C’est un petit séisme qui a ébranlé hier le monde du retrogaming, même si les plus jeunes n’en auront sans doute pas ressenti la pleine magnitude. Atari a en effet symboliquement mis un terme à la toute première guerre des consoles de l’histoire des jeux vidéo, qui avait été ranimée il y a quelques années par la rivalité entre la VCS et l’Amico, déjà remportée par Atari – littéralement par défaut cela dit. Le groupe a en effet annoncé qu’il avait fait l’acquisition de la marque Intellivision et de l’ensemble de son catalogue – plus de deux cent titres à en croire le communiqué de presse, même si cela semble énorme… L’annonce n’est toutefois pas une si grande surprise pour qui suit ces dossiers dans la mesure où, d’une part, Atari était en pleine fièvre acheteuse dans le domaine du rétro ces derniers mois, et avait notamment acquis il y a un an le catalogue de M Network, label employé par Mattel pour sortir les jeux Intellivision sur Atari 2600. Et, d’autre part, Intellivision Entertainment continue de galérer à sortir l’Amico, s’étant déjà résignée à partager certaines de ses licences avec BBG Entertainment (comme évoqué il y a un an là encore).
Ceux qui espéraient qu’Atari vienne sauver la console morte-née risque toutefois d’être déçus, puisque l’annonce spécifie clairement que les développeurs de l’Amico devront poursuivre leur travail sans la marque Intellivision, et désormais acquérir au besoin les droits des classiques dont ils voudraient proposer des remakes… Cela dit, John Alvarado, l’ingénieur en chef d’Intellivision Entertainment, a estimé que cela ne changeait en rien leurs plans et que cette rentrée d’argent était même bénéfique. Pour ceux qui ne suivent pas ce projet, une poignée de jeux Amico sont désormais disponibles sur mobiles via la plateforme Amico Home, qui requiert au moins deux téléphones ou tablettes, l’un pour faire office d’écran, et l’autre de manette. À l’heure actuelle, l’équipe espère au moins produire les manettes dédiées de la console, à défaut de cette dernière, pour rendre l’expérience plus agréable, mais cela nécessite évidemment un investissement et les jeux ne se vendent pas très bien pour le moment… Et à ce sujet, deux titres initialement prévus sur Amico et qui ont complètement disparu des radars sont les remakes alléchants de Cloudy Mountain et de Night Stalker (1982). Or les deux ont été développés par le talentueux Mike Mika, qui officie pour le studio Digital Eclipse (Llamasoft: The Jeff Minter Story)… également propriété d’Atari.