penser à Handle With Care et Titan Souls. Et pour cause : les trois jeux ont participé à la Ludum Dare 28. Si le jeu de Daniel Linssen nous avait injustement échappé à l’époque, la communauté lui a réservé un bon accueil au point que l’auteur a souhaité développer la formule pour un jeu à part entière, constitué de quatre chapitres comportant chacun de nombreux trésors à récolter. Cette nouvelle version destinée à Windows ainsi que l’original se téléchargent sur le site du développeur.
8Step Tower a été développé par Mitsuhiro Okada et édité par Skipmore, dont nous avons déjà évoqué plusieurs jeux gratuits par le passé. Ici, comme le titre l’indique, on contrôle un groupe d’aventuriers (jusqu’à neuf personnages) dans une tour dont chaque étage « mesure » huit cases. En tapotant l’écran une fois, l’équipe avance d’une case, et deux fois de suite, elle attaque l’ennemi situé deux cases plus loin. Une règle qui serait facile à appliquer si le mouvement des ennemis et la présence de princesses en détresse ne nécessitaient pas un bon sens du timing. De plus, seul le héros en tête du groupe est actif, mais on peut en changer l’ordre à tout moment – il faudra toutefois récolter de l’argent avant de pouvoir débloquer d’autres compagnons de route. Le jeu se télécharge gratuitement sur l’AppStore comme sur Google Play.