La routine, quoi !
Après deux consoles et dix ans de ventes difficiles, la Wii de Nintendo parvient à reconquérir le public. Tandis que Wii Sports permet à mamie de jouer au bowling devant sa télévision, les fans de la première heure de Nintendo ont hâte de mettre la main sur Super Mario Galaxy.
C’est la même rengaine dont on ne se lasse pas. Bowser kidnappe encore une fois Peach (et son château entier), laissant cette fois Mario en orbite au-dessus du Royaume Champignon. De là, il doit bondir de planète en planète, chacune obéissant à une loi de la gravité différente et disposant de nombreux obstacles à surmonter.
Pour une nouvelle révolution dans la série Mario, ce Galaxy garde clairement un œil sur le passé. Les influences de Mario 64 sont manifestes. Les champignons magiques et les fleurs de feu sont de retour, rejoints par des ressorts et des fleurs de glace. Les blocs mystère, les canons pour projeter Mario, les bateaux volants, les goombas… tout est là. Mario gagne un costume d’abeille pour la galaxie « Royaume des abeilles », et se déguise en Boo tombeur de ces dames dans une galaxie hantée.
L’objectif de Miyamoto est de créer un Mario qui bénéficie de la popularité de la Wii auprès du grand public, tout en satisfaisant les fans de toujours. Le résultat, au final, est le même en 2007 qu’en 1985 : réussi du début à la fin, toujours varié, toujours intéressant, jamais frustrant, le tout avec un habillage sympathique et joyeux. Chaque galaxie propose un défi différent et excitant qui peut être relevé à l’aide des contrôles instinctifs de la Wii et des acrobaties typiques de Mario. Un coup de Wiimote éjecte les ennemis, tandis que le pointeur permet de ramasser et de lancer des fragments d’étoile sur les ennemis, ou d’aider Mario à traverser des champs d’astéroïdes.
Également en 2008, Nintendo sort Super Smash Bros. Brawl, une suite très attendue qui oppose des dizaines de personnages Nintendo ainsi que Solid Snake, le trublion de la série Metal Gear de Konami (son créateur, Hideo Kojima est un admirateur avoué de Mario).
Mario est apparu de nombreuses fois sur Wii. Il a joué au tennis, piloté un kart, et même partagé l’affiche avec son ancien rival Sonic par deux fois aux Jeux Olympiques. Mais fin 2009, Nintendo sort enfin le Mario que les fans attendent depuis Yoshi’s Island sur la SNES : un Mario en 2D. New Super Mario Bros. pour la Wii offre un jeu de plateformes du même acabit que les aventures passées de Mario, mais celui-ci dispose de nouveaux costumes, comme le pingouin ou l’hélicoptère, pour relever de nouveaux défis. Mais le plus grand changement est que Mario peut maintenant être rejoint par trois amis pour une partie en coopération : Luigi et deux Toad.
New Super Mario Bros. élève au nombre de deux les aventures principales de Super Mario sur Wii (sans compter les sports, le kart, etc.), c’est plus que ce dont a bénéficié la GameCube. Mais cette année, les possesseurs de Wii ont eu un troisième jeu Mario : Super Mario Galaxy 2. Super Mario Galaxy 2 a été accueilli quasi-unanimement ; d’ailleurs, IGN lui a donné la note parfaite de 10.
Super Mario Galaxy 2 renvoie le plombier en orbite, à la poursuite de Bowser pour sauver Peach – pas de Princesse Harmonie cette fois. Galaxy 2 reprend les bases de l’original, avec des énigmes jouant sur la gravité et des parcours galactiques délirants. Mais cette fois, Yoshi assiste Mario dans sa quête et il n’est plus nécessaire de finir le jeu pour débloquer Luigi (le frangin de Mario se trouve assez tôt dans le jeu). De nouveaux costumes débarquent, également, comme Mario nuage. Est-ce qu’ils vont devenir un standard ? Peut-être. Il ne nous reste plus qu’à attendre de voir si Nintendo offre aux possesseurs de Wii un quatrième Super Mario avant que la console ne tire sa révérence.
La manière dont le public réagit à Mario est unique. Des cultures très différentes se le sont approprié. Il appartient tout autant à la génération Internet élevée à la DS qu’à la génération MTV qui est devenue fan après avoir sauté par-dessus son premier baril. Dans un monde cynique d’environnements destructibles, de BFG 9000 et de hack’n slash sanguinolents, Mario demeure l’éternel optimiste. Rien n’est insurmontable. On peut le faire. Et on peut s’amuser en le faisant.
Shigeru Miyamoto ne cherchait qu’à créer l’avatar de monsieur tout-le-monde. A la place, il a donné au monde la première icône du jeu moderne, vidéo ou pas. Pour faire simple, Mario égale jeu. Et ça n’est pas prêt de changer.
Article original : http://uk.retro.ign.com/articles/833/833615p1.html