Les années 2001 et 2002 ont été meurtrières pour le jeu vidéo, en particulier en France où de nombreux studios ont fermé leurs portes, dont In Utero. Initialement un sous-traitant spécialisé dans les graphismes, notamment sollicité par Infogrames, la société se lance dans le développement avec le soutien de Cryo pour Odyssée : Sur les traces d’Ulysse (2000). Suivront L’Ombre de Zorro et Jekyll and Hyde (2001) pour le même éditeur, ainsi que le plus personnel Evil Twin: Cyprien’s Chronicles (2001) pour le compte d’Ubisoft. Ce dernier est né peu après la création de l’entreprise, en 1995, sous la forme d’un univers qui devait donner lieu à un dessin animé éducatif sur les peurs de l’enfance, avant de finalement devenir en 1998 un jeu de plateforme à l’ambiance burtonienne. Ayant fait ses premiers pas dans le jeu vidéo chez In Utero en tant que stagiaire, notre ami Omar Cornut, programmeur de Lizardcube (Wonder Boy: The Dragon’s Trap), y a développé quatre mini-jeux pour VMU qui resteront inachevés et non intégrés au jeu final, mais que l’on peut récupérer sur son site. Et c’est également Omar qui a fourni pas moins de treize GD-R à Laurent Comby pour numériser les différents prototypes qu’ils contiennent. Hélas, la plupart ont été mal gravés et s’avèrent inutilisables, mais cinq disques ont été sauvés dont quatre sont disponibles.
Pour Evil Twin: Cyprien’s Chronicles (2001), il y a une version de mai 2000 qui ne se lance pas mais dont le contenu a été récupéré, une autre d’octobre 2000 fonctionnelle, mais Laurent Comby ne peut pas (pour le moment) diffuser le prototype de juin 2001, même s’il le documente en détail à cette adresse, comme à son habitude. Quant à Jekyll and Hyde (2001), qui n’est à l’époque sorti sur PC et dont le portage Dreamcast a donc été annulé, il décortique et met en téléchargement deux prototypes datés de septembre et décembre 2000 à cette adresse, proches et même très complémentaires puisqu’ils ne se proposent pas les mêmes niveaux. L’occasion parfaite de se replonger dans les univers très réussis de ces deux jeux, critiqués à l’époque pour leur maniabilité et la gestion de la caméra – problème bien récurrent à l’époque. On notera notamment la partie sonore, dont les compositions du regretté Bertrand Eluerd, disparu à seulement quarante ans.