L’avenir dira si nous inaugurons ici une nouvelle rubrique, mais cet article n’est ni un test, ni une preview puisque Pix the Cat est disponible depuis mercredi ! Il se trouve qu’hier, le studio Pastagames organisait une petite fête de lancement au Dernier Bar, un lieu bien connu des geeks parisiens, qui était même ouverte à tous dès 21h mais, sérieusement, il était déjà difficile de s’y mouvoir une heure avant !… Votre serviteur s’est toutefois dévoué pour braver la foule et les petits fours afin de pouvoir découvrir le titre en compagnie de ses auteurs, en solo et en multi, sur PlayStation 4 et sur Vita comme sur la chouette borne qui avait été en démonstration dans un café il y a quelques mois. Et c’était surtout l’occasion de mieux comprendre le concept de ce jeu à la fois old school et inventif, mais dont le principe n’est pas si simple à appréhender sur une seule vidéo, d’autant qu’il varie suivant l’un des quatre modes de jeu, qui offrent chacun un gameplay et un style graphique très différent. Voyons-les justement un peu plus en détail…
Le mode principal du jeu est le mode Arcade. Le but est de finir un maximum de tableaux dans le temps imparti, sachant que pour ouvrir l’accès au suivant, chaque fois imbriqué dans son prédécesseur, il faut ramasser tous les œufs puis déposer chaque poussin sur une cible. Mais il y a deux choses qui rendent cette tâche en apparence simple plus compliquée. La première est que le gameplay est plus exigeant que dans un habituel clone de Pac-Man ; si vous tournez en face du virage, c’est déjà trop tard. Ainsi, à la manière des portages du classique de Namco sur mobiles notamment, il faudra davantage anticiper et appuyer sur la direction avant le virage. Une fois qu’on en a conscience, cela ne pose aucun problème lorsque l’on longe une paroi, mais l’écart entre la théorie et la pratique s’agrandit largement une fois que l’on cherche à zigzaguer en plein milieu du tableau. C’est en tout cas un choix de design qui déstabilisera la plupart des joueurs au premier abord, mais auquel on finit par s’habituer après quelques parties.
Et il faudra s’y faire d’autant plus vite qu’en s’améliorant, la vitesse du jeu accélère. En effet, même si ce n’est pas obligatoire pour accéder au tableau suivant, le joueur doit idéalement ramasser tous les oeufs du tableau avant de déposer le premier, ce qui nécessite en général de trouver le chemin parfait qui passe par tous les œufs mais qui évite les cibles et ce, sans croiser sa queue à la manière d’un Snake ! Car bien entendu, votre traîne grandit à chaque œuf collecté, mais diminue également à chaque dépôt. Si vous touchez une cible alors qu’il reste des œufs à l’écran, les coquilles se fissurent pour indiquer qu’il ne sera plus possible d’obtenir le combo. Celui-ci augmente une jauge qui permet non seulement de débloquer des multiplicateurs pour votre score, mais qui fait augmenter la vitesse de jeu jusqu’au bien nommé mode Fever, où il est difficile de tenir très longtemps – enfin j’imagine, je ne l’ai pas atteint ! Mais dans la mesure où le temps est limité, il est nécessaire de gagner en vitesse pour atteindre de nouveaux niveaux.
La seconde chose qui pourra perturber le néophyte, c’est le fameux système de niveaux imbriqués les uns dans les autres, en gigogne. C’est d’autant plus déstabilisant que dans un premier temps, cela donne l’impression d’un simple gimmick rendant la transition d’un tableau au suivant plus spectaculaire. De plus, s’il est toujours possible de revenir dans les niveaux précédents, ce que l’on fera souvent par erreur au début dans la mesure où les entrées sont logiquement plus grosses que les sorties, cette mécanique n’est pas mise en œuvre au début du jeu, mais permet au bout d’un moment de prendre des raccourcis pour gagner encore du temps. Enfin, le simple fait de pouvoir visualiser le prochain tableau, à manière de l’encart « next » de Tetris, se révèle utile pour choisir la meilleure sortie et déjà anticiper la meilleure trajectoire. Hélas, ce ne sera sans doute pas à la portée de tous d’analyser deux niveaux à la fois !
Heureusement, pour les gens comme moi qui préfèrent la réflexion aux réflexes, il y a le mode Laboratoire, l’équivalent du mode « puzzle » de nombreux casse-têtes vidéoludiques. En effet, le joueur aura ici tout son temps pour établir sa stratégie même s’il n’a, en contrepartie, aucun droit à l’erreur puisque le moindre contact avec une cible après avoir ramassé une partie des œufs – à l’apparence de globules dans ce mode – sera synonyme de game over. Évidemment, ce serait trop facile si l’on pouvait se déplacer librement, et le chat ne peut ici tourner que face à un mur. Il faut donc trouver la bonne trajectoire pour ramasser puis déposer tous les œufs, sachant que l’on ne peut pas annuler un « coup » mais recommencer le tableau en cours du début d’une simple pression sur Triangle, si l’on sait que c’est déjà râpé. On se retrouve donc face un jeu de réflexion évoquant un peu le solo de Chu Chu Rocket, mais avec une seule souris à guider et avec des flèches de direction illimitées mais qu’on ne pourrait pas placer n’importe où pour autant.
Le mode Nostalgia, présenté en vidéo il y a peu, ne se démarque pas seulement par son adorable style graphique inspiré par les dessins animés des années 20. En effet, le gameplay est ici plus old school en se rapprochant davantage des règles du Snake original. Le but est simplement de ramasser un nombre d’œufs donné, qui apparaissent parfois les uns après les autres, sans toucher les ennemis ni sa traîne. Idéalement, cet objectif doit être rempli avant que la fleur en haut de l’écran ne soit dévorée par la chèvre, mais ce n’est pas obligatoire pour passer au tableau suivant. De plus, ce mode ne se limite pas à singer le concept apparu en arcade à la fin des années 70, et l’enrichit par de nouvelles mécaniques qui apparaîtront au fil des niveaux, comme ce hibou qui « stocke » tous vos oiseaux avant de les redéployer, dans un niveau où les œufs sont si nombreux qu’il serait sinon impossible de ne pas percuter sa file d’oisillons.
Enfin, le quatrième mode, Arena, correspond au multijoueur. Uniquement praticable en local, il n’est hélas pas disponible sur PlayStation Vita, mais compte tenu du fait que certaines arènes contiennent aussi des niveaux imbriqués dans lesquels certains joueurs peuvent s’engouffrer tandis que les autres restent dans celui qui l’englobe, la définition pourtant élevée de la portable montrerait probablement ses limites ! Dans ce mode, il faudra aussi ramasser des œufs, mais ceux-ci serviront de munitions et c’est donc dans la tronche des adversaires qu’il faudra les déposer… Un bouton permet en effet de tirer l’œuf en tête de file pour immobiliser votre cible temporairement, du moins s’il est blanc, car les œufs violets et verts font office de roquette et d’œuf piégé respectivement, et ils tuent instantanément. Un second bouton déclenchera, à condition de le maintenir un minimum, un dash également mortel dont la durée dépend du nombre d’œufs dans votre traîne. Mais plus elle est longue, plus vous vous déplacez lentement !
Ce mode, aussi amusant que chaotique, est d’autant plus intéressant que de nombreuses subtilités viennent compliquer les choses. Ainsi, un dash ou une roquette pourra tout aussi bien rompre la traîne d’un joueur, et donc le priver de ses munitions, mais c’est surtout le level design qui pimentera l’ensemble, avec différentes arènes comportant des niveaux imbriqués, des coins arrondis sur lesquels ricochent les roquettes, etc. Après chaque manche, chaque joueur se verra attribué divers prix plus ou moins glorieux en fonction de son style de jeu, comme dans un bon vieux Worms. On retrouve d’ailleurs cet humour sarcastique dans les succès à débloquer, dont certains peuvent récompenser des échecs ! Chacun des quatre modes permet ainsi de déverrouiller un certain nombre d’artworks, que l’on peut visualiser dans une galerie qui permet, ce qui est très bien vu, de lancer directement l’épreuve débloquant le succès correspondant.
En résumé, malgré ses airs de « petit jeu » téléchargeable, Pix the Cat offre ainsi quatre jeux en un, et son contenu est bien plus important qu’il n’y paraît au lancement de la première partie. En dépit de quelques aspects qui pourront déstabiliser le novice, c’est un vrai régal pour les amateurs de scoring et l’on ne trouvera pas grand chose à lui reprocher, si ce n’est qu’il n’est pour le moment disponible que sur PlayStation 4 et Vita. Néanmoins, compte tenu de l’apport énorme que constitue le PlayStation Plus puisque le jeu est gratuit pour les abonnés, on comprend très bien que Pastagames n’ait pas hésité longtemps à choisir cette exclusivité pour faire connaître sa dernière création, en gestation depuis trois ans. Je vous propose pour finir un petit concours afin de remporter le jeu mais, s’il-vous-plaît, ne participez que si vous avez l’une des deux consoles compatibles, et pas d’abonnement au PS+, afin de ne pas en priver ceux qui en ont plus besoin. Le premier qui commente « Le Mag, j’aime chat ! » sur le post Facebook correspondant à cet article sur la page de l’association remporte le code de téléchargement.