TEST : Bat Boy, un clone de Mega Man plutôt sportif

Bat Boy (Windows, Xbox, PlayStation, Switch)

BAT BOY
Windows, Xbox, PlayStation, Switch
Catégorie :
action/plateforme
Joueurs : 1
Développeur : X PLUS Games & Sonzai Games
Date de sortie : 25/05/2023
Prix : 14,99 €
Site Officiel : https://batboythegame.com/
(testé sur Steam)

Après Smelter, un titre au look 16-bit influencé par ActRaiser (1990), ce Bat Boy pouvait sembler une sacrée régression pour X PLUS Games d’autant qu’on a déjà largement soupé des jeux néorétro imitant le style graphique de la NES, qui plus est inspirés par Mega Man… Néanmoins, sa démo avait convaincu et le jeu d’action/plateforme co-développé par Sergio Matta alias Sonzai Games avait atteint son objectif sur Kickstarter l’été dernier. Bien qu’ayant contribué à cette dernière, l’auteur de ces lignes a dû attendre la sortie officielle du jeu pour s’y coller, et le premier contact a été plutôt en demi-teinte… Le jeu débute certes par une chouette cinématique d’introduction et est proposé intégralement en français (et il est en outre très bien traduit), il y a quand même quelques petits détails qui font tache et sur lesquels nous reviendrons en fin de test. Néanmoins, il faut bien reconnaître que la formule est efficace, les développeurs ayant bien digéré leurs influences.

Évidemment, il est difficile de ne pas penser à Mega Man alors que le méchant a lobotomisé une bande de robots super sentai (sauf vous, Ryosuke) qu’il va falloir vaincre un par un pour qu’ils vous enseignent leurs pouvoirs, inspirés par différents sports. Cela dit, le perroquet qui vous accompagne, Garou, est autrement plus bavard et inutile que les animaux de compagnie du robot bleu… Mais la principale différence avec la série de Capcom, c’est que l’aventure est ici plus linéaire, les niveaux principaux se débloquant deux par deux. L’intérêt de ce choix est notamment que le level design peut tirer parti des pouvoirs obtenus précédemment (plus que les boss d’ailleurs), même s’il reste souvent possible de s’en passer hormis pour débloquer des secrets. De plus, le gameplay se distingue par l’utilisation d’une batte de baseball, bien présentée par le niveau introductif qui nous montre comment renvoyer avec les tirs ou rebondir sur les ennemis. Après avoir vaincu le premier boss (l’homme de main récurrent du méchant), c’est exceptionnellement Garou qui nous expliquera sa technique de faire tournoyer la batte, ce qui permet aussi bien de faire office de plateforme de fortune que d’activer certains interrupteurs en continu. La subtilité étant que Ryosuke est vulnérable tant qu’il ne l’a pas récupérée,  puisqu’il ne peut plus s’en servir pour se défendre…

Le niveau aquatique de Bat Boy (Windows, Xbox, PlayStation, Switch)
Sous l’eau, on dispose d’une jauge d’oxygène, mais un pouvoir obtenu dans ce même niveau permet de temporairement respirer

Après ce niveau introductif, on arrive donc sur une carte à la Super Mario Bros. 3 (1988) où se trouvent les niveaux 2 et 3, une taverne où l’on trouve un jukebox, les super héros sauvés, et où l’on pourra acheter des boissons par la suite – on y reviendra – et enfin une herboriste qui vend des graines rouges et des potions permettant d’augmenter le nombre de points de vie, à trois initialement. Et ce ne sera pas du luxe pour le niveau 2 déjà bien rude avec ses scrollings forcés et surtout un boss sacrément corsé. Et non seulement la jauge de vie de tous les boss est bien plus grande que la vôtre, mais en plus ils en ont une deuxième, avec des schémas d’attaque plus agressifs ! Heureusement, d’autres boss sont bien plus faciles, et tous vous enseigneront leurs pouvoirs ici moins offensifs que dans Mega Man, même s’ils consomment (pour la plupart) une jauge d’endurance secondaire. Elle aussi démarre à trois points et peut être allongée par des potions vendues par une autre vendeuse. Dans l’ordre des niveaux, on obtiendra ainsi un dash qui permet de rebondir sur les ennemis, un grappin, une bulle qui permet de respirer sous l’eau et rend temporairement invulnérable, un rush à la Wario Land, un saut mural, un lancer de ballon de basket, un tir de balle de tennis qui fait aussi double saut, et enfin une sorte d’attaque vers le bas. Cela fait d’ailleurs un peu trop, et il est probable que vous utiliserez très peu certains pouvoirs comme le ballon de basket.

Néanmoins, ces capacités faciliteront bien souvent l’exploration de niveaux déjà visités et s’avèreront même parfois indispensables pour accéder à certains secrets. En effet, outre accumuler de l’argent, on pourra trouver dans chaque stage la cassette de son thème musical ainsi que trois graines de chaque type – l’une d’elles, la graine d’or qui peut aussi bien remplacer une verte qu’une rouge pour composer une potion, doit en fait être achetée à un marchand ambulant. Et s’il semble obligatoire de finir les niveaux pour valider la récupération d’argent, les éléments ramassés ne réapparaissent pas en cas de mort, ce qui permet de prendre moins de risques, notamment dans les séquences en scrolling forcé, une fois qu’on les a obtenus. Il faudra donc toutefois refaire les niveaux pour farmer l’argent, sachant que le jeu présente aussi une mécanique à la Snow Bros. (1990) ; certains adversaires frappés à la batte se mettront à rouler, et chaque ennemi croisé sur leurs trajectoires feront apparaître des diamants de plus en plus gros. Enfin, on notera également la présence de chats planqués dans certains niveaux, même si l’on a toujours pas compris à quoi ils servent exactement. Quoi qu’il en soit, en refaisant les premiers niveaux pour récupérer un maximum de graines et de diamants, on peut retenter le boss du niveau 2 avec cinq points de vie au lieu de trois, ce qui est tout de suite plus aisé (c’est en tout cas ce qu’il m’a fallu pour enfin le vaincre).

Le niveau de l'usine de Bat Boy (Windows, Xbox, PlayStation, Switch)
Le niveau de l’usine commence à être bien délicat…

Et il faudra donc en venir à bout pour faire apparaître la « suite » de la carte, soit les niveaux 4 et 5, une deuxième boutique (pour les graines vertes et les potions d’endurance), et un premier stage défi, court mais relevé. En effet, ce type de niveau comporte juste une épreuve de plateforme plus un boss qui récompense par une nouvelle boisson, disponible à la taverne ou dans des distributeurs qui feront alors leur apparition dans les niveaux, au début et à côté de chaque checkpoint. La première boisson redonne trois points de vie et trois d’endurance, la seconde attaque tous les ennemis à l’écran (boss compris, c’est bien utile), mais j’ignore ce que fait la troisième puisque le stage correspondant est infaisable à cause d’un bug. Des objets sacrément bienvenus, en tout cas, même si l’on ne peut en avoir qu’un seul de chaque à la fois et qu’ils sont tout de même payants, bien qu’ils ne soient pas trop chers compte tenu de l’argent amassé. C’est en effet toujours bon à prendre avec un level design parfois bien vachard (le niveau de l’usine ou celui des bateaux volants en particulier), même si Bat Boy sait être indulgent puisque tomber dans un trou fait réapparaître à côté avec seulement un point de vie en moins. Mais il est dommage qu’à côté de ça, on soit parfois injustement handicapé par pas mal de soucis de collisions – ou d’input lag ? C’est difficile à dire.

En effet, comme on l’indiquait plus haut, il y a quelques points à revoir. Pour les puristes du pixelart, il y d’abord les variations de résolution, en particulier dans les bulles (bien envahissantes malgré cela) de Garou. Un peu plus gênant, mais peut-être que pour nous autres Français, les textes qui dépassent des cadres. Et pour potentiellement tout le monde, il y a pas mal de bugs plus ou moins graves : les patterns du premier boss qui se décalent, les bruitages du cinquième qui continuent quand on est renvoyé au checkpoint, etc. Mais on a surtout été choqué par la gestion des échelles, très amateure ; il faut en sauter une fois en haut sinon le perso est pris de spasmes et retombe ! Certains bugs ont heureusement été corrigés depuis la sortie du jeu, mais certaines mises à jour semblent avoir empiré les choses, comme le didacticiel du trick shot qui devient semble-t-il impossible puisque les ballons se détruisent dès qu’ils touchent le sol. Heureusement, on peut quitter cette séquence sans avoir à refaire le niveau, mais ajouté à tout ce qu’on a déjà cité, cela fait vraiment tache. Et c’est d’autant plus dommage que le level design est souvent excellent même s’il n’invente quasiment rien. On retrouve d’ailleurs les classiques bien qu’ils n’aient pas toujours de rapports avec le boss correspondant (maison hantée et basket, bateau pirate et tennis, etc.).

Verdict : Bénéficiant d’un gameplay très riche et d’un level design très bien pensé, Bat Boy est une compilation un peu trop généreuse des classiques d’antan et qui souffre de divers bugs.

90 hbpm

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