
Il faut croire que certains retrogamers sont un peu fous, puisqu’ils s’entêtent à reproduire sans cesse les mêmes erreurs en espérant un résultat différent… Dès son annonce cet été, le projet SuperSEGA était très suspect, mais on a eu la confirmation fin octobre que ses initiateurs induisaient volontairement en erreur leurs potentiels clients avec des démonstrations truquées et des PCB non fonctionnelles. Hélas, cela n’a visiblement pas suffi à empêcher certains d’entre vous (pas loin de deux cents, même) de précommander la console début novembre. Il faut dire que l’équipe avait promis qu’il suffisait de miser trois euros – sauf que les montants ont finalement été débités intégralement dès la fin de la session de précommande, et non à la livraison… Pendant ce temps, d’autres vidéos ont été postées, présentant comme on le voit ci-dessous un nouveau design un peu moins ridicule, puis une démonstration nécessitant la conduite d’une Lamborghini pour faire plus sérieux (!) mais n’offrant ni son pour la Saturn, ni émulation de la Dreamcast. La troisième vidéo montre enfin la console ultime de SEGA en action, via un prototype du modèle Plus censé être doté d’un lecteur optique, mais rien ne prouve qu’il soit fonctionnel – on voit mal comment il pourrait lire un authentique GD-ROM – et rien ne dit qu’il s’agisse réellement d’émulation FPGA.
L’équipe a bien tenté de se justifier auprès de Time Extension, prétextant qu’elle ne souhaitait pas laisser quelqu’un analyser leurs prototypes de crainte que des « concurrents » comme Analogue les analysent et volent leurs idées géniales… Ben tiens. Mais le plus inquiétant est qu’elle avait l’intention, après la première vague de précommandes visant à construire trois cents machines, de lancer une campagne de financement participatif, quand bien même on pourrait se demander qui aurait encore envie d’investir dans un tel projet… Il n’est toutefois pas certain qu’elle voit le jour puisque SEGA a finalement décidé de réagir en demandant non seulement que le nom « SuperSEGA » ne soit plus utilisé, mais surtout que tous les prototypes ou exemplaires de la console soient détruits. Néanmoins, si l’équipe envisage un changement de nom, elle refuse de mettre fin à la production à moins que SEGA ne couvre les dépenses engagées, et se permet même d’exiger une réponse du groupe sous deux semaines ! On espère donc qu’il s’agit là du dernier clou dans le cercueil d’un projet fumeux qui n’a déjà que trop duré et, à ce stade, si vous lui envoyez encore votre argent, peut-être que vous ne méritiez pas de le détenir en premier lieu.
Mise à jour : Il semble qu’il n’y ait en réalité aucune preuve concrète que SEGA ait attaqué l’équipe et il est donc possible qu’il s’agisse d’une invention de cette dernière pour ne pas avoir à produire les consoles ni avoir à rembourser ceux qui l’ont précommandé.
Source : Time Extension