La Nintendo 3DS à l’essai

C’est du 2 au 4 février que Nintendo a convié la presse mais aussi ses meilleurs clients à découvrir la Nintendo 3DS au sein du Carrousel du Louvre. L’occasion idéale de se faire sa propre opinion sur une console qui, plus que jamais, s’apprécie pleinement en personne. Évidemment, MO5.COM oblige, nous étions surtout intéressés par les aspects « rétro » de la bête, mais de ce point de vue, ce fut décevant. Starfox 64 n’était pas jouable et aucune trace de la nouvelle Console Virtuelle dédiée à la Game Boy. Ayant bénéficié d’un accès presse et de deux invitations au public, ce sont pas loin de quatre heures que j’ai passées aux côtés de la portable ! De quoi, je pense, se faire une bonne idée…

Nintendo avait mis les petits plats dans les grands : peu ou pas de file d’attente, vestiaires, boissons et viennoiseries, bref, la grande classe. La salle presse faisait presque cheap en comparaison, d’autant qu’on y trouvait moins de jeux en démonstration, même si on pouvait y passer bien plus de temps. Et disons-le d’emblée, tout ce temps sur la 3DS ne m’a causé aucun mal de crâne. Mais il est clair qu’avec cette console, tous les joueurs ne seront pas logés à la même enseigne. Non seulement 10% des utilisateurs (voire 20% si l’on en croit un sondage récent de la chaîne votes de la Wii) ne perçoivent pas le relief (j’emploierai ce terme pour éviter toute ambiguïté), mais on n’a pas tous la même appréciation de cette nouveauté.

En tant que cinéphile, je ne suis pas encore convaincu de son intérêt pour le cinéma (cela modifie totalement l’approche de la discipline). Mais pour le jeu vidéo, n’ayant jamais été un inconditionnel de la 3D polygonale, comme bon nombre de retrogamers, je trouve que le relief lui confère soudain une certaine pertinence. Tout particulièrement dans les jeux axés sur la profondeur (jeux de course, simulations de vol) ; même si ça ne révolutionne en rien le gameplay, cela apporte un certain confort pour appréhender les virages ou estimer la distance d’un obstacle. Pour les autres jeux, c’est davantage « gadget », mais ça donne un agréable côté maison de poupées. On s’habituera probablement trop vite, mais même un PES, ou un jeu de plateformes en 2.5D comme Les Lapins Crétins ont d’un coup quelque chose de magique, comme si on voyait nos jouets d’enfants s’animer.

Mais tout n’est pas parfait, hélas. Sur des jeux comme Pilotwings (qui reprend le concept du jeu original mais le transpose dans l’univers de WiiSports, au grand dam des nostalgiques), ou Mario Kart, une certaine gêne peut arriver lorsque l’on passe son temps à déplacer son regard du petit personnage bien attirant au premier plan, au fond de l’écran où un virage se prépare… On peut dès lors se demander si les jeux 3DS ne gagneraient pas à être en vue subjective, ou à placer le personnage sur le côté façon Resident Evil. Mais le principal problème de la 3DS vient surtout de l’obligation de se tenir face à la console et de ne pas trop bouger. Ce qui est facile quand la machine est posée sur un socle de démonstration, mais moins lorsque l’on appuie frénétiquement sur les boutons ou l’écran tactile, un souci particulièrement marqué pour Super Street Fighter 4. Il faudra surtout prendre le temps, selon les jeux, à trouver la meilleure position et le bon réglage du curseur 3D. J’ai pu passer de longs moments sur Ocarina of Time sans jamais « perdre » le relief. Même après avoir détourné un instant le regard vers la charmante hôtesse… Un coup à prendre, c’est certain.

Même si beaucoup de titres n’étaient pas jouables, cette présentation était l’occasion de découvrir des informations intéressantes et trop peu rapportées dans la presse. Par exemple, non seulement on peut mettre en pause sa partie pour retourner au menu et aller sur le net (pour chercher la soluce ?),  mais la console intègre un système pour prendre des notes. Une option bien commode jusqu’ici limitée à certains jeux DS. On pouvait aussi dégotter, en fouillant bien, l’option pour convertir ses Miis en codes QR. Bref, la console ne se réduit pas au relief, et propose tout un tas de petits plus bien appréciables. Ceux qui, par exemple, auront snobé les jeux en réalité augmentée devraient s’en mordre les doigts. Ce type de concept fonctionne bien mieux en relief, et un titre comme la Guerre des Têtes (inclus avec la console) en a bluffé plus d’un, ne serait-ce que pour le spectacle de voir son visage modélisé en 3D à la volée (je ne parle pas ici de la création de Mii assistée, dont le résultat est souvent peu probant).

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