DONKEY KONG COUNTRY RETURNS – Wii, 3DS
Catégorie : plate-formes
Joueurs : 2
Développeur : Retro Studios (Wii), Monster Games (3DS)
Éditeur : Nintendo
Date de sortie : 03/12/2010 (Wii), 24/05/2013 (3DS)
Prix : 40 à 50 €
Site Officiel : DKCR (Wii), DKCR 3D (3DS)
(testé dans sa version Wii – encart 3DS en fin de test)
Les Texans de Retro Studios avaient déjà fait leurs preuves avec trois Metroid Prime d’anthologie. On pouvait toutefois se demander s’ils seraient capables de réitérer leur exploit avec une autre franchise de Nintendo. Donkey Kong Country Returns répond à cette question de la plus belle des manières, avec l’un des meilleurs jeux de plate-formes de l’année, et le titre que les gamers en manque de challenge attendaient. Ce n’est pas si souvent qu’un jeu parvient à être aussi beau, fun et difficile à la fois. Et même si le résultat est nettement moins pixellisé que les jeux que nous testons habituellement dans ces pages, on ne pouvait passer à côté d’un tel cadeau de Noël pour tous les amateurs de plate-formes à l’ancienne…
A quelques différences près, Donkey Kong Country Returns reprend la formule de la série lancée par Rare en 1994. On retrouve la structure du jeu, les tonneaux, les bananes, et même Diddy Kong. Le principal changement vient du fait qu’on ne passe plus d’un personnage à l’autre. Lorsque l’on joue à deux, chaque joueur contrôle un singe, et dispose de ses propres capacités (Diddy peut tirer avec son kawouetto-flingue, par exemple). Mais Diddy peut monter à tout moment sur les épaules de Donkey pour le laisser franchir seul certains obstacles difficiles. Bref, l’option idéale pour le petit neveu ou la petite amie. Seul, Diddy Kong fait plutôt office de Power Up tel un champignon de Mario ; installé sur le dos de Donkey, il lui confère deux cœurs supplémentaires et la possibilité de planer quelques instants. Et il va en avoir bien besoin…
Parce que la première chose qui frappe dans le jeu, c’est la difficulté. Si on a pu s’arracher des cheveux sur certains niveaux ou certaines pièces-étoiles retorses de New Super Mario Bros., c’est carrément une pandémie de calvities précoces que risque de déclencher le dernier hit de Retro. Et pas seulement lorsque l’on essaie de ramasser les lettres K.O.N.G. ou les pièces de puzzle cachées ! Arriver sain et sauf à la fin du niveau est rarement une sinécure. Heureusement, à la manière d’un Megaman 9 ou 10, le jeu propose une boutique tenue par Cranky Kong pour acheter des items bien pratiques pour se tirer de passages délicats. En outre, comme dans NSMB, le super guide prendra le relais si vous mourrez plus de huit fois au même endroit. Mais il se contentera de passer le niveau, sans ramasser le moindre secret.
Et des secrets, il y en a un paquet. De mémoire de joueur, je ne me souviens pas avoir vu une telle densité d’items cachés dans un jeu. Rien que le premier écran du tout premier niveau recèle son lot de bonus ! Entre les lettres, assez voyantes mais souvent difficiles à atteindre, qui donnent accès à un niveau caché (et encore plus corsé) par monde, les pièces de puzzle savamment planquées, et les pièces-banane pour faire du shopping, il y a vraiment de quoi s’occuper. Et les plus complétistes pourront toujours se risquer à refaire chaque niveau en contre-la-montre… Bon courage à eux !
Si le plaisir de jeu est bien réel malgré la difficulté, la maniabilité n’est peut-être pas aussi irréprochable que celle d’un bon vieux Mario 2D. Cela tient à la physique inhérente d’un Donkey Kong Country, mais aussi à une utilisation des secousses de Wiimote un peu plus intensive que dans NSMB. En effet, un mouvement provoquera une action différente selon la direction donnée à la croix ou au stick, ce qui peut provoquer quelques erreurs de manipulation au début. Il est d’ailleurs préférable de jouer à la Wiimote seule, tenue comme un pad NES, pour bénéficier de la précision de la croix directionnelle. Mais pas de panique, ça n’a rien de rédhibitoire, et les fausses manœuvres serviront surtout d’excuse aux mauvais perdants…
On ne saurait être complet sans parler de la réalisation, même si les qualités ludiques du jeu nous feraient presque oublier à quel point le jeu est beau. Si Donkey Kong Country et ses graphismes précalculés marquaient une révolution en 94, la cuvée 2010 n’a pas à rougir de la comparaison : c’est coloré, parfaitement fluide, et surtout incroyablement bien animé, jusqu’au moindre mouvement de feuillage causé par les trépignements du gorille. La musique, qui reprend les thèmes classiques de la série, est très entraînante et aide le joueur à ne pas se décourager dans l’effort. Chaque monde présente une variété impressionnante d’un niveau à l’autre, et fourmille d’idées visuelles et de petits clins d’œil aux origines de la série.
Important!
Version 3DS : Cette réédition contient huit niveaux supplémentaires (un par monde) et un nouveau mode de difficulté où chaque singe dispose de trois cœurs au lieu de deux et où l’on peut acheter des items salvateurs à équiper pendant les niveaux (il n’est pas possible de changer de mode par la suite). Les contrôles ne sont plus basés sur les mouvements, mais cela augmente le nombre de boutons à utiliser, avec un bouton de course (façon Mario) pour jouer à la croix directionnelle. Enfin, la réalisation est de haute volée pour la portable et la 3D rend le tout encore plus spectaculaire, mais le framerate n’est pas aussi élevé que dans l’original.
Verdict : C’est suffisamment rare (sans mauvais jeu de mots) pour être souligné : Donkey Kong Country Returns est à la hauteur de son illustre modèle et le surpasse même sur bien des points. Les amateurs de plate-formes old-school devraient se régaler, mais les autres auront peut-être quelques crises de nerf devant la difficulté du challenge.