TEST : Mercenary Kings (PC, Mac, PS4, Vita)

Mercenary Kings (PC, Mac, PS4, Vita)MERCENARY KINGS – Windows, Mac OS X, PlayStation 4, PlayStation Vita
Catégorie : action/plateformes
Joueurs : 1-4
Développeur : Tribute Games
Éditeur : Tribute Games
Date de sortie : 26/03/2014 (Steam), 02/04/2014 (PS4)
Prix : 18-19 € environ
Site Officiel : http://www.mercenarykings.com/
(testé dans sa version PC)

Dans notre preview rendue possible par l’accès anticipé de Steam, nous avions donné un aperçu détaillé du gameplay que nous vous invitons à relire. Ainsi, nous nous concentrerons ici sur ce qui a changé entre-temps, et vérifierons si nos premières impressions étaient les bonnes. On notera d’abord que la version finale tourne bien mieux, avec des temps de chargement bien plus courts, presque instantanés parfois. On décèle encore quelques bugs, mais rien de gênant. Le premier élément qui perturbera les habitués est le déplacement du colonel dans le camp de départ, qui rend toutefois le lancement des missions bien plus rapide. En revanche, on regrette de voir encore des traductions approximatives, des textes parfois tronqués et manquant souvent de clarté. D’autres petits détails agacent, comme ces ennemis qui respawnent à peine sortis de l’écran ou ces PNJ mal placés, juste à côté d’une caisse que l’on essaie de détruire en vain car on se met à discuter avec eux ! Mais le plus critiquable est sans doute le système de sauvegarde automatique et opaque, si bien qu’on ne sait pas si nos derniers achats dans les boutiques seront conservés une fois le jeu quitté…

Mais ces éléments, lorsque ce ne sont pas des détails, pourront être corrigés facilement par le biais d’une mise à jour. Ce qui est en revanche gravé dans le marbre, c’est le principe du jeu, et comme nous l’avions expliqué précédemment, il tient moins de Metal Slug que de Monster Hunter ! En effet, si le système d’armes à crafter rappelle plutôt Borderlands, le jeu reprend un nombre étonnant d’éléments à la série de Capcom. Le plus évident réside dans les missions de capture de boss, où il faut les affaiblir jusqu’à ce qu’ils clignotent en rouge – c’est donc un peu plus clair de ce point de vue – afin de les paralyser avec une grenade électrique bien placée. Celle-ci doit toutefois être impérativement lancée sur une zone sensible du boss pour être efficace. Et comme dans Monster Hunter, ces ennemis ont la fâcheuse tendance à changer de zone régulièrement en empruntant des passages secrets. Et s’il n’est pas nécessaire de les pister avec un « marqueur », la nature 2D du level design rend le trajet souvent laborieux.

Difficile de sélectionner sa grenade-choc en plein combat de boss !

Difficile de sélectionner sa grenade-choc en plein combat de boss !

Un autre emprunt réside dans la présence d’un cuisinier qui, une fois libéré, vous vendra des plats composés de deux ingrédients (à looter) qui pourront booster vos stats pour la mission suivante… En revanche, ce qu’on aurait aimé ne pas revoir de Monster Hunter, c’est la lourdeur de l’interface ! En effet, suivant les missions, la carte ne fait pas toujours apparaître les objectifs, mais montre parfois des cibles secondaires et donc facultatives, ce qui peut prêter à confusion. L’inventaire est également mal fichu, avec seulement quatre poches dont une pour la radio et une autre pour l’arme principale. On se retrouve donc souvent à devoir jeter des objets pour en porter d’autres, nécessaires à l’accomplissement de notre mission. Certes, il est par exemple possible de poser ses rations (d’autant qu’on ne peut les utiliser si on a toute son énergie) en appuyant sur haut et le bouton de tir, mais il est bien souvent impossible de venir récupérer tout ce que l’on a laissé derrière soi. Car contrairement au jeu de Capcom, qui permet lors des missions de loot de valider la quête quand on veut, les niveaux se terminent ici aussitôt l’objectif atteint.

Peut-être sera-t-il possible, par la suite, d’obtenir un sac à dos comportant plus de poches, mais dans la mesure où il est possible d’utiliser la croix directionnelle comme raccourci (à condition de jouer au stick), ce n’est hélas pas si évident… Un autre aspect dont on aurait pu se passer, ce sont les missions de « cueillette » bien évidemment soumises au hasard du loot. Elles demeurent heureusement peu nombreuses dans Mercenary Kings, et constituent même parfois un petit moment de détente entre deux missions plus musclées. On notera d’ailleurs la présence d’une réserve accessible du village, sorte de « Forêt Moga » (les monstres en moins) qui permet de collecter plus facilement quelques éléments de base. En parlant de loot, si le choix d’armes à fabriquer peut sembler restreint au début, la sélection s’étoffe nettement à chaque promotion (les missions sont classées par grade), avec non seulement de nouvelles pièces mais même de nouvelles catégories, ayant un impact sur différentes caractéristiques des armes.

Des décors plus variés s'offrent à vous par la suite, mais il faudra au moins accomplir les missions de promotion à un nouveau grade...

Des décors plus variés s’offrent à vous par la suite, mais il faudra au moins accomplir les missions de promotion à un nouveau grade…

Néanmoins, l’impression que certaines pétoires ne servent d’emblée à rien perdure un peu, mais on se rend tout de même compte qu’il n’y a pas d’arme ultime. Car même si on peut nuancer certains effets, par exemple améliorer la vitesse de recharge au détriment du poids, il est vite évident que l’on doit faire un choix entre puissance de feu et nombre de balles dans le chargeur. Ainsi, en fonction de son style de jeu, on pourra préférer un fusil sniper qui aligne les ennemis mais doit être réalimenté constamment, ou une sulfateuse bien plus faible. Et ce n’est pas anodin dans un jeu où le système de recharge, à la Gears of War, demande un certain timing et pas mal d’entraînement avant de pouvoir se pratiquer dans le feu de l’action !… Chaque promotion donne donc non seulement accès à un nouveau groupe de missions, mais ajoute du contenu au jeu, en particulier de nouvelles zones. Car si elles se montrent étonnamment grandes, les cartes sont vite mémorisées et lassent tout aussi rapidement. On aurait aimé en avoir plus un peu plus tôt dans le jeu, mais c’est un équilibre difficile à trouver.

Nous avons également pu avoir un aperçu du multijoueur, qui offre tout d’abord un mode local à quatre en écran splitté, qui se pratiquera sans doute plus facilement sur PlayStation 4 que sur PC. Quant au mode en ligne, il est parfaitement fonctionnel mais on recommandera d’y jouer avec des amis, plutôt que de passer par le mode « public » et d’attendre que quelqu’un vous rejoigne. C’est un peu hasardeux et les moyens proposés pour communiquer laissent un peu à désirer – certains messages préenregistrés sont assez obscurs. Si l’on soupçonnait que les missions seraient plus agréables en multi compte tenu de la structure labyrinthique des niveaux, on tombe parfois dans l’excès inverse. Comme les objectifs principaux demandent rarement d’être à plusieurs – les captures de boss peuvent même s’avérer délicates si tout le monde tire de concert – on aura tendance à paralléliser les tâches, et donc les objectifs. Certains pourront aussi se contenter de looter pendant que les autres font du speedrun, car le loot se partage entre les membres de l’équipe. Cela devient d’ailleurs rapidement un sacré bordel, car les notifications de loot et celles de chaque étape d’accomplissement des objectifs se multiplient à l’écran !

Le multi en écran splitté est sans doute très fun, à condition d'avoir quatre manettes et une très grande télé !

Le multi en écran splitté est sans doute très fun, à condition d’avoir quatre manettes et une très grande télé !

En bref, les missions à quatre se montrent bien plus faciles mais aussi plus confuses, et il n’est pas rare de voir l’indication que la mission est accomplie totalement par surprise ; on favorisera donc le multi en local ou entre amis afin de mieux communiquer. Vous l’aurez compris, Mercenary Kings fait partie de ces jeux au look rétro – quoiqu’une console 16-bit aurait bien du mal à le faire tourner tel quel – mais au gameplay franchement moderne. Il y a ainsi un écart énorme entre sa forme, sublime comme toujours avec Tribute Games, et son fond, qui n’est pas mauvais mais ne s’adresse pas forcément au même public. On a pu le constater sur le net, les amoureux du pixelart ne sont pas toujours amateurs de jeux orientés coop’ en ligne, et buteront peut-être sur la prise en main, pas si « arcade » avec son inventaire et son système de rechargement. À l’inverse, les férus de loot peuvent se montrer insensibles à l’esthétique du jeu – aussi étonnant que cela puisse paraître – ou lui reprocher bêtement de singer Metal Slug, comme si cela ne demandait aucun travail de faire aussi bien que la série de SNK !…

Verdict : Sous ses airs de Metal SlugMercenary Kings tient beaucoup plus de Monster Hunter, avec son côté chronophage mais un peu répétitif. Il faut juste en avoir bien conscience !

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