Devenu en quelques années le leader des éditions limitées de jeux vidéo, rétro ou pas, Limited Run Games a fait beaucoup d’émules mais a aussi souvent suscité la controverse. Néanmoins, jusque-là, hormis une campagne de boycott orchestrée par ceux qui reprochent à la société d’avoir licencié un community manager pour des propos inappropriés, l’éditeur a surtout été critiqué pour ses longs délais d’expédition – pourtant communs à ses concurrents… Cependant, la qualité de sa production avait déjà été questionnée par le passé et là, elle vient d’être épinglée d’une manière alarmante. Il y a un peu plus d’un an, on relayait la réédition du classique D (1995) sur PC mais aussi sur 3DO, or ceux qui l’avaient précommandé l’ont (enfin) reçu récemment. Et c’est ainsi qu’il a été découvert que les disques avaient été gravés sur de simples CD-R plutôt que pressés, ce qui est d’autant plus surprenant que les CDs de la bande originale ont eux bien été pressés professionnellement… Suite au scandale engendré, Limited Run Games a supprimé la page du jeu et s’est fendue d’un communiqué que l’on peut notamment lire sur Time Extension. La société y explique que cette décision étrange n’a pas été prise avec le fabricant Disc Makers pour faire des économies mais précisément pour assurer une meilleure compatibilité avec les différents modèles de 3DO. Sauf que, justement, le lecteur CD de ces consoles est capricieux et nécessite absolument des disques pressés ; c’est précisément parce que les jeux ne fonctionnaient pas que la « supercherie » a été dévoilée.
Quoi qu’il en soit, Limited Run Games promet de corriger le tir, et donc de remplacer les disques défectueux et de ne pas reproduire l’erreur pour la réédition de Plumbers Don’t Wear Ties (1994), dont les précommandes à cette adresse sont déjà closes mais qui n’a pas encore été produite puisqu’elle ne sera livrée que cet été au plus tôt. Néanmoins, cet incident qui ne touche pourtant qu’un public très restreint pourrait sérieusement décrédibiliser l’éditeur, déjà suspecté de faire des concessions sur la qualité. Nous n’avons pas pu le vérifier, mais il semblerait que ses rééditions de cartouches pour consoles rétro, par exemple, utilisent de la mémoire NAND de qualité destinée au grand public, et qu’elles ne dureraient donc pas aussi longtemps que celles d’époque… Mais malheureusement, beaucoup de ces reproches ont été noyés dans la cabale que l’on évoquait en introduction et qui a plus attrait à la politique qu’à la qualité. En tout cas, ceux qui ont acheté des jeux pour machines actuelles auprès de l’éditeur, que ce soit des disques ou des cartes Switch, ne devraient pas rencontrer de problèmes – hormis l’attente interminable, bien entendu.