Il y a moins de deux semaines, on exprimait notre inquiétude du silence radio d’Atari sur sa console de plus en plus hypothétique. Peu après, la société le brisait enfin en annonçant un partenariat avec Antstream, autrement dit un service déjà disponible sur d’autres plateformes mais reposant surtout sur un abonnement payant, ce qui affaiblissait nettement l’impact de cette bonne nouvelle… Le communiqué finissait toutefois par la photo d’une PCB de pré-production de la machine en bonus, identifié hélas par certains comme un prototype à bas coût commandé dans l’urgence. Et une semaine plus tard, hier, jour des tacos pour ceux qui suivent l’affaire, un autre communiqué est tombé, et il faut reconnaître qu’il était pour une fois assez honnête, admettant qu’il restait du chemin à faire. Mais le seul élément vaguement fonctionnel, une vidéo du logo Atari s’éclairant à l’allumage, a été supprimée rapidement quand l’absence de câble a trahi le fait qu’il s’agissait de coques vides de démonstration. Et ce communiqué étonnamment disert était en fait sans doute là pour éteindre un incendie qui s’apprêtait à embraser la toile… Car Atari savait depuis quelques jours que The Register (encore et toujours) allait bientôt publier un article dévoilant que l’architecte de la console, Rob Wyatt, qui venait justement de se lancer dans une nouvelle aventure (comme expliqué dans notre article précédent), venait de quitter le navire !
La raison de ce départ est qu’il n’aurait pas été payé depuis six mois. Or l’affaire fait suite à un litige opposant Atari à Feargal Mac Conuladhn, celui qui avait pitché l’Atari VCS à la société ; elle a été condamnée à lui verser 75 000 €. Et ce n’est hélas qu’un aperçu de ses pratiques douteuses. Curt Vendel a raconté sur AtariAge comment Frédéric Chesnais lui avait soutiré des prototypes sans le rémunérer, et Frank Cifaldi de Digital Eclipse (Disney Classic Games: Aladdin and The Lion King) a invité sur Twitter les développeurs à dévoiler les expériences horribles dont il a entendu parler… Sans surprise, l’action d’Atari, déjà pas au meilleur de sa forme, a chuté à un niveau historiquement bas (27 centimes) même si elle a remonté depuis… d’un petit centime. La société a donc publié en urgence un communiqué de presse assurant que le calendrier annoncé durant l’assemblée générale du 30 septembre – celle durant laquelle a été votée presque à l’unanimité une rémunération d’un million de dollars pour Chesnais (*) malgré les pertes du groupe – allait être respecté. Il n’est donc pas impossible, et c’est même souhaitable, que les contributeurs reçoivent leurs consoles, mais il est probable qu’ils doivent se contenter du mode sandbox, autrement dit d’un PC bas de gamme sous Linux mais dans une jolie coque. Et comme The Register le suggère, peut-être que le joystick rétro verra le jour, lui. Il semble en revanche de moins en moins certain que la machine soit commercialisée un jour auprès du public mais qui sait ? La saga continue…
Error!
(*) : Le montant pourrait être faux – je n’ai pas trouvé la source de cette information – et le groupe a en réalité fait des bénéfices, mais le fait qu’ils soient inférieurs aux trois millions reçus des contributeurs de la campagne de financement les relativisent grandement…