ÉDITO : La deuxième guerre Atari-Intellivision n’aura pas lieu

Atari VCS vs. Intellivision Amico

Après un édito particulier, un peu plus technique, j’en reviens à un sujet déjà abordé dans ce format sur le Mag. En effet, j’avais consacré un édito à Atari en août 2018 et, il y a un an jour pour jour, un autre à l’Amico. Ce qui n’est pas un hasard et même totalement volontaire ; c’est aujourd’hui, le 10 octobre, qu’aurait dû sortir la nouvelle console d’Intellivision Entertainment. Mais c’est lors d’un stream cet été que Tommy Tallarico, la larme à l’œil car cette date symbolique marque l’anniversaire de sa sœur défunte, annonçait que la machine était repoussée au 15 avril du fait de la pandémie – du moins officiellement, nous y reviendrons… En outre, de son côté, Atari assurait dans un communiqué de presse que sa VCS, retardée elle de nombreuses fois mais également soi-disant victime du virus, allait enfin sortir en fin d’année, précisant même que les contributeurs (fort patients) de la campagne Indiegogo pourraient y avoir droit dès octobre ! Même si l’on n’y croit pas beaucoup (*), on leur laissera le bénéfice du doute puisque le mois ne fait que commencer. Mais en dépit du caractère symbolique que revêt la sortie rapprochée de deux nouvelles consoles, par les deux protagonistes de la première grande rivalité de l’Histoire des jeux vidéo, la revanche n’aura pas lieu même si la VCS sort finalement elle aussi en avril… Outre le fait que les deux sociétés n’ont rien de commun hormis le nom avec ce qu’elles étaient il y a quarante ans, et que le concept des deux machines est aussi très différent, ce ne sont tout simplement pas des belligérants très sérieux. Et les perdants de cette guerre risquent d’être les acheteurs…

Atari VCS, la non-console et sa non-communication

Dès le départ, ça sentait mauvais pour l’Atari VCS. On comprend tout à fait que certains aient été séduits par l’idée d’une machine avec un look à l’ancienne, et par un joystick intrigant inspiré par l’emblématique CX40, mais le choix de la plateforme Indiegogo et surtout de son tristement célèbre objectif flexible (qui permet de toucher de l’argent même s’il n’est pas atteint) incitait clairement à la prudence… Remarquez toutefois que Tommy Tallarico, qui promettait de ne pas avoir recours au financement participatif pour se donner une bonne image, a non seulement ouvert les précommandes de l’Amico en demandant un acompte de cent euros (certes remboursable), mais a fini par créer une campagne Fig. Visiblement gêné, il a joué sur les mots en prétextant qu’il s’agit d’investissement et non de financement participatif, et même si l’objectif symbolique est de un dollar, cela faisait une promesse de plus non tenue – on y reviendra… Mais au moins, si l’Amico a un positionnement audacieux voire casse-gueule, il est bien mieux défini que celui de la VCS qui hésite encore entre la console ouverte et le PC de salon. Si l’on peut clairement se demander si l’Amico sera une bonne machine rétro ou un successeur crédible à la Wii, il ne fait plus de doute que la VCS ne sera ni une bonne console rétro, faute de jeux, ni un bon PC d’appoint vu son tarif et la nécessité d’une licence et d’un stockage externe pour installer Windows

Frédéric Chesnais explique avec difficulté la stratégie d’Atari

On ne va pas revenir sur toutes les gaffes, même si l’on ne se lasse pas de ce grand moment de community management, mais la communication a été absolument désastreuse côté Atari. Celle d’Intellivision Entertainment n’est pas sans problème comme on le verra plus bas, mais au moins elle n’a pas été aussi lacunaire. Évidemment, il faut reconnaître que ce n’est pas facile quand on se prend un procès pour défaut de paiement de l’ingénieur de la console Rob Wyatt, qui a claqué la porte il y a un an, surtout quand son prédécesseur Feargal Mac Conuladhn, le concepteur d’origine de la machine, avait fait de même… Il faut même avouer qu’ils ont fait preuve d’une certaine franchise, quoique bien maladroite, quand ils ont présenté les défauts de fabrication sur la chaîne de production. Mais alors qu’ils confirmaient avoir de quoi produire cinq cents exemplaires au moment où la France se confinait fin mars, ils n’ont pu en faire que… 96. Et c’est bien entendu la faute au virus, même si Kevin « Kevtris » Horton, l’ingénieur d’Analogue, n’y croit pas une seconde. Alors pour ne pas favoriser certains contributeurs, ils ont décidé de les envoyer à des « développeurs » – on se demande bien lesquels vu qu’Atari ne répond pas à leurs mails – et à des « partenaires », mais pas aux journalistes à moins d’être certains qu’ils en disent du bien…

Évidemment, tout le monde guettait l’apparition d’une console, et il y en a eu quand même une mentionnée sur Reddit… Mais qui est l’auteur du tweet ci-dessous (et supprimé depuis) ? Un développeur ? Non, il s’agit, après recherches, du fils de la dirigeante du groupe qui a acquis la licence d’Atari pour créer des hôtels – une de ces annonces improbables qu’on a même pas eu le courage de relayer… C’est insultant pour les contributeurs et on n’imagine pas quels autres partenaires ont pu recevoir ce cadeau, tant la société fraie avec les secteurs les plus douteux. Outre le fait de gagner plus d’argent en intentant des procès aux fabricants de goodies qu’avec leurs quelques jeux mobiles, Atari est à fond dans les cryptomonnaies et les casinos. En tout début d’année, ils annonçaient dans leurs résultats trimestriels en lancer au Kenya, pays qui connaît de graves problèmes d’addiction de sa jeunesse avec les jeux d’argent (voir cet article ou cette vidéo), au point où le gouvernement exigeait l’arrêt de ce marché six mois plus tôt… Et si la pandémie a empêché le groupe de fabriquer une poignée de consoles, elle n’a rien pu faire contre l’ouverture d’un nouveau casino basé sur les Atari Tokens. Il est d’ailleurs probable que les cryptomonnaies trouvent leur place sur la VCS, avec l’annonce récente d’un partenariat avec Ultra, plateforme bâtie sur les blockchains. Le dernier de ces deals étranges, après Wonder en février ou encore Plex en août, dont on se demande l’intérêt réel pour les utilisateurs et s’ils ne permettent pas plutôt à Atari d’éviter de faire des communiqués mensuels sur l’avancement de sa console.

Y a au moins quelqu'un qui a reçu son Atari VCS
Mais jouer à quoi, on ne le saura jamais…

Avant même le lancement de la campagne Indiegogo, on savait qu’Atari avait fait le choix du financement participatif pour limiter les risques. Et Michael Arzt a beau rappeler que ça s’appelle hardware parce que c’est difficile (bien que le software le soit bien davantage selon Kevtris), la société n’a jamais vraiment pris au sérieux son retour aux consoles. Beaucoup soupçonnent que l’opération avait pour but réel de motiver un rachat mais, dans ce cas, ce n’est pas très réussi avec une action qui peine à dépasser les trente centimes depuis plus d’un an… Et tandis qu’Atari continue de supprimer les commentaires indésirables sur Indiegogo et les divers réseaux sociaux, le fameux taco thread d’AtariAge a finalement été verrouillé le 18 août (le 17 heure locale), après 1174 pages et 29 346 messages (sans compter les cachés). Certes, le sujet commençait à être bien lent à charger et, faute d’infos, contenait plus de trolling qu’autre chose (dont les mèmes à base de tacos qui lui valent son surnom), mais on pourra noter que peu avant la fin, l’Amico s’était invitée dans la conversation et Tommy Tallarico était intervenu pour se défendre… Et qui sont les deux qui ont réagi au message du modérateur CPUWIZ par une émoticône de remerciements ? Tallarico et Jaybird3rd. Modérateur du sujet dédié à l’Amico (qui gonfle aussi dangereusement), ce dernier est incroyablement biaisé et a banni un grand nombre de personnes soupçonnées d’être des haters (dont votre serviteur) – et souvent sans prévenir contrairement à ce qu’il prétend…

Amico, victime de l’égo de Tallarico

Je suis obligé d’avouer que cela a eu un impact non négligeable sur mon intérêt pour l’Amico, même s’il a toujours eu des hauts et bas… Comme je le racontais dans mon édito à son sujet, j’étais très méfiant envers Tommy Tallarico, même s’il faut admettre qu’il a changé, en tout cas en ce qui concerne la Wii. Mais après recherches, il était même bien pire que ce que je pensais il y a une quinzaine d’années ; le fait qu’il cherche désormais à séduire les familles chrétiennes semble bien hypocrite quand on voit les propos méprisants qu’il tenait par le passé sur la religion. Doit-on également le croire quand il prétend que s’il n’est pas crédité au générique de Metroid Prime (2002), c’est uniquement un oubli ? La seule source qui corrobore cela sur Wikipédia est une interview… de Tallarico. On est même tenté de se demander s’il n’a pas acheté ses nombreux records au livre Guinness, tant il est narcissique. Cherchez des avis de spectateurs sur ses concerts du Video Games Live, et vous observerez bien vite un motif récurrent : des spectacles plus ou moins gâchés par un guitariste star qui monopolise le show avec des anecdotes perso, au détriment de l’orchestre et surtout de la musique. Et ainsi, alors que la communication autour de l’Amico semblait autrement plus transparente que celle de la VCS, il y avait en fait beaucoup de baratin et de promesses grandiloquentes dont on sait déjà parfois qu’elles ne seront pas tenues.

Les licences Major League Baseball, Evel Knievel et American Cornhole League sur Amico
Non seulement ça ne doit faire rêver que des Américains de plus de 45 ans, mais il y a des dizaines de jeux mobiles qui ont aussi la licence MLB…

Par exemple, Tommy Tallarico avait voulu rassurer dès l’automne 2018 sur le sérieux de son projet en annonçant de nombreuses personnalités de l’industrie du jeu vidéo (totalisant six siècles d’expérience en cumulé), dont Perrin Kaplan, une ancienne de Nintendo of America. Mais on n’a jamais eu aucune nouvelle d’aucun d’entre eux… Tommy avait promis une annonce qui allait calmer tout le monde avec l’arrivée de J Allard, l’un des créateurs de la Xbox, en tant que Global Managing Director. Or non seulement ça n’a pas ébranlé la presse plus que ça, mais on ne l’a toujours pas vu dans la moindre vidéo, y compris dans le stream du 5 août. Beaucoup d’éléments prévus initialement ont aussi été abandonnés, comme la puce graphique soi-disant spécialisée dans la 2D, le chargement des manettes par induction, les tournois en ligne, l’absence de financement participatif comme évoqué plus haut, et surtout un tarif sous la barre des $200. D’autres promesses ont été tenues mais bien tard au point de rendre suspicieux, comme la licence de la ligue de baseball MLB qui avait même donné lieu à un pari que Tallarico a techniquement perdu, ou celle de Sesame Street. Clairement, la console comme les jeux ont pris beaucoup de retard, et la pandémie a heureusement bon dos. Tommy a-t-il menti sciemment ? Pas forcément.

Après tout, Mike Kennedy avait aussi les meilleures intentions du monde quand il s’est lancé dans la Coleco Chameleon (à laquelle nous avions aussi consacré un édito). Tommy Tallarico adore rappeler que des études (dont il ne communique pas les résultats détaillés) et des tests utilisateurs lui donnent raison, mais on ne serait pas surpris qu’ils aient été réalisés par la société qui a réalisé le design de la console, et qu’elle ait plus cherché à le conforter – c’est très facile d’obtenir le résultat souhaité avec ce type de tests. Et ce n’était peut-être pas une bonne idée compte tenu de sa personnalité… Le marketing évangéliste qu’on évoquait dans notre édito s’est aussi retourné contre lui ; en se créant un harem de vieux retrogamers rétrogrades, qui l’idolâtrent en retour d’être flattés d’échanger avec lui quasi quotidiennement, cela instaure non seulement un biais de confirmation, mais cela l’éloigne de son vrai public, celui de la Wii. Alors que les remakes ne devaient constituer que 20% du catalogue (un peu plus en ajoutant quelques jeux de sport), on n’a quasiment vu que ça pour le moment… Tommy n’a beau dormir que quelques heures par nuit, compte tenu du retard pris par le projet, il ne semble pas très raisonnable de non seulement répondre à tout le monde sur les forums, mais aussi sur YouTube où les détracteurs sont de plus en plus nombreux. Qu’est-ce que ce sera quand le « vrai marketing » va débuter !

Normalement, il aurait dû démarrer aux alentours de l’E3… Mais même si Tommy continue régulièrement de faire croire qu’il n’a pas encore débourser le moindre centime pour le marketing, les choses sont passées à la vitesse supérieure fin juillet, avec la diffusion de deux vidéos rigolotes (ici et ) qui préparaient la conférence en ligne ci-dessus, début août. Mais comme on l’a expliqué sur le moment, en plus d’un report d’un jour à la dernière minute qui ne faisait pas très sérieux, la vidéo n’a pas été très bien accueillie… Le plus gros buzz est logiquement venu d‘EarthWorm Jim 4, mais il n’était pas vraiment positif. Sans parler de l’implication problématique de Doug Tennapel (qui ferait passer J.K. Rowling pour une SJW), la courte vidéo ci-dessous n’a pas franchement rassuré sur l’avancement du jeu, et ne fait que renforcer le rendu Flash souvent reproché à la ludothèque de l’Amico. Les graphismes ont beau ne pas être le plus important, surtout sur ce type de console, c’est hélas la seule chose qu’on perçoit facilement dans une vidéo, et la conférence a empiré l’impression d’une bonne partie du public qu’il s’agit d’une console de salon pour jouer à des jeux mobiles payants. Pour illustrer les possibilités de gameplay offertes par ses manettes audacieuses et le fait qu’elle soit avant tout orientée vers le multijoueur, il aurait fallu ne jamais montrer de jeu sans un visuel des joueurs – exactement comme pour la Wii, au hasard. Et si vous tombez sur des photos avec des gens qui ont des manettes Amico en main, c’est du Photoshop.

Et c’est vraiment dommage car je reste convaincu du potentiel de l’Amico – du moins de certains aspects. Jamais une console n’est sortie avec des manettes dotées d’écrans en standard, hormis la Wii U mais c’était limité à un joueur. Or cela ouvre de nombreuses possibilités de gameplay qui n’ont été qu’effleurées sur Dreamcast ou avec la connectivité GameCubeGBA. Mais force est de constater que Tommy Tallarico ne l’a pas encore beaucoup illustré, même pour l’utilisation évidente dans les jeux de cartes. Il a cru également faire taire les détracteurs en montrant enfin la console booter lors de l’évènement ci-dessus, mais elle ne fait que sortir de veille et il a coupé les chargements au montage pour ne pas inquiéter les joueurs… Il y a eu aussi pas mal de damage control autour de l’interface, promise comme révolutionnaire mais qui ne fait qu’indiquer le nombre de joueurs max et le temps moyen d’une partie. La majorité l’ayant trouvé bien laide, il a prétexté que c’était une vieille version – pourquoi la montrer dans ce cas ? Au final, si Intellivision Entertainment avait un cap indéniablement mieux défini qu’Atari au départ, force est de constater que la société a eu du mal à le suivre, découvrant peut-être au fur et à mesure que ce n’était tout simplement pas le bon. La console sortira sans doute, en avril ou plus tard, mais il est de moins en moins probable que ce sera le succès surprise espéré par Tommy et ses fans… Cela dit, un nouveau stream sera diffusé ce soir pour marquer le coup de ce rendez-vous manqué.

https://www.youtube.com/watch?v=wBiJOfhPCy4

Égalité parfaite, ou match parfaitement nul ?

Mais ce qui complique les choses, c’est qu’il ne s’agit pas que d’un duel. Les deux « constructeurs » ont beau prétendre ne pas être en concurrence avec les « trois gros », ils le sont dans les faits avec des nouvelles consoles sur un marché déjà bien saturé… Et évidemment, les détracteurs ont tendance à brandir la Switch, à la fois plus proche en termes de puissance et de tarif (encore que), mais surtout parce qu’elle est devenue la machine de prédilection des indés comme des retrogamers. Côté Atari, on joue la carte de l’admiration avec un Michael Arzt qui explique que la Switch valide sa stratégie de faire différent sans faire la course à la puissance… Côté Intellivision, c’est autrement plus agressif, et Tommy Tallarico s’est pas mal ridiculisé en présentant la console de Nintendo comme le havre de la violence, du porno, du viol voire de la pédophilie ! Certes, le constructeur est bien plus ouvert au contenu adulte que par le passé, et en effet désormais plus que Microsoft et Sony paradoxalement, même si cela avait déjà commencé sur la génération précédente. Et on comprend que ça puisse surprendre les familles américaines restées à la Wii, mais l’application parentale est bien plus facile d’utilisation que ce que prétend Tallarico, qui adore aussi rabâcher le même exemple (sans doute unique) d’un jeu de société sur Switch, qui se joue donc à tour de rôle mais serait impraticable à deux sans seconde manette ou console…

Là encore, on sent l’effet chambre d’écho de passer trop de temps avec des retrogamers cinquantenaires… Comme en Europe, on trouve parmi eux beaucoup de détracteurs de Nintendo, à la différence qu’ils ne sont pas tant fans de l’Amiga comme chez nous que des deux premières générations de console, auxquelles appartiennent justement l’Atari VCS et l’Intellivision d’origine, et que la NES a clairement fait oublier dans l’inconscient collectif américain, suite au krach. Les plus patriotiques digèrent mal qu’un constructeur japonais ait ressuscité le marché qu’Atari a quasiment créé puis détruit à lui seul… Apprécier la Switch n’empêche en rien d’être très critique à son sujet (y compris votre serviteur qui lui préfère infiniment la 3DS) et de regretter que Nintendo ait cédé, pour ne pas trop s’ostraciser, à de nombreux standards de l’industrie comme des manettes avec toujours plus de boutons. Mais les reproches des fans de l’Amico témoignent souvent hélas d’une méconnaissance totale du jeu vidéo de ces quinze dernières années (voire plus), et surtout on attend toujours, encore une fois, des jeux qui feraient vraiment preuve des innovations de design promises par Tommy Tallarico. Pour l’instant, on a surtout eu droit à des remakes multijoueur de vieilleries, avec parfois une direction artistique plutôt chouette (Night Stalker) mais bien souvent à peine digne d’un jeu mobile gratuit (Astrosmash). Oui Tommy, les hardcore gamers ne représentent qu’une fraction des trois milliards de joueurs, mais ce sont précisément ceux qui sont prêts à acheter une console et des jeux.

Les situations sont donc assez différentes pour être honnête, et l’issue pour chaque machine devrait être aussi différente, mais il n’est pas certain que l’une soit plus enviable que l’autre au final… Ironiquement, si l’Atari VCS semblait moins bien partie avec un concept mal défini et une communication désastreuse, elle pourrait paradoxalement s’en tirer mieux… En effet, du moins si elle sortait bien un jour, même pour les contributeurs de la campagne uniquement, cela resterait un petit PC sans clavier, cher pour ce qu’il est mais exploitable en installant un OS sur un disque externe. Et puis Atari pourra toujours vendre ses joysticks rétro compatibles USB – enfin quand ils seront disponibles. Alors qu’en jouant la carte du système fermé, l’Amico sera plus handicapée en cas d’échec. On parle d’éditions physiques mais il semble que les jeux soient téléchargés dans tous les cas et une fermeture de la boutique en ligne serait donc désastreuse ; seuls la demi-douzaine de titres inclus resteraient jouables – c’est toujours ça. Cela dit, les jeux (s’il n’existe pas déjà sur mobiles comme c’est le cas de quelques-uns d’entre eux), pourraient toujours être portés sur d’autres machines. Mais ce serait un sacré aveu d’échec si on peut les faire tourner sur Switch sans avoir besoin de la manette dédiée ! Et on n’irait pas jusqu’à déclarer Atari le vainqueur de cette bataille pour autant. Ce serait plutôt les joueurs qui n’ont parié sur aucun des deux…

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