TEST : Pix the Cat (Windows, PS4, Vita)

Pix the Cat (Windows, PS4, Vita)PIX THE CAT – Windows, PlayStation 4, Vita
Catégorie : adresse/réflexion
Joueurs : 1-4 (sur PC et PS4)
Développeur : Pastagames
Éditeur : Pastagames/Focus Home Interactive
Date de sortie : 08/10/2014 (PlayStation Store), 29/01/2015 (Steam)
Prix : 9,99 €/11,99 €
Site Officiel :
http://www.pastagames.com/pix-the-cat/
(testé dans sa version PC)

Puisque nous avons déjà expliqué le principe de Pix the Cat et détaillé les différentes modes dans notre zoom, on tâchera cette fois de se demander surtout si le concept tient la longueur et si, justement, le contenu suit. De ce point de vue, on peut donner des chiffres ; s’il est difficile de connaître le nombre exact de tableaux que contiennent les trois parcours du mode Arcade, le Laboratoire offre cent niveaux et le mode Nostalgia en ajoute encore soixante-dix, sachant que dans les deux cas, il y a également un « par » à atteindre pour chacun d’entre eux. En fait, le problème est plutôt que ces deux modes doivent être débloqués au préalable. Le premier est heureusement assez facile à obtenir, ce qui est bienvenu dans la mesure où son orientation plus « réflexion » plaira davantage à ceux qui, comme moi, manquent de réflexes pour le mode principal… En revanche, il faut tout de même atteindre un million de points pour s’essayer à Nostalgia, et il m’a fallu de nombreux essais pour y parvenir. Mais d’un autre côté, ce sera un bon entraînement pour ce mode plus old school, plus proche du mode Arcade mais à une vitesse bien plus élevée d’emblée, et avec des objectifs bonus bien plus difficiles à atteindre…

Mais je sais de source sûre que le studio Pastagames s’est posé beaucoup de questions pour définir les différents seuils à atteindre pour débloquer les récompenses. La difficulté du mode Arcade a dû être difficile à doser car, au début, on se demande s’il ne vaut mieux pas heurter sa traîne, car cela fait disparaître tous les canetons ramassés et les cibles qui vont avec, et permet donc d’aller plus vite au niveau suivant. Et mine de rien, il m’est arrivé bien souvent d’en découvrir de nouveaux lors de parties mal engagées. Toutefois, pour obtenir un bon score, il devient vite clair que l’important n’est pas tant d’aller loin que de multiplier les « perfect » en ramassant tous les œufs de chaque tableau avant de déposer le premier. Car si cela fait augmenter votre vitesse, ce qui rend le jeu de plus en plus difficile, cela augmente surtout votre multiplicateur de score ! En plus, lorsque la vitesse maximale est atteinte dans le mode fever time, il est alors possible de dégommer les têtes de mort façon Pac-Man (pas les boules piquantes en revanche), ce qui donne à chaque fois un bonus important. Et ce n’est qu’une fois capable de faire un sans faute que votre marge de progression risque de réduire à moins d’optimiser encore vos trajectoires…

Vous allez faire votre entrée dans le niveau suivant en haut à gauche

Vous allez faire votre entrée dans le niveau suivant en haut à gauche, donc il faudra tout de suite descendre pour prendre la ligne d’œufs d’une traite !

C’est à ce moment-là que l’on comprend mieux le choix d’une maniabilité déstabilisante au début, car elle permet d’améliorer son timing là où, dans un Pac-Man par exemple, votre vitesse est quasiment constante. Comme les fantômes se déplacent à la même allure, il est bien difficile de les semer une fois à vos trousses. Et face à un mur, notre glouton jaune préféré va s’arrêter simplement, ou tourner automatiquement dans un coude. Alors que dans Pix the Cat, le chat éponyme va freiner, ce qui vous laisse éventuellement le temps de décider de votre prochaine direction, mais ce qui vous ralentit considérablement. D’où l’importance d’anticiper vos changements de cap pour pouvoir raccourcir encore plus un parcours déjà optimal. Car le level design vous invite bien entendu à trouver au préalable la meilleure trajectoire. Il existe en effet plusieurs chemins en général pour obtenir un perfect, mais bien souvent un seul pour effectuer le trajet le plus court qui passe par tous les œufs, puis toutes les cibles avant de vous amener tout près de la sortie du tableau… Et pour l’identifier, il va falloir recommencer les parcours plusieurs fois – on démarre toujours du premier tableau en Arcade – avant de les connaître par cœur.

Et ce qui complique un peu les choses, c’est que les tableaux peuvent changer légèrement à chaque partie. Il ne s’agit en général que d’une simple symétrie ou rotation, mais c’est suffisamment perturbant pour prendre de court le joueur sûr de lui ! Mais si l’improvisation peut servir, il sera par exemple impossible de deviner précisément où se situe la sortie de chaque niveau, même si le fait que le tableau suivant apparaisse à l’écran donne une idée de la zone où elle se trouvera. Sur mon PC, dans le calme de mon bureau, je ne confondais plus les entrées et les sorties (cf. notre zoom), mais je me demande si les joueurs Vita n’ont pas galéré vu la petitesse des tableaux parfois, surtout lorsqu’on doit retourner au précédent pour un raccourci, ou pour éviter le combo breaker. À ce sujet, le level design est parfois bien vachard et il faudra tourner aussitôt l’issue empruntée pour ne pas se planter. Et c’est d’autant plus rageant qu’avec ce système de multiplicateur, la moindre erreur est fatale ou du moins nous condamne à un score moins élevé. Alors on a rapidement envie de recommencer tout le parcours depuis le début au premier combo breaker… Mais on ne trouve cette frustration que dans le mode Arcade.

Combo breaker !

Je n’ai toujours pas trouvé la bonne trajectoire pour faire un perfect ici

Dans les autres, une simple pression de Y/Triangle relance le niveau courant, et même si on aurait préféré pouvoir carrément annuler un seul mouvement dans le mode Laboratoire, l’interface de Pix the Cat est globalement très bien conçue. Comme on l’avait déjà mentionné dans notre zoom, la galerie de bonus, qui compile pour chaque mode les récompenses (artworks, musiques, succès, voix des commentaires), permet de lancer directement une partie pour tenter d’accomplir le défi correspondant. On peut également citer, dans le mode Laboratoire, un détail excellent qui vient compenser l’absence d’une touche d’annulation ; une flèche en bas à droite de l’écran vous indique quelle direction vous aviez prise dans votre meilleur essai jusqu’à présent ! En revanche, au rayon des doléances, on aurait aimé pouvoir désactiver l’interface durant l’écran de pause afin de mieux étudier chaque tableau. Certains d’entre eux, comme celui qui est illustré ci-dessus, sont si compliqués qu’il faut avoir au moins quatre cerveaux pour définir le chemin optimal « à la volée ». Et puis ce n’est pas comme si prendre tout votre temps pour préparer votre plan d’action vous garantissait de l’exécuter ensuite sans vous louper !…

Mais c’est vraiment pour trouver quelque chose à redire à un jeu offrant une réalisation excellente, avec une animation en plus parfaitement fluide et un unique chargement initial, très court. Les graphismes ne sont certes pas rétro, mais la direction artistique a énormément de charme et se paie le luxe d’une sacrée variété d’un mode à l’autre. En revanche, la profusion d’effets, de filtres graphiques et de zooms et dézooms lors des changements de tableaux pourront rendre parfois l’action difficile à suivre, en particulier le passage en négatif de l’image en mode fever time, surtout quand il se déclenche juste avant un virage et que la vitesse du jeu augmente donc au pire moment… L’ambiance sonore n’est pas en reste, d’autant qu’elle se décline elle aussi d’un mode à l’autre avec un univers très différent chaque fois. Les musiques sont très réussies – j’adore celle du Laboratoire – d’autant qu’elles évoluent subtilement au cours des niveaux, même si le jeu reste pensé pour les courtes sessions. Et comme le savent les fans de Worms, auquel le titre emprunte les prix dans le mode Arena, changer les voix se révèle très amusant – et à titre personnel, avoir sa partie ponctuée par celle d’un ami de longue date est très troublant…

Il y a quand même des moments où l'action manque de lisibilité

Il y a quand même des moments où l’action manque de lisibilité !

Sous ses airs de petit jeu téléchargeable, Pix the Cat offre donc beaucoup plus de contenu qu’il n’y paraît à la première partie, alors que seule « l’entrée » du mode Arcade est disponible… Et bien évidemment, il faudra accrocher un minimum à ce concept, et prendre le temps de dompter sa maniabilité pour pouvoir débloquer le Laboratoire, dont les cent niveaux auraient très bien pu être vendus séparément, comme un seul petit jeu de réflexion ! Ce qui est certain en revanche, c’est que seuls les plus patients et les plus habiles auront droit au « dessert », littéralement… À la limite, un théoricien du jeu vidéo pourrait reprocher à Pastagames de ne pas avoir su choisir entre quatre gameplay et de tous nous les offrir dans un seul paquet, mais du point de vue du joueur, c’est bien évidemment une bonne nouvelle. En particulier si vous avez la possibilité, de temps en temps, de pratiquer le mode multijoueur uniquement disponible en local, le titre a donc énormément de contenu à proposer aux joueurs de tous types et de tous niveaux, d’autant que certains succès récompensent votre incompétence ou vos expérimentations ! Pour information, il m’aura fallu pas moins de neuf heures de jeu solo pour atteindre les 60% de complétion…

Verdict : À condition d’accrocher à son concept diabolique, Pix the Cat a des heures de challenge et de rigolade à offrir, y compris à ceux qui n’y auraient pas accroché justement !

90hbpm

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