Le mois de juillet a été marqué par un petit chamboulement pour le PlayStation Store, puisque les mises à jour ont désormais lieu le mardi, comme aux États-Unis. En conséquence, nos bilans seront publiés le dernier mardi de chaque mois et, exceptionnellement, le premier titre de cet article date du 30 juin. Côté contenu, malgré un frémissement grâce à la série Suikoden, il est clair qu’il ne faudra plus tellement attendre de rééditions issues des deux premières PlayStation – c’est ironiquement sur Steam que ça se passe ces temps-ci ! En revanche, depuis le mois dernier, c’est la série des Arcade Archives qui anime la section rétro du service, avec un nouveau classique chaque semaine sur PlayStation 4. Et ce mois-ci, nous avons encore eu droit à un mélange d’emblématique avec Renegade et Double Dragon, et de titres plus obscurs, mais non moins intéressants, avec Ninja-Kid, Exerion et Karate Champ (9,99 € chacun). Du côté du néorétro, on n’a visiblement pas encore reçu le mémo de changement d’horaire, puisque le beat ’em up Kung Fury: Street Rage (4,99 €) et le nouveau King’s Quest (9,99 € pour le premier chapitre, 39,99 € pour l’ensemble) ne seront disponibles, et donc abordés ici, que demain.
RENEGADE (PS4)
(arcade, 1986)
Catégorie : beat ’em up
Joueurs : 1-2 (alterné)
Éditeur : Technōs Japan/Arc System Works
Date de sortie PSN : 30/06/2015
Prix : 9,99 €
Page du jeu : [Renegade]
Renegade est la version occidentale, publiée par Taito, du classique Nekketsu Kōha Kunio-kun de notre membre d’honneur Yoshihisa Kishimoto. S’il a quelque peu entaché la réputation des salles d’arcade, il a révolutionné le beat ’em up en adoptant la vue en perspective « belt scroll » et en offrant un gameplay plus « réaliste » où un coup ne suffit plus, comme dans Kung-Fu Master, à terrasser ses adversaires… Déjà abordé dans sa version NES disponible sur consoles Nintendo, il a pas mal vieilli en comparaison avec son successeur, Double Dragon, traité plus bas. Il faut dire que l’action se déroule dans des zones plus fermées, qu’il n’est pas possible de ramasser les armes des ennemis et qu’il ne permet pas de jouer à deux simultanément ! Mais ce titre séminal vaut surtout pour sa descendance ; au Japon, la série des Kunio-kun (Street Gangs/River City Ransom, etc.) dépasse largement le cadre du genre mais a encore donné lieu à plusieurs beat ’em up ces dernières années sur 3DS. En Occident, c’est l’éditeur anglais Ocean qui lui a donné plusieurs suites sur micros connues sous le nom de Target Renegade.
NINJA-KID (PS4)
(arcade, octobre 1984)
Catégorie : action/plateformes
Joueurs : 1-2 (alterné)
Éditeur : Taito
Date de sortie PSN : 07/07/2015
Prix : 9,99 €
Page du jeu : [Ninja-Kid]
La généalogie de la série Ninja JaJaMaru-kun étant complexe, comme on l’avait signalé à l’arrivée des traductions de plusieurs épisodes, rappelons qu’il s’agit du deuxième titre appelé Ninja-kun au Japon, mais du premier volet de la série de jeux d’action/plateformes créée par le studio UPL. Il a été édité par Taito en arcade mais par Jaleco, qui reprendra à terme la série, sur micros et consoles – le flyer ci-dessus est en fait tiré de la version Famicom. De son vrai nom Ninja-kun: Majō no Bōken, il rappelle son contemporain SonSon par son univers et ses graphismes kawaii, mais présente un level design vertical adapté à la thématique du ninja. Son gameplay peut d’ailleurs dérouter aujourd’hui puisque le bouton de saut fait passer à l’étage inférieur ; il faut le combiner à une direction pour effectuer des bonds. Votre ninja dispose sinon d’emblématiques shurikens qui permettent également de bloquer les projectiles ennemis, les seuls à même de vous faire perdre une vie. En effet, entrer en contact avec les ennemis ne fait que vous paralyser, sachant que vous pouvez les immobiliser à votre tour en sautant dessus.
DOUBLE DRAGON (PS4)
(arcade, juillet 1987)
Catégorie : beat ’em up
Joueurs : 1-2
Éditeur : Technōs Japan/Arc System Works
Date de sortie PSN : 14/07/2015
Prix : 9,99 €
Page du jeu : [Double Dragon]
La genèse de Double Dragon, que l’on peut aussi bien retrouver dans la biographie de notre membre d’honneur Yoshihisa Kishimoto que dans le n°7 de Pix’n Love, repose bien entendu sur l’idée de développer le concept de Renegade, abordé ci-dessus. Le but de Technōs Japan est alors d’offrir un mode deux joueurs en simultané et davantage d’interaction avec le décor, et avec les armes des ennemis que l’on peut enfin ramasser pour les retourner contre eux. De plus, outre l’influence du film The Warriors (1979, Les Guerriers de la Nuit), déjà ressentie dans la version occidentale de Nekketsu Kōha Kunio-kun, Kishimoto a voulu bien entendu rendre hommage à son idole Bruce Lee, et l’on retrouve d’ailleurs l’un des idéogrammes de l’art martial qu’il a créé, le Jeet Kune Do, dans le titre japonais du jeu, Sôsetsuken. Nettement plus agréable à jouer que son prédécesseur, bien qu’il ne soit pas exempt de bugs, le titre a marqué par son scrolling par étapes et par sa musique inoubliable signée Kazunaka Yamane. Il a été élu meilleur jeu d’arcade de l’année devant After Burner, R-Type, Super Contra ou encore Shinobi, et a eu lui-même une grande descendance. Ses suites directes ne sont pas forcément les meilleures, mais Double Dragon II: The Revenge sur NES est réussi et Double Dragon Advance exceptionnel. Parmi les jeux récents, Double Dragon: Neon se montre assez sympathique.
EXERION (PS4)
(arcade, octobre 1983)
Catégorie : shoot ’em up
Joueurs : 1-2 (alterné)
Éditeur : Taito/Jaleco
Date de sortie PSN : 21/07/2015
Prix : 9,99 €
Page du jeu : [Exerion]
Durant les premières années du shoot ’em up, il était difficile de se démarquer des phénomènes Space Invaders et Galaga. Cela s’est souvent joué sur l’arrière-plan, avec l’ajout d’éléments de décor ou d’étoiles qui défilent afin de créer un début de scrolling. Mais de ce point de vue, Exerion est de ceux qui sont allés le plus loin. Reprenant le principe de fausse 3D démocratisée par Namco avec le révolutionnaire Pole Position l’année précédente, Jaleco y a ajouté une dimension de verticalité qui préfigure Space Harrier et la technologie du Super Scaler de SEGA ! Hélas, cet effet de profondeur se limite à l’arrière-plan et malgré la sensation de changer d’altitude, l’action se cantonne à un gameplay 2D classique, là où dans Gyruss, sorti la même année, les ennemis viennent bien de la profondeur de l’écran. Toutefois, le jeu de Konami n’affiche qu’un fond étoilé, certes en perspective, mais nettement moins impressionnant. De plus, Exerion permet au joueur de se mouvoir librement dans huit directions, et avec de l’inertie, même s’il ne peut tirer que vers le haut comme dans les ténors de l’époque. Il dispose toutefois, en plus de son tir double de base, d’un tir simple jaune beaucoup plus rapide mais qui consomme des unités du compteur de charge, que l’on peut réalimenter en détruisant des ennemis.
KARATE CHAMP (PS4)
(arcade, juillet 1984)
Catégorie : combat
Joueurs : 1-2
Éditeur : Technōs Japan/Arc System Works
Date de sortie PSN : 28/07/2015
Prix : 9,99 €
Page du jeu : [Karate Champ]
Bien sûr, on peut toujours trouver des précurseurs comme le monochrome (et purement solo) Heavyweight Champ de SEGA en 1976, mais l’éditeur Data East reste encore aujourd’hui considéré comme l’inventeur du jeu de combat en un-contre-un avec ce Karate Champ. Développé par Technōs, le jeu pose en effet certaines bases du genre, comme les matches en deux rounds gagnants et les stages bonus montrant les combattants à l’entraînement. Ceux-ci sont pour le moins variés et délirants, avec le fameux affrontement contre un taureau sur la plage, auquel Karate Master 2 a récemment rendu hommage. D’autres aspects ont en revanche moins fait école, comme l’utilisation de deux joysticks par joueur, comme dans Crazy Climber le mois dernier, pour effectuer différentes prises. De plus, le jeu ne comporte pas de jauge de vie ; comme dans un vrai championnat, la moindre touche met fin au round et accorde à son auteur un point ou un demi-point. On retrouvera du reste ce système dans The Way of the Exploding Fist l’année suivante, qui inspirera à son tour International Karate quelques mois plus tard…
Je vous donne donc rendez-vous le dernier mardi d’août pour le point sur les sorties !